TORONTO - La pandémie de la COVID-19 affecte déjà les finances de nombreux joueurs de la LCF.

L'ouverture des camps, originalement prévue en mai, a été repoussée, tout comme le lancement de la saison, qui commencera au plus tôt en juillet plutôt qu'en juin. Cependant, le commissaire de la LCF, Randy Ambrosie, a expliqué devant la Chambre des communes la semaine dernière que le scénario le plus probable était l'annulation de la saison 2020, même si aucune annonce officielle n'a encore été faite.

Les joueurs de la LCF n'ont pas reçu de chèque de paie de leur équipe depuis novembre. Plusieurs ont des emplois pendant la saison morte - non seulement pour augmenter leurs revenus, mais aussi pour préparer leur vie après le football. Le directeur de l'Association des joueurs de la LCF (AJLCF), Brian Ramsay, a toutefois indiqué que plusieurs joueurs avaient été mis à pied de manière temporaire ou permanente en raison de la pandémie.

Ramsay n'était pas en mesure de dire combien de joueurs ont été touchés par des mises à pied.

« C'est un scénario que vivent de nombreux Canadiens », a dit Ramsay, ajoutant que les joueurs touchés sont des Canadiens ou des Américains ayant le statut de résident permanent et travaillant au Canada.

Un peu plus de la moitié des joueurs de la LCF sont Américains.

Les joueurs ayant perdu leur emploi au Canada pendant la pandémie peuvent demander de l'assurance chômage ou la Prestation canadienne d'urgence (PCU). Cependant, il s'agit là de solutions temporaires et les montants remis sont souvent inférieurs aux revenus habituels.

Il est courant pour les joueurs de la LCF de travailler pendant la saison morte. Ramsay, aujourd'hui âgé de 40 ans, a travaillé pour le cabinet KPMG pendant sa carrière de neuf saisons dans la LCF comme joueur de ligne offensive.

Ramsay s'entraînait le matin et le soir, mais passait le reste de la journée à travailler comme comptable pendant la saison morte. Quand la saison commençait, il prenait un congé sans solde de six mois.

Vers la fin de sa carrière, Ramsay travaillait même pour KPMG pendant la saison de football.

« Je ne montais pas dans l'échelle salariale, mais je gagnais de l'ancienneté, a expliqué Ramsay. L'argent n'était pas la chose la plus importante parce que j'avais le football comme source de revenus.

« Ce qui était important pour moi, c'était de prendre de l'expérience et avoir de l'ancienneté. Quand j'étais de retour au cabinet après six mois, je m'occupais de dossiers reflétant mon ancienneté. »

Étant donné qu'une carrière dans le football professionnel dure en moyenne trois saisons, Ramsay a noté que l'AJLCF encourageait ses membres à gagner de l'expérience hors du terrain.

Si plusieurs quarts de la LCF gagnent plus de 400 000 $ par saison, le salaire minimum du circuit est de 65 000 $ et le salaire moyen se situe autour de 85 000 $. Et les contrats ne sont pas garantis.

Tous les joueurs sont payés en dollars canadiens.

Non seulement les joueurs sont-ils incertains de jouer en 2020, mais même si la saison a lieu, il est presque certain qu'elle sera écourtée, ce qui signifie des salaires réduits.

« L'impact sera énorme sur les budgets des joueurs, a dit Ramsay. Plusieurs joueurs n'ont pas reçu de chèques depuis novembre l'an dernier et avaient planifié leur budget en prévision de commencer à percevoir à nouveau un salaire à compter de juin. »

Ramsay a ajouté qu'il était erroné de penser que les joueurs de football travaillent seulement la moitié de l'année. Ceux qui n'ont pas d'emploi pendant la saison morte doivent néanmoins se préparer pour la prochaine campagne.

« Si n'êtes pas en forme au début du camp, vous allez perdre votre poste et votre emploi », a rappelé Ramsay.

Ramsay tient donc à ce que l'AJLCF soit invitée à la table de discussions de la LCF pour planifier l'avenir du circuit. Il y a deux semaines, Ambrosie a dévoilé que la ligue demandait jusqu'à 150 millions $ en aide financière au gouvernement fédéral en raison des effets économiques de la pandémie.

La semaine dernière, Ambrosie a été critiqué par trois députés pour ne pas avoir invité de joueurs lors de sa présentation. Les deux parties ont recommencé à travailler ensemble la semaine dernière pour établir un plan pour la saison 2020. Il s'agissait de leur première rencontre depuis le 16 avril, en raison d'une dispute concernant l'interprétation d'éléments de la convention collective.

Tout changement à la convention collective doit être approuvé par les deux parties. D'autres réunions entre la LCF et l'AJLCF sont prévues cette semaine.

« Je crois qu'il est important de comprendre que nos joueurs sont dans la même situation que de nombreux autres employés à travers le pays et vivent les mêmes difficultés », a conclu Ramsay.