La dernière semaine dans le monde du football n'a pas manqué de nous étonner avec des décisions surprenantes et des performances hors du commun. Je vous invite à lire les cinq évènements qui m'ont marqué au cours des sept derniers jours dans la NFL et dans la LCF.

La retraite d'Andrew Luck

Tout le monde a été pris de court lorsque l'annonce de la retraite du quart des Colts d'Indianapolis Andrew Luck a été annoncée en plein match samedi. Il n'y a pas plus grande nouvelle que celle-là et sur un plan personnel, je vous dirais que j'ai été ébranlé, voire même déstabilisé par cette annonce. J'ai appris la nouvelle alors que j'étais en ondes à RDS pour la partie entre Ottawa et la Saskatchewan et bien honnêtement, j'ai eu du mal à me remettre dans le match de la LCF.

Il s'agit tellement d'une grosse nouvelle provenant de l'un des plus grands quarts de l'histoire de la NFL. Il ne battra pas de records en raison de sa retraite précipitée, mais à mes yeux, il est l'un des plus grands quarts que j'ai vu jouer.

Si d'un côté, c'est la fin d'une carrière trop courte, je me dois de saluer le courage et l'audace de l'homme. Au point vu strictement financier, il a fait 100 millions de dollars en carrière et il laisse une importante cagnotte sur la table en quittant, mais peu d'athlètes auraient quitté un poste dans la NFL aussi enviable que le sien pour des raisons de blessures. Beaucoup se seraient accrochés pour toucher plus de 60 millions encore prévus à son contrat.

Andrew Luck s'est rendu compte que dans la vie, il n'y a pas que le football et que s'il veut profiter des années devant lui, il était temps de mettre un terme à sa carrière. Cette décision devait être déchirante pour lui et s'il la prise, c'est que c'était rendu nécessaire. Lui seul est en mesure de savoir comment il a été éprouvé par les blessures depuis le début de sa carrière.

En marge de cette histoire, je jette la pierre à tous ceux qui l'ont huée dans le stade.  Il faut expliquer que la situation était assez unique puisque la nouvelle est sortie alors qu'il devait l'annoncer à ses coéquipiers le lendemain, mais le chat est sorti du sac avant. Ça veut dire que les partisans dans le stade le savaient, mais Luck ignorait que la nouvelle était devenue publique. C'est pour cette raison qu'il a rapidement été entouré de caméras.

Je trouve disgracieux de le voir quitter sous les huées de ses propres partisans. J'ai du mal à comprendre comment on peut huer une personne qui a tout donné à son équipe, qui a toujours été bon avec le public, qui n'a jamais rien fait de croche et a toujours suivi la ligne. Je ne comprends pas d'autant plus que ces mêmes partisans ont été vraiment gâtés au cours des années, car en plus de Luck, ils ont eu le bonheur d'avoir Peyton Manning de leur côté.

C'était ordinaire et ça manquait de classe.

Faire jouer ou non les réguliers lors des matchs préparatoires

On voit une tendance se dessiner depuis deux ou trois ans dans la NFL alors que les équipes réduisent au minimum l'utilisation de leurs joueurs partants à l'entraînement.  Ces derniers sont confinés au banc lors de ces rencontres. Il y a quatre matchs pour les équipes avant le début de la campagne et généralement lors du troisième match, les partants jouent beaucoup, ce qui semble ne plus être le cas. On préfère les laisser sur le banc, de peur qu'ils se blessent. D'ailleurs, on a vu Lamar Miller des Texans de Houston se blesser tout comme Cam Newton des Panthers de la Caroline. Et il y en a d'autres.

Les clubs considèrent le risque trop grand pour les réguliers et quand l'on y pense, le calendrier préparatoire est l'équivalent du quart d'une saison. Il y a deux côtés à la médaille de ne pas faire jouer certains joueurs à qui l'on donne des millions de dollars. D'un point de vue positif, ça permet aux gars de se reposer et ça diminue les risques de blessures. D'un autre côté, le football est avant tout une affaire de synchronisme et je crois que même les bons joueurs ont besoin de répétitions.  Je veux bien croire qu'Aaron Rodgers est l'un des meilleurs de sa profession, mais les Packers de Green Bay ont implanté un nouveau système et les réguliers doivent apprendre à l'appliquer pendant les matchs.

Il y a surement des répercussions à ne pas utiliser les réguliers en matchs préparatoires. C'est un pari que prennent les équipes, et j'ai bien hâte de voir comment la NFL va réagir quand viendra le temps de renégocier la convention collective parce que réguliers ou non, les billets sont vendus à plein prix.

Chapeau à Khari Jones

Les Alouettes de Montréal profitent d'une semaine de congé avec un dossier de 5-4 à la mi-saison. Encore une fois cette semaine, on a eu droit à du football excitant lors du match contre Toronto à Moncton. On pourrait surnommer cette équipe les nouveaux « Cardiac kids, » tellement leur football nous tient en haleine jusqu'à la fin des parties.

C'est vraiment le fun de regarder les Alouettes jouer et je veux lever mon chapeau à l'entraîneur Khari Jones qui fait de l'excellent travail dans une situation qui n'était vraiment pas évidente pour lui.

Il ne faut pas oublier que Jones est entraîneur-chef pour la première fois après avoir succédé à Mike Sherman avant le début de la saison. Il s'est retrouvé avec des joueurs qu'il n'avait pas choisis et des entraîneurs qu'il n'avait pas choisis non plus. Il a néanmoins réussi à implanter une belle culture au sein de l'organisation et ça se sent. On voit que les joueurs ont commencé à y croire quand  Khari Jones est arrivé en poste.

Les joueurs ont senti que le coach était à l'écoute et qu'il travaillait pour eux. Il a réussi à insuffler cet état d'esprit en début de saison et quand l'on voit un club qui revient de l'arrière au lieu de baisser les bras, c'est le signe que les gars n'abandonnent jamais. C'est le signe du leadership de l'entraîneur.

En plus, Jones est conscient des joueurs qu'il a sous la main et ça se voit dans sa sélection de jeux. Il les sélectionne en fonction de son personnel. Il n'hésite pas à essayer des jeux truqués pour créer des jeux explosifs ou encore à tenter de longues passes pour amorcer le troisième quart comme on l'a vu dimanche lorsque Vernon Adams a rejoint Eugene Lewis.

Leadership, sélection de jeux comme coordonnateur à l'attaque et sélection de personnel, jusqu'ici Khari Jones a réussi presque toutes ses décisions, ce qui est impressionnant.

Un match extraordinaire de Willie Jefferson

L'ailier défensif des Blue Bombers de Winnipeg Willie Jefferson a connu l'une des performances de l'année contre les Eskimos d'Edmonton.

Ses statistiques parlent d'elles-mêmes : 4 plaqués, 2 plaqués pour des pertes, 3 sacs du quart, une passe rabattue, 2 échappés provoqués et un échappé recouvré. Tout ça dans un seul match!

Avant cette partie, Edmonton n'avait alloué que trois sacs. Ça veut tout dire. Pas étonnant que Jefferson a été nommé joueur défensif de la LCF la semaine.

Jefferson a été l'une des grosses acquisitions durant la saison morte, mais certes la plus importante pour les Bombers.Stastiquement parlant, on n'avait pas vu son impact en début de saison, mais depuis quelque temps, on le sent de plus en plus à l'aise dans ce système. Il est dominant à 6'7" et à lui seul, il vaut le prix du billet. Il est dominant sur chaque jeu.

Les mauvaises décisions du Rouge et Noir

On a récemment changé de sélectionneur de jeux à Ottawa, mais les choses ont été pires que pires lors du dernier match qui s'est soldé par un revers de 40-18 contre les Roughriders.

Le quart Dominique Davis a connu une partie qu'il voudra oublier rapidement, ayant été intercepté lors ses trois premières séries offensives. On se rend compte comment la décision de ne pas retenir Trevor Harris pendant la saison morte a été mauvaise. Ses remplaçants font dur et leurs performances ont atteint des sommets samedi.

 Davis a par la suite été remplacé par Jonathon Jennings. Au moment de son départ, il avait réussi trois de ses six passes pour des gains de 23 verges et trois interceptions. Jennings a fait un peu mieux, mais ce n'était pas une performance élite.

Le Rouge et Noir est dans une très mauvaise situation avec sans doute les pires quarts de la LCF actuellement.

*propos recueillis par Robert Latendresse