Revenons tout d’abord sur la dernière performance des Alouettes de Montréal qui se sont inclinées 34-29 face aux Roughriders de la Saskatchewan, dimanche dernier. On a senti que l’équipe était dans le coup. On a vu des jeux explosifs et excitants. La défense a réussi des interceptions, Stefan Logan a retourné un botté de dégagement pour un touché.  On a eu droit à des jeux truqués, des longues passes et des jeux spectaculaires de Johnny Manziel.

Au final, après tout ça, il demeure que l’attaque montréalaise connait beaucoup de difficultés.  Les Alouettes ont amassé seulement 187 verges d’attaque nette et Manziel n’a complété que neuf passes. Plus la saison avance, on se rend compte que cette attaque peine toujours à se mettre en marche.

À ce stade-ci, même si c’est tout sauf mathématique, les Alouettes ne seront pas des éliminatoires encore une fois cette saison. J’espère simplement qu’on ne fera pas les mêmes erreurs, alors que l’année suivante n’avait pas été préparée rapidement.

Le seul avantage quand une équipe est éliminée tôt, c’est de pouvoir préparer la saison suivante avant toutes les autres formations. On peut tenter de choses, amener des joueurs, les évaluer, les mettre dans des positions inhabituelles pour voir comment ils réagissent sur le terrain.

L’an dernier, les Alouettes se sont obstinées à donner le départ à Darian Durant, alors que du temps aurait dû être pris pour évaluer Matthew Schiltz et d’autres quart-arrières.  On parle beaucoup de la position de quart, mais ce doit être le cas à toutes les positions.

Si on pense se départir de certains joueurs l’année prochaine, il est déjà temps de limiter leur temps de jeu. Ils doivent céder leur place à aux plus jeunes joueurs. Il faut commencer à mettre en place le plan pour 2019, tout de suite.

Si les Alouettes veulent avoir du succès l’année prochaine, il faut être en mesure d’amener plus de talents, d’être en mesure de les évaluer et ça commence maintenant.

Une victoire qui amène l'espoir chez les Texans

Les Texans de Houston ont finalement signé une première victoire. Même s’ils ont eu besoin de la prolongation pour le faire aux dépens des Colts d’Indianapolis, c’est tout de même une victoire. C’est toujours, comme dans n’importe quoi, les premières qui sont le plus difficiles à aller chercher. Finalement, ce gain est acquis. Il s’agit pour moi de l’une des équipes les plus décevantes en ce début de saison. Avec les retours de DeShaun Watson, de J.J. Watt et de tous les autres, on s’attendait à ce que cette équipe connaisse énormément de succès et ce ne fut pas le cas du tout.

Houston a perdu ses trois premiers matchs, dans des duels relevés contre des équipes de talent. On pense aux Patriots, aux Titans – qui font très bien présentement – et aux Giants, qui ont probablement la pire équipe à les avoir battus jusqu’à présent. Les Texans ont été dans le coup chaque semaine, personne ne les a surclassés et finalement, ils signent une première victoire. La question est maintenant de savoir s’ils peuvent renverser la vapeur et relancer leur saison. Personnellement, je crois que oui.

Houston a une bonne équipe et peut compter sur d’excellents joueurs à des positions clés, notamment au poste de quart. DeShaun Watson est très bon. Dans les trois derniers matchs, il a lancé au moins pour 300 verges, deux passes de touché et une interception. Généralement, ce genre de performance lors de trois semaines consécutives est un gage de succès.

Cette équipe sera très certainement à surveiller. Je ne sais pas s’ils seront des éliminatoires ou s’ils feront une poussée vers un Super Bowl, mais une chose est certaine, cette formation sous-performe depuis le début de la saison et pourrait certainement faire une poussée dans le calendrier régulier pour surprendre en fin de saison. Le chemin vers les éliminatoires ne sera pas facile. Les Titans du Tennessee jouent très bien et les Jaguars sont certainement une des équipes favorites dans l’Association américaine.

Si les Texans veulent se relancer vers les éliminatoires, ça doit commencer tout de suite.

Un dénouement dramatique à la saga Earl Thomas

La situation d’Earl Thomas fait beaucoup jaser. C’est une situation plutôt décevante de voir ce qui se produit avec lui. Dimanche dernier, le maraudeur des Seahawks de Seattle a subi une fracture de la jambe.

Au cœur d’une dispute contractuelle, Thomas a raté tous les entrainements des Seahawks au cours de la saison morte. Il a fait impasse sur le camp d’entraînement, pour ensuite revenir au dernier moment. Thomas n’a pas voulu perdre son salaire, contrairement à LeVeon Bell, qui lui décide de cracher sur 850 000$ par semaine.

Thomas, qui commande un salaire de 8,5 M$ cette saison, a décidé de se présenter pour les matchs. Même s’il se présentait pour les matchs, il continuait de rater les entrainements, pour se protéger. Thomas a dit « investir en lui-même », il voulait s’assurer de demeurer en santé pour ensuite profiter du marché des joueurs autonomes pour signer un lucratif contrat.

Durant la saison morte, Thomas a demandé à l’organisation de transiger. Il a demandé ce fameux contrat, mais il n’a jamais reçu d’offres. Ça démontre une réalité un peu décevante dans le football professionnel. Même si ça représente une belle affaire pour les propriétaires et les partisans, le fait que les contrats ne soient pas garantis fait en sorte qu’on peut corriger le tir, en libérant des joueurs à n’importe quel moment, sans trop d’impact. Ça assure également une certaine parité dans la ligue, en évitant de rester coincé avec des contrats trop onéreux.

