MONTRÉAL – À travers sa saison ponctuée avec plus de bas que de hauts, Vernon Adams fils a mal réagi en entrevue, à chaud, après la dernière défaite des Alouettes de Montréal, vendredi soir. Mardi, il a rebondi comme il se devait en présentant des excuses au collègue Didier Orméjuste. 

Victime de deux autres interceptions coûteuses durant le revers face aux Argonauts de Toronto, Adams fils n’a pas été en mesure de contenir sa frustration à la suite d’une question inévitable sur ses mauvaises décisions. 

« Qu’est-ce que tu connais aux lectures d’un quart-arrière ? », a-t-il lancé avec une attitude déplacée. 

Pour le retour à l’entraînement, le quart-arrière partant des Alouettes avait ce message à partager. 

« Je tiens à m’excuser auprès des partisans, de Didier et des médias pour avoir réagi ainsi tout de suite après le match. Je retire beaucoup de fierté de ce que je fais et la pression des récentes défaites m’a affecté. Je travaille là-dessus et je veux continuer de devenir meilleur comme joueur et comme meneur. Je veux être un meneur pour cette organisation et je n’ai pas à m’en prendre à vous, vous ne faites que votre travail », a exprimé l’athlète de 28 ans. 

Sans l’excuser, l’entraîneur-chef Khari Jones comprend que le contexte n’est pas facile pour son protégé. 

« Si vous connaissez Vernon, il est très émotif et surtout après une défaite. Personnellement, je suis content d’avoir du temps pour laisser les émotions redescendre avant de répondre à vos questions, c’est difficile après un revers. Je pense que c’est normal et naturel. Ce n’est pas facile de retenir cette passion, parfois ça sort », a mentionné Jones qui ne veut surtout pas changer son joueur. 

« Non, je veux Vernon comme il est. Il va toujours progresser sur le terrain et il est en train de devenir plus posé sur le terrain. Il a rebondi après deux décisions difficiles et il a joué un match pas mal solide. Il va faire des erreurs, comme les autres quarts. Ce n’est que sa deuxième année comme partant et on revient d’une saison annulée, il va bien s’en sortir », a ajouté l’entraîneur. 

Au terme du match échappé au compte de 30 à 27, Adams fils disait également qu’il ne voulait pas assumer tout le blâme. Il a raison qu’il n’est pas l’unique coupable, mais il doit apprendre à vivre avec la réalité que les erreurs du quart-arrière retiennent toujours l’attention. 

Le numéro huit des Alouettes s’en voulait surtout pour la deuxième interception. L’équipe montréalaise venait à peine d’entamer une séquence offensive pour tenter de niveler le pointage à 27-27 quand il a lancé une passe molle, en reculant, au centre de la défense, en premier essai et 10 verges à franchir. 

« J’aurais voulu lancer le ballon au sol, enterrer ce jeu et passer au prochain. Geno (le receveur Eugene Lewis) avait été bousculé ce qui avait affecté son tracé », a expliqué Adams fils. 

Les deux interceptions ont relégué aux oubliettes la belle performance offensive des Oiseaux qui ont récolté 382 verges aériennes et 178 verges par la course. 

« Il faut juste mieux faire dans la zone payante. Trois points, c’est bon, mais on en veut sept. Je dois mieux protéger le ballon. Deux interceptions deux semaines de suite, ce n’est pas moi. Je dois être plus vigilant avec le ballon », a convenu le quart-arrière. 

Le rendement inconstant du club provoque un dossier décevant de 2-4 au classement dans une saison écourtée de 14 parties. Le temps commence donc à presser pour la troupe montréalaise. Au moins, Adams fils n’est pas blessé trop sérieusement aux côtes et il devrait affronter les Tiger-Cats, samedi, à Hamilton. Les solutions derrière lui ne permettent pas d’envisager un changement à court terme. 

L'entrée en scène de Cameron Artis-Payne

Par contre, les entraîneurs semblent avoir déterminé que c’était le moment opportun pour permettre au porteur de ballon Cameron Artis-Payne d’effectuer ses débuts dans la LCF. Il devrait s’avérer un complément intéressant à William Stanback alors qu’il est plus habile pour capter de courtes passes. 

Artis-Payne, un ancien des Panthers de la Caroline, devrait remplacer Rashad Ross qui n’a pas épaté à sa première sortie en tant que spécialiste des retours. On présume qu’Artis-Payne pourrait partager les retours avec quelques coéquipiers. 

« Il est un grand professionnel depuis le camp d’entraînement. J’aime ce qu’il procure, c’est un porteur physique, il est bon sur les unités spéciales et dans le vestiaire. On regarde pour le faire jouer, on verra. Il le mérite et on veut des joueurs de qualité sur le terrain et en voilà un. Je l’aime beaucoup », a noté Jones au sujet de l’athlète de 31 ans.