MONTRÉAL – Tommie Campbell, Joe Burnett, Dominique Ellis, Mitchell White, Jamaal Westerman, Alan-Michael Cash et Hénoc Muamba. Ce sont les nouveaux visages des Alouettes qui devraient entamer la saison sur la formation partante en défense.  

 

On vous le concède, la liste est longue et ça peut inquiéter certains partisans de devoir se fier sur autant de changements. La vraie réponse viendra des résultats sur le terrain, mais ces modifications laissent tout de même entrevoir de belles choses.

 

D’ailleurs, pour être encore plus précis, on doit ajouter le nom de Chris Ackie qui est le candidat numéro un pour entamer l’année au poste de secondeur du côté court du terrain, un poste qui est rarement attribué à un Canadien. Ackie, qui a été limité à six parties en 2017 en raison d’une déchirure dans la région du triceps, avait bien fait en tant que maraudeur.  

 

Les autres partants pourraient être Jabar Westerman et Anthony Sarao, qui n’ont qu’une saison d’expérience avec les Alouettes, Greg Henderson (2 années à Montréal) et le vénérable John Bowman.

 

Burnett souhaite donc jouer un rôle rassembleur au sein de cette unité. Même s’il n’a pas encore participé aux entraînements, puisqu’il est incommodé par une brûlure au cuir chevelu, il est loin d’être un spectateur. On l’entend sans cesse refiler des informations à ses partenaires de la tertiaire et particulièrement aux jeunes joueurs défensifs.

 

« C’est difficile de regarder les joueurs, mais je m’assure de m’impliquer en parlant aux gars, en aidant les jeunes pour les aider à bien se placer », a expliqué Burnett qui a découvert le système du coordonnateur défensif Rich Stubler avec les Stampeders de Calgary.

 

« Ayant joué dans son système, je veux pouvoir transmettre ce qu’il prône comme philosophie afin que tous les joueurs soient sur la même longueur d’onde », a précisé celui dont la peau a vivement réagi à un produit utilisé par son barbier.

 

Le remplacement de dernière minute de Kahlil Carter par Stubler n’effraie pas un vétéran comme Burnett. En fait, ce revirement de situation semble plaire à plusieurs joueurs alors que Carter est connu pour son côté prétentieux et narcissique comme l’a rapporté notre collègue et ancien coéquipier Matthieu Proulx.

 

« Coach Stubler est là depuis tellement longtemps, son parcours dit tout, des victoires et des championnats. Avant de partir à Toronto, il était à Calgary et on avait la meilleure défense de la LCF. Les Stampeders ont continué d’utilisé le même système et on est demeurés au sommet (ou tout près). Il y a beaucoup d’arguments qui plaident en sa faveur », a vanté Burnett, qui est très articulé. 

 

Ackie pousse la note encore plus loin alors qu’il apprécie l’impact de Stubler.

 

« Oh, c’est un génie ! J’ai entendu ça pendant des années et je peux maintenant le vivre. C’est très plaisant de jouer dans son système défensif », a lancé Ackie avec enthousiasme au terme d'un entraînement de quatre heures. 

 

Par le passé, la défense des Alouettes s’était démarquée sous les ordres de Noel Thorpe. Mais un ralentissement s’était ressenti alors que la moyenne d’âge était élevée en défense et que cette unité devait passer trop de temps sur le terrain en raison des ennuis offensifs du club.

 

« C’est une nouvelle saison et une nouvelle défense donc ça importe peu qui recevait le crédit auparavant. Il faut que tout le monde s’imprègne du système et fasse confiance aux schémas. À partir de là, on veut obtenir des victoires. Elles ont été peu nombreuses la saison dernière, mais on regarde vers l’avant en essayant de faire les bonnes choses », a noté Burnett qui n’a pas reculé devant l’offre montréalaise.  

 

« C’est un défi de venir à Montréal, mais je veux continuer à avancer, c’est ma devise. J’ai perdu les deux dernières coupes Grey avec Calgary. Je veux un championnat, je veux cette bague. Je tiens à aider les Alouettes dans ce sens », a-t-il prononcé.

 

Ça prendrait un petit miracle pour que les Alouettes atteignent ce but en 2018, mais les exploits sont plus probables dans une ligue à neuf équipes.  

 

« C’est très différent de la dernière saison, le groupe est proche et la chimie est très bonne. Il y a de bons vétérans, de bons meneurs et des nouveaux gars en défense comme Campbell, et Burnett qui donnent les indications en défense et Henoc qui aide beaucoup les secondeurs avec son intelligence. Ça rend la transition plus facile », a souligné Ackie.

 

Pourquoi ne pas lancer une tendance

 

À 26 ans, Ackie a hérité d’une mission très intéressante. L’idée la plus facile aurait été de lui redonner le poste de maraudeur, mais les Alouettes croient qu’il peut s’établir comme leur secondeur partant du côté court du terrain.

 

Ackie sait qu’il devra exceller à cette position pour ne pas être remplacé par un Américain, mais il se considère en mesure de donner raison à ses patrons.   

 

« Oui, je m’y sens confortable. Je savais depuis la saison morte que je serais employé à cette position donc j’ai pu me préparer en conséquence. Je trouve que je suis prêt pour commencer là », a argué l’athlète aux qualités athlétiques évidentes.  

 

« C’est vrai que ce n’est pas fréquent. Pourquoi ne pas commencer une vague et voir plus de Canadiens à cette position ? », a conclu Ackie avec une confiance intéressante.