Contrairement au hockey ou au baseball, les contrats ne sont pas garantis dans le football et ce sera certainement une des enjeux majeurs dans la prochaine négociation de la convention collective. Les joueurs font la grève dans le but de protéger leur avenir, ce qu’on voit très rarement dans les autres sports.

Earl Thomas a tenté d’avoir le meilleur des deux mondes, en évitant la possibilité de se blesser lors des pratiques, mais en participant au match pour toucher son salaire. Malheureusement, la pire des situations s’est présentée. Il a joué, il s’est blessé.

Maintenant, sera-t-il en mesure de toucher le gros contrat qu’il recherchait? Dur à dire, mais chose certaine, c’est une situation bien triste pour lui et ça soulève ces interrogations au sujet de l’absence de contrats garantis dans la NFL. C’est évidemment ce qui motive les joueurs à faire des grèves pour obtenir ces lucratifs contrats et ainsi assurer leur avenir.

Rien ne s'arrange pour les Steelers

On le voit depuis le début de la saison, quelque chose ne tourne pas rond avec les Steelers de Pittsburgh. Pressenti comme une des équipes favorites dans l’Américaine pour se rendre jusqu’au Super Bowl, c’est une équipe qui se cherche. Les Steelers présentent un dossier de 1-2-1, ce qui est bon pour le dernier rang de la section Nord de l’AFC.

Depuis le début de la saison, l’unité défensive en arrache. Elle a accordé 116 points, ce qui représente le 3e plus haut total dans l’Américaine. Les hommes de Mike Tomlin semblent incapables d’arrêter qui que ce soit. Depuis la perte de Ryan Shazier suite à une blessure tragique l'an dernier, l’unité défensive ne semble toujours pas s’en être remise. Shazier était le cœur et l’âme de cette défense. Il faisait les gros jeux, il contrôlait l’unité défensive. Depuis son départ, il y a des receveurs libres partout sur le terrain, on l’a encore vu contre les Ravens.  La suite s’annonce difficile. Il y a du talent à Pittsburgh, mais clairement, ça ne va pas bien du côté défensif.

On pensait aussi que l’attaque produirait beaucoup et pourrait pallier à ces lacunes défensives, mais pour l’instant, ce n’est pas ce qui se produit non plus. Ben Roethlisberger et Antonio Brown ne semblent pas du tout sur la même page, comme on a pu le constater face aux Ravens. Tout le match, on a assisté à des passes errantes. Le synchronisme était absent et pour deux joueurs qui évoluent ensemble depuis aussi longtemps, c’est très surprenant de voir ça. D’ailleurs, depuis quelques semaines, on assiste à cette dispute interne où Brown fait des crises, ce qui envenime la situation.

En plus, le jeu au sol est anémique avec  James Connor dans le champ-arrière. Ça soulève encore une fois l’importance de l’absence de LeVeon Bell. Le demi offensif vedette a d’ailleurs laissé entendre qu’il rejoindrait les Steelers durant leur semaine de congé, entre les semaines 7 et 8. Est-ce que ce sera trop tard pour relancer la saison? On ne le sait pas, mais ce n’est certainement pas le début de saison souhaité à Pittsburgh.

Un emploi bien mérité pour Eric Reed

Je suis très content que les Panthers de la Caroline aient mis sous contrat le demi de sureté Eric Reid. Rappelons-le, Reid a été l’un des premiers joueurs à mettre le genou au sol lors des hymnes nationaux, alors qu’il jouait aux côtés de Colin Kaepernick avec les 49ers de San Francisco, pour protester contre les inégalités sociales dont étaient victimes les minorités visibles aux États-Unis, ainsi que les traitements injustes dont ils étaient victimes par les policiers.

Cette cause, à mon sens, était noble et tout à fait correcte. Qu’on soit pour ou contre le fait de mettre le genou au sol, je ne pense pas que ce soit mérité d’être ostracisé par la NFL. Clairement, Reid avait le talent pour faire partie d’une des 32 équipes. Je ne peux pas croire qu’il n’y a pas au moins 20 équipes qui auraient aimé compter sur Eric Reid au poste de maraudeur et que son ajout ne représentait pas une amélioration à ce poste.

C’est clair qu’il y avait quelque chose qui se passait là, et comme Colin Kaepernick, il a entamé une poursuite contre la NFL pour collusion dans le but de le priver d’un contrat. Sachant la qualité de joueurs dont on parle ici, ces joueurs devaient logiquement se retrouver sur une équipe et c’est pourquoi ils ont lancé cette poursuite.

Ceci dit, saluons le nouveau propriétaire des Panthers David Tepper pour cette signature. Tepper a succédé à Jerry Richardson, qui a dû vendre l’équipe de force après avoir fait face à différentes allégations d’inconduites sexuelles et de traitements injustes envers certaines minorités.

Si on a mis Reid sous contrat, ce n’est pas simplement une décision de l’entraîneur ou du directeur général, on a dû aller voir dans les plus hautes sphères, soit le propriétaire. C’est donc un changement de culture qui s’opère dans cette équipe et je salue la bonne décision d’avoir mis Eric Reid sous contrat.

La poursuite ne s’arrête pas pour autant, car Reid a perdu quelques bonnes années de football qu’il n’a pas joué. J’ai hâte de voir ce qu’il fera sur le terrain et s’il poursuivra ses combats pour les causes qu’il croit juste. Espérons que c’est le début du retour des joueurs comme lui et Colin Kaepernick dans la NFL.