Les éliminatoires dans la NFL s'amorceront samedi avec deux rencontres. C'est le temps des prédictions et déjà, je vois une surprise à l'horizon.

Bengals vs Texans

Un duel intéressant à prévoir, car défaits 31-10 l'an dernier, les Bengals avaient raté leur coup à Houston. Ce qui m'avait sauté aux yeux, c'était les trois interceptions du quart Andy Dalton, et surtout celle qui avait été retournée sur 29 verges par J.J. Watt pour un touché avant la fin de la première demie. Un jeu qui avait démoralisé les Bengals.

Cincinnati ne semblait pas prêt pour ce duel l'an dernier, mais cette année, ils mettent les pieds au Texas après avoir gagné sept de leurs huit derniers matchs. Leur unique faux pas, un revers de 20-19 contre les Cowboys sur le dernier jeu du match, le 9 décembre. Ils ont donc flirté avec une deuxième moitié de saison parfaite.

La raison principale des succès de la formation de l'Ohio est l'unité défensive qui, en deuxième moitié de saison, n'a alloué en moyenne que 12,8 points par match. Au cours de ses trois derniers affrontements, elle a provoqué neuf revirements, neuf plaqués du quart et inscrit trois touchés. Au total cette saison, la défense des Bengals a réalisé 51 plaqués du quart, le troisième plus haut total dans la NFL. Somme toute, une défense impressionnante.

Cependant, la clé du match sera entre les mains d'Andy Dalton. Le quart a été victime de 20 revirements cette saison, incluant 16 interceptions et de nombreuses passes rabattues à la ligne d'engagement. Par contre, le front défensif des Texans est amoché avec la perte de plusieurs secondeurs. La ligne tertiaire a aussi concédé beaucoup de longs jeux récemment (six touchés de plus de 30 verges à ses sept derniers matchs). Bonne nouvelle donc pour Dalton et son receveur étoile, A.J. Green. D'ailleurs, la pression repose encore plus sur les deux vedettes, si l'on se fie aux deux dernières prestations de l'équipe au sol. Rappelons que Cincinnati n'a généré que 14 verges par la course face aux Steelers, puis 47 contre les Ravens.

De leur côté, depuis qu'ils en ont « mangé » toute une face aux Patriots (défaite de 42-14, le 10 décembre), les Texans ne semblent plus la même équipe. Ils ont échappé trois de leurs quatre derniers matchs par une moyenne de 31-12. Mais outre les statistiques, c'est de la façon dont ils ont perdu, avec l'enjeu qu'il y avait, incluant une semaine de congé et l'avantage du terrain pour les éliminatoires, que ça devient inquiétant.

De plus, l'attaque des Texans peine à trouver son rythme. L'équipe se nourrit de jeux au sol et de feintes de jeu au sol. On ne parle certainement pas d'une attaque aérienne conventionnelle. L'an dernier, Arian Foster avait effectué 24 courses pour des gains de 153 verges face aux Bengals. Jusqu'à preuve du contraire, il sera la pierre angulaire des succès de l'équipe, samedi.

Certains diront que Houston avait conclu la saison 2011 avec trois revers, avant de se relever pour savourer la victoire face aux Bengals. D'accord, mais le contexte est différent cet hiver. Cincinnati a vaincu ses démons. C'est la première fois depuis 1982 que l'équipe se qualifie pour les éliminatoires lors de deux saisons consécutives. Andy Dalton n'avait jamais battu les Steelers, chose faite il y a deux semaines. Le quart des Bengals n'avait pas non plus vaincu les Ravens, une bête noire qui a été mise au pas la semaine dernière. Bref, ce ne sont pas les mêmes Bengals qui se présenteront au Reliant Stadium. Je prédis une petite surprise, Cincinnati va l'emporter!

Vikings vs Packers

Ce sera la troisième fois que ces deux équipes s'affronteront cette saison. Même si ces adversaires se connaissent bien, les entraîneurs ne doivent pas oublier leur pain et leur beurre. Les stratégies seront intéressantes à observer.

D'une part, les Vikings ont connu une saison assez impressionnante merci! J'étais l'un de ceux qui ne croyaient pas en leur chance de participer aux éliminatoires. On ignorait comment Adrian Peterson allait se débrouiller après la reconstruction de son genou. Et bien, la réponse a été plus que convaincante. C'est lui qui a porté l'équipe avec ses 2097 verges au sol.

Pour mettre le tout en perspective, les Vikings ont amassé dix victoires cette saison. C'est une de plus que lors des deux dernières saisons combinées (9-23). On appelle ça un « méchant » revirement de situation.

Pour les contrer, les Packers devront connaître un excellent début de match. Aaron Rodgers et sa bande devront donner un rythme infernal à cette rencontre, un rythme que les Vikings ne pourront suivre. Minnesota a gardé ses matchs serrés tout au long de l'année, mais son attaque n'est pas bâtie pour jouer du football de rattrapage. Green Bay doit empêcher l'adversaire de maintenir le match à sa portée.

Évidemment, au Lambeau Field, il y a toujours les conditions météorologiques qui peuvent parfois affecter grandement le jeu aérien. Mais hormis Dame Nature, les Packers seront en voiture, surtout avec le retour du jeune receveur Randall Cobb et la possible absence du demi de coin des Vikings, Antoine Winfield. Les Vikings pourraient être très vulnérables à la ligne tertiaire. Green Bay devrait en profiter pour présenter des formations à quatre ou cinq receveurs de passes.

Je m'attends donc à ce que Rodgers poursuive son travail de démolition. Au cours de ses cinq derniers matchs face aux Vikings, il a complété 75 % de ses passes, incluant 16 passes de touché et une seule interception. Idéalement, il faudrait lui offrir une meilleure protection, lui qui a été victime de cinq plaqués du quart, dimanche dernier.

Défensivement, les Packers devront faire bien mieux devant Peterson, qui a cumulé 409 verges en deux matchs contre eux cette saison. Avouons-le, c'est pas mal trop! A.P. devrait encore faire la vie dure à leur défense samedi, mais Green Bay pourra au moins compter sur le retour de son vétéran homme à tout faire sur la ligne tertiaire, Charles Woodson. Ce dernier excelle lors de situations de blitz ou de plaqué. Il n'a cependant pas vu d'action lors des neuf derniers matchs en raison d'une blessure à une clavicule. Comble de malheurs pour lui, Peterson n'est sûrement pas le joueur le plus agréable à mettre au sol.

Ceci dit, les Packers seront certainement plus combatifs qu'ils l'ont été contre Christian Ponder, la semaine dernière. Je les ai trouvés un peu « pépères » face à lui en situation de troisième essai. Peu importe la prestation de Peterson, le quart des Vikings devra répéter ses exploits du 30 décembre, voire davantage, pour espérer triompher. Ponder avait lancé trois passes de touché, un sommet pour lui cette saison. Il a aussi complété quatre de ses cinq passes de plus de 15 verges et il a réussi huit de ses 11 passes en situation de troisième essai.

J'ajoute qu'il est difficile de battre une équipe deux fois en deux semaines. Le club qui a perdu le premier match est porté davantage à modifier ses cartes cachées, ce qui pourrait le favoriser lors du second duel.

J'entrevois donc une victoire de Green Bay, mais si certains favorisent les Packers uniquement parce qu'ils joueront à domicile, je vous rappelle qu'ils ont perdu quatre de leurs six derniers matchs éliminatoires au Lambeau Field, incluant les deux derniers aux mains des Giants.

Propos recueillis par Thierry Bourdeau