Évidemment, je me dois de revenir sur le règlement qui a fait beaucoup jaser au cours de la dernière fin de semaine. Ce dernier stipule que si un match a dépassé le milieu du troisième quart et qu’un orage se déclare, la Ligue peut mettre fin au match.

Un dénouement décevant pour les Alouettes

Il faut analyser si on pense que l’orage allait se poursuivre ou s’arrêter. Dans le cas de la rencontre opposant les Alouettes de Montréal aux Roughriders de la Saskatchewan, il a été jugé que la cellule orageuse était pour perdurée, donc la décision a été prise de mettre un terme à l’affrontement. Ce dénouement ne se produit presque jamais au football professionnel, comme l’a rapporté mon collègue Éric Leblanc dans la couverture du match.

Malheureusement, les Alouettes terminent du mauvais côté dans ce verdict qui n’est pas souhaité pour les équipes, la Ligue et bien certainement, les partisans.

Pour ma part, j’aurais aimé que les responsables attendent un peu plus longtemps avant de laisser tomber le verdict final. La météo étant fort incertaine, je suis d’avis que l’attente aurait pu être d’une durée de deux heures et non de 60 minutes.

La LCF se veut fort proactive pour ce qui est de changer des règlements en cours de saison. Nous en avons été témoins dans les années passées et je crois que c’est l’une de ses forces. Avec neuf gouverneurs, il est possible d’apporter des modifications rapidement si la situation l’exige. Même si cette règle est entrée en vigueur durant la saison morte, je pense qu’elle sera revue très rapidement afin qu’une telle situation ne se reproduise pas.

Il peut être possible d’étirer le délai ou encore d’évaluer différentes options pour la reprise de la rencontre.

Au terme de la saison, les deux points obtenus par les Riders pourraient avoir un impact significatif au classement et on n’espère pas qu’un match qui n’a jamais été complété en soit la cause.

Les derniers moments de Pipkin

Toujours du côté des Alouettes, si cette fois mon collègue Pierre Vercheval y est allé d’une analyse qui avait pour titre « Pipkin n’a rien fait pour aider sa cause », je vais aller plus loin et dire que nous avons vu les derniers moments d’Antonio Pipkin avec les Alouettes.

On entendait en vue de ce match qu’il avait beaucoup à prouver. À ses débuts dans la LCF, il a su montrer de bonnes choses, permettant à son équipe de signer deux victoires. Depuis, on a noté une régression de sa part, notamment à partir de son match de quatre interceptions devant les Lions de la Colombie-Britannique.

Cette année, le quart des Alouettes n’a pas connu un bon camp d’entraînement, ses matchs préparatoires ont été difficiles, sa première sortie devant les Eskimos a été pénible, même chose lorsqu’il est venu en relève à Vernon Adams fils contre le Rouge et Noir et le résultat a été similaire devant les Roughriders.

Je ne sais pas si les systèmes défensifs sont trop compliqués pour lui, mais le jeu se déroule trop rapidement sous ses yeux. Il est incapable de faire la bonne lecture ce qui fait en sorte que l’attaque est non seulement anémique, mais elle accorde aussi des points à l’adversaire.

L’actuel ordre des quarts chez les Alouettes devrait être Vernon Adams comme partant et Matthew Shiltz en relève. Ensuite, Pipkin peut avoir sa place comme numéro trois, mais j’irais même jusqu’à insérer Hugo Richard à sa place ou encore un quart américain.

Son jeu ne fonctionne pas, mais son attitude me laisse perplexe, alors qu’il ne paraît pas le plus dévoué pour apprendre.

Des spécialistes qui animent le spectacle

De l’attaque, je me transporte aux unités spéciales, car c’est une année record dans la LCF pour les retours de bottés qui se sont terminés en touché. Le décompte est présentement à 18 et on vient de conclure la semaine neuf d’activités. Au total après 21 semaines, il y avait eu 15 retours pour des touchés.

Retour de 101 verges de Shakeir Ryan

La fin de semaine dernière seulement, il y a eu quatre retours de la sorte pour des majeurs ce qui fait que les amateurs ont droit à une moyenne de trois touchés sur les retours au cours des trois dernières semaines.

La question qu’on se pose : pourquoi cette année? Je crois que le hasard y est pour quelque chose et que c’est circonstanciel, mais deux facteurs pourraient aussi être des pistes de solutions à ce sujet.

Dans un premier temps, il y a moins d’entraîneurs en raison des réductions exigées et avec les réalités du plafond salarial. Auparavant, il y avait un coordonnateur pour les unités spéciales, mais il y avait plusieurs ressources à sa disposition pour l’aider, tel un spécialiste pour les retours, les placements, etc.

Depuis, il se retrouve sensiblement seul afin de tout vérifier. Il faut savoir aussi que c’est bien plus facile d’effectuer un retour que de tenter de le contrer. Si des erreurs surviennent sur les unités de couverture, elles seront plus flagrantes.

L’autre point qui peut expliquer une telle explosion de touché a été avancé par Matt Dunigan de TSN qui rapportait à la suite d’un entretien avec un entraîneur que la NFL pourrait être en cause.

Dorénavant au football américain, les retours ont pratiquement été enlevés du jeu soit avec l’immunité et le fait que les botteurs ont un terrain plus court sur les bottés d’envoi. On s’assure alors d’avoir un joueur avec des mains sûres, tel un receveur, pour saisir le ballon.

Il y a de moins en moins de spécialistes comme on pouvait voir à une certaine époque avec Devin Hester et Dante Hall.

Dans la Ligue canadienne, comme il y a presque toujours des retours, les nouveaux spécialistes viennent se trouver un emploi au Canada. Shakeir Ryan qui est maintenant avec les Alouettes en est un bon exemple, Ryan Lankford avec les Lions.

 Ce sont des joueurs qui ont cette unique tâche. Ils sont des athlètes extraordinaires qui parviennent à se trouver une place dans une formation au nord de la frontière et ils permettent aux amateurs d’avoir des jeux électrisants.

Reilly tarde à faire sa niche

Un ajout tarde encore à rapporter aux Lions de la Colombie-Britannique et c’est celui de Mike Reilly qui a dominé la LCF au cours des trois dernières saisons au chapitre des verges par la passe. Il a été la grosse acquisition sur le marché des joueurs autonomes et depuis son arrivée, les Lions présentent une fiche peu enviable d’une victoire et sept revers.

Il n’est évidemment pas le seul fautif pour ce dossier, alors qu’il y a notamment un nouveau groupe d’entraîneurs. L’équipe trouve également le moyen de se tirer dans le pied et s’est exactement ce qui s’est produit à leur dernière sortie devant les Tiger-Cats de Hamilton.

Les Lions menaient 34-19 au quatrième quart et ils ont échappé la rencontre 35-34. C’est dommage, car il y a beaucoup de talent dans ce vestiaire, mais c’est impossible d’avoir du football complémentaire.

Lors de cet affrontement, les unités spéciales ont flanché avec le long retour de botté pour un touché de Frankie Williams et un autre en fin de rencontre pour un bon positionnement.

Pour une fois, l’attaque produisait, alors que Reilly a amassé plus de 300 verges et a lancé deux passes de touché, John White a récolté 124 verges au sol et Ryan Burnham a enregistré 149 verges par la passe et a inscrit deux majeurs.

Alors que l’attaque avait la chance de clore les hostilités, Reilly a lancé une interception qui a ouvert la porte aux Ti-Cats.

Sur le plan défensif, cette unité a alloué de belles séquences à l’attaque pour des touchés. C’est cliché, mais les Lions sont incapables de jouer un match complet de 60 minutes chez les trois unités.

La saga de Brown et du casque

C’est le début des camps d’entraînement de la NFL et si dans la LCF Reilly a été acquis à gros prix, que dire d’Antonio Brown chez les Raiders d’Oakland. Le receveur fait cependant des siennes pour un casque.

Dans un comportement de diva, j’ai rarement vu quelque chose de la sorte. Ça fait des années qu’il sait qu’il devra éventuellement changer son casque.

La Ligue a négocié afin d’avoir de nouveaux casques et l’Association des joueurs a aussi eu son mot à dire.

Il paraît que Brown s’est présenté avec son vieux casque peinturé au camp, qu’on aurait refusé de lui remettre après un moment et il a alors quitté en criant et faisant une scène.

Je ne comprends pas comment une personne peut réagir de la sorte alors qu’elle a été prévenue maintes fois. C’est comme si je savais qu’il allait faire chaud et que je me présentais tout de même avec un habit d’hiver et je me plaignais.

Son comportement a un impact négatif sur l’équipe qui tentait de changer son image quelque peu. L’atmosphère doit être lourde et il est difficile de développer une bonne culture lorsque tes meneurs agissent de cette façon. Les Patriots connaissent autant de succès, car les meneurs comme Tom Brady savent que c’est un concept d’équipe. Avec un exemple comme Brown, les joueurs vont croire qu’ils peuvent tout se permettre.

Brown fait mal à son équipe à tous les niveaux et c’est à se demander s’il va se rendre à la deuxième année de son contrat avec les Raiders. C’est dommage comme c’est un joueur si électrisant. À ses présences sur le terrain au camp, il semblait si dominant. Ce n’est toutefois pas ce qu’on retient actuellement et on espère que le verdict rendu fera en sorte qu'on pourra tourner la page et qu'on le verra sur le terrain rapidement et pour les bonnes raisons.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant