Comment ne pas débuter cette chronique sans parler de la performance incroyable des Alouettes de Montréal aux dépens des Blue Bombers de Winnipeg le week-end dernier?

Il s'agit d'une victoire inspirante comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Une remontée historique qui a été bien décortiquée par mon collègue Pierre Vercheval.

Mais, au-delà de la victoire, le quart Vernon Adams fils a été suspendu une partie pour avoir tenté de frapper un adversaire avec un casque. Je dois dire qu'il est toujours dommage pour une équipe de perdre son pivot et ce, peu importe le moment dans la saison. Que ce soit dans la LCF ou dans la NFL, il arrive de perdre un joueur clé en cours de route, que ce soit pour une suspension ou encore une blessure.

La bonne nouvelle est que son absence ne sera que d'une semaine. On ne parle pas de long terme dans son cas et au final, je ne crois pas que ça va affecter beaucoup les Alouettes, qui sont en excellente position pour se tailler une place en éliminatoires pour la première fois depuis 2014.

Au niveau de la suspension, je pense qu'elle est méritée. Adams ne pouvait pas penser qu'il allait s'en tirer après avoir arraché le casque de son adversaire et après avoir essayé de le frapper. C'est tout à fait logique dans un contexte où l'on cherche à éliminer la violence. Et la seule façon de le faire est d'imposer des sanctions sévères. Comme il est plutôt rare de voir des suspensions dans la LCF, je pense que la punition à Adams envoie un  message assez fort.

Ce qui m'agace toutefois dans cette histoire, c'est que la LCF semble y aller au cas par cas sans aucune ligne directrice. Il y a des suspensions à l'occasion sans savoir ce qui justifie cette sanction. Il y a aussi eu de petites amendes et des fois, des amendes plus importantes. Le meilleur exemple pour appuyer ce que j'avance est la bataille avant un match entre Tommie Campbell des Alouettes et Wynton McManis des Stampeders de Calgary il y a quelques semaines. Les deux ont échangé des coups avant le début de la rencontre et pourtant, ils n'ont écopé que d'amendes. C'est pour cette raison que je me demande ce qui justifie une suspension dans un cas et une amende dans l'autre. Je demeure perplexe.

C'est dommage pour Adams dont le nom se profile parmi les candidats au titre de joueur par excellence du circuit.

Une excellente première impression

Daniel Jones a livré une performance exceptionnelle à la tête de l'attaque des Giants de New York.

Je comprends que l'équipe ait attendu avant de remplacer Eli Manning pour confier le poste de partant à Jones. On ne retire pas l'étiquette de partant à un quart qui a mené l'équipe à deux conquêtes du Super Bowl uniquement parce qu'on a repêché un joueur au sixième rang. Il fallait donner la chance à Manning de relancer sa carrière en lui permettant de jouer en début de saison. Il est vrai que les choses sont plus difficiles pour lui depuis quelques années, mais on lui devait de lui donner l'attaque pour amorcer la campagne.

Malheureusement pour Manning, le début de saison difficile des Giants est venu confirmer son déclin. Il était donc normal qu'on lui retire son poste au profit de Jones, qui avait été très impressionnant en matchs préparatoires. Ils étaient nombreux à demander à ce qu'il soit envoyé dans la mêlée rapidement.

Son premier départ  contre Tampa Bay a été plus que concluant.  Il a obtenu 336 verges en complétant 23 de ses 36 passes, dont deux pour des touchés. Il a aussi inscrit deux majeurs au sol. Il a réussi tout cela en étant frappé 13 fois et victime de sac à cinq occasions.

Même s'il a été pressé très souvent, il a permis à son équipe de combler un déficit de 18 points, et ce, même en dépit de la perte du porteur de ballon Saquon Barkley. Au final, son équipe a gagné 32-31.

Mais il faut regarder plus loin que les simples statistiques. Il faut regarder la précision de ses passes, sa prise de décisions et la façon avec laquelle il a orchestré cette remontée. Tout ça a été fait avec panache et sa performance donne raison aux Giants d'avoir fait appel à ses services.

Les Giants vont connaître une saison difficile, mais je pense que l'équipe vient de trouver son quart de l'avenir. J'étais de ceux qui ne comprenaient pas la décision des Giants de sélectionner Jones avec le sixième choix du dernier repêchage, mais je dois faire mon mea culpa aujourd'hui.

Attentes déçues à Cleveland

Les attentes étaient grandes à Cleveland avant le début de la saison. Avec les joueurs vedettes, on  s'attendait à une grande saison. Mais force est d'admettre qu'une grande lacune se situe au niveau du coaching de Freddie Kitchens.

Les Browns avaient la chance de gagner un match contre les finalistes du Super Bowl. C'était pas mal pour une équipe qui n'avait pas gagné de matchs il y a deux ans et qui jouait enfin à une heure de grande écoute dimanche. Malheureusement, les Browns sont arrivés à court.

Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer ce revers de 20-13 devant les Rams de Los Angeles, dont la prestation du quart  Baker Mayfield, qui a été en deçà des attentes. Mais il faut pointer du doigt le travail du coordonnateur offensif et entraineur-chef Freddie Kitchens.

Il y a quelques jeux qui ont retenu mon attention, et ce, pour les mauvaises raisons. En situation de quatrième jeu et neuf à faire, Kitchens a opté pour un jeu d'attiré. On sait que ce n'est pas la stratégie à privilégier dans cette situation parce que ça ne fonctionne pas.

Une autre séquence à la porte des buts, où  Kitchens a décidé d'y aller avec quatre passes alors qu'il restait en masse de temps au tableau. Il n'a pas utilisé de temps d'arrêt, il n'a pas choisi d'effectuer une seule course et ne pas cibler Odell Beckham non plus. À mes yeux, c'est impardonnable et c'était une très mauvaise sélection de jeux.

Freddie Kitchens est un entraîneur recrue. Il se rend compte que ce n'est pas la même chose de diriger l'attaque et de diriger l'équipe au complet. Pour le bien de l'équipe, l'entraîneur devra être le premier à relever son niveau de coaching.

Un joueur des Jaguars fait la grosse tête

Jalen Ramsey des Jaguars de Jacksonville demande à être échangé. La direction de l'équipe refuse de parler de contrat pendant la saison. On l'a vu avoir une prise de bec avec son entraîneur sur les lignes de côté.

Le dernier chapitre de cette histoire remonte à dimanche quand il a refusé de se présenter au stade pour le match parce qu'il était malade. Au football, ce sont des choses qui ne se font pas. Malade ou pas, tu dois te présenter au stade.  Je n'ai jamais vu des gars rester à la maison parce qu'ils étaient malades.

Le joueur doit se présenter au stade et aller rencontrer les médecins qui vont l'aider à se soigner.  Il peut même assister aux rencontres d'équipe avec un masque pour cacher sa bouche s'il a le rhume par exemple. On ne peut pas rester à la maison quand on gagne des millions de dollars que l'on est la pierre angulaire du club.

Ramsey a envoyé un message à l'organisation à l'effet qu'il n'est pas content et qu'il ne fera pas les choses comme tous les autres joueurs. Il cherche à s'élever au-dessus du groupe, ce que n'est jamais une bonne chose dans un sport d'équipe. Il a le droit de vouloir un nouveau contrat et d'être payé comme l'un des meilleurs demis de coin de la NFL, mais il va provoquer des distractions et ce n'est jamais bon pour une équipe.

Le manque de classe de Bill Belichick

L'entraîneur des Patriots de la Nouvelle-Angleterre Bill Belichick a manqué de classe lors d'une entrevue d'avant-match avec une journaliste qui l'interrogeait et qui lui a posé une question sur Antonio Brown. Elle lui a dit qu'elle ne ferait pas son travail si elle ne lui posait pas de question au sujet de ce joueur. Elle lui a demandé si « Le fait que Brown ait envoyé des messages textes avait été la goutte qui a fait déborder le vase? »

Belichick a répondu sèchement qu'il se concentrait sur les Jets de New York.  La dame lui a répliqué, « Merci et bon match. » On a alors vu Belichick la regarder de façon condescendante et presque menaçante sans la remercier. En fait, il a simplement tourné les talons.

C'était arrogant et il semblait se mettre au-dessus de tout le monde. Je commence à trouver son attitude fatigante. Ce sont quand même les Patriots, qui contre toute attente, ont décidé de mettre Browns sous contrat.  Il me semble que si tu mets sous contrat un joueur controversé, tu dois être capable de t'expliquer. On dirait que ça l'insulte de se faire poser des questions sur le sujet, mais ça vient avec  son travail.

J'ai toujours eu beaucoup de respect pour le pilote des Patriots, mais il commence à m'irriter. La décision d'embaucher Brown et l'attitude de son équipe par la suite me laissent sur mon appétit. J'espère qu'un jour Belichick va se rendre compte que tous ceux qui achètent les billets paient son salaire. Il ne peut pas traiter les gens de façon aussi condescendante parce qu'il n'est pas mieux que les autres. Il a manqué de classe en traitant cette journaliste comme un déchet.

*propos recueillis par Robert Latendresse