MONTRÉAL – Est-ce que le Québec comptera bientôt sur un digne successeur à Louis-Philippe Ladouceur et Jean-Philippe Darche dans la NFL? La réponse à cette question repose entre les mains de Maxime Latour.

 