MONTRÉAL – Samedi dernier, les Alouettes ont remporté un match fou qui a cependant laissé des traces. Si Vernon Adams fils a évité le pire, la ligne offensive sera privée de deux éléments majeurs tandis que le porteur de ballon William Stanback est amoché. 

Il y a eu la blessure d’Adams fils dès le premier quart, la prestation étonnante de Matthew Shiltz durant son absence, le retour au jeu d’Adams fils, les trois blessures sur la ligne offensive qui ont forcé les entraîneurs à se tourner vers David Ménard, un joueur de ligne défensive, deux autres interceptions d’Adams fils, les attrapés spectaculaires du receveur Eugene Lewis et la victoire à l’arraché en prolongation.

On vous suggère de revoir les faits saillants pour bien saisir la démonstration de caractère des Alouettes (3-4) qui voulaient à tout prix éviter de chuter avec une fiche de 2-5. 

La mauvaise nouvelle, c’est que le centre Sean Jamieson risque de rater quelques matchs et que le garde à gauche, Philippe Gagnon, devrait manquer celui de lundi, à Montréal, face au Rouge et Noir d’Ottawa. Le dossier de Stanback sera également à surveiller puisque les entraîneurs lui ont accordé une journée de répit, mercredi, afin de soigner quelques bobos.

Cela dit, le collectif retiendra surtout la résilience démontrée par le quart-arrière partant. Même si l’équipe avait annoncé que sa partie était terminée, il a repris son poste en deuxième demie et il a mené les siens, malgré deux autres interceptions, à la victoire. 

« Je trouve que c’était gros, il ne voulait pas rater le match. Il a fini par être un élément important avec des jeux clés et de bonnes décisions. J’ai été bien impressionné. On avait besoin d’une telle performance et que nos meneurs surmontent de telles difficultés », a confirmé l’entraîneur-chef Khari Jones. 

Le principal intéressé sait trop bien qu’il a énormément retenu l’attention depuis le début de la saison. Ainsi, il ne tenait pas à en faire une grosse histoire. 

« Je ressentais assez de douleur pour quitter le match. Ensuite, je disais (au personnel médical) que je pensais que je pouvais retourner sur le terrain, que c’était simplement douloureux. J’ai été évalué de nouveau à la demie et j’ai pu revenir », a exposé Adams fils. 

Étant donné la situation qui était précaire au classement, sentait-il qu’il devait agir ainsi ?

« Je sentais surtout que je devais faire ce qui était bon pour l’équipe », a réagi celui qui considère que ça ne démontre rien de plus que sa mentalité de gagnant.

Cela dit, dans une saison parsemée de hauts et de bas comme la sienne, il n’est pas impossible que ça devienne un élément déclencheur et même un moment marquant de sa carrière selon Jones. 

« Ouais, ça pourrait le devenir. Comme quart-arrière, tu dois parfois surmonter de tels obstacles. Je ne crois pas qu’il ait joué blessé à ce point auparavant et il a été en mesure de nous aider à gagner. Je me souviens d’être passé par là, j’avais eu le nécessaire pour jouer (il n’a pas voulu parler d’une injection), et tu te souviens de ces parties. À partir de là, tu sais que tu peux l’accomplir. Tu penses que tu peux le faire, mais tant que tu ne l’as pas fait, c’est différent », a commenté son entraîneur.

Puisque la nature de ce sport ne fait aucune pitié, ça arrive souvent que des joueurs doivent demeurer sur le terrain en dépit d’une blessure sérieuse. Les quarts-arrières n’échappent à cette réalité. 

La prochaine étape sera d’éliminer les interceptions qui reviennent match après match depuis trois sorties. 

« Je n’aime pas les six interceptions dans les trois matchs, mais la victoire demeure l’objectif ultime. Ce n’est pas à propos de mes statistiques, mais plutôt de tout faire ce qui est nécessaire pour obtenir la victoire, a jugé Adams fils. 

Jones n’est toutefois pas prêt à vivre avec les interceptions même si la victoire est au rendez-vous. 

« J’aime comment il s’est battu et qu’il ne s’est pas laissé ébranler. La première, c’était juste une mauvaise décision qui n’a pas affecté l’équipe, mais tu ne veux pas lancer ces passes. La deuxième, ce n’était pas une mauvaise décision. Sans vouloir dévoiler notre cahier de jeux, c’était une situation un contre un et une opportunité était présente. Certaines interceptions sont meilleures que d’autres et certaines sont évitables. On veut se débarrasser de celles-ci », a plaidé Jones. 

En attendant d’y parvenir, Adams fils retient ceci. 

« Ce match démontre notre désir de combattre et qu’on va rester unis, peu importe ce que les gens disent. J’ai beaucoup apprécié que mon équipe se tienne pour arracher la victoire. La défense m’a soutenu après mes interceptions. Je suis fier de cette équipe, de la ligne offensive, de David Ménard, de Stanback, de Geno (Eugene Lewis), de tout le monde... C’était une belle victoire d’équipe », a-t-il conclu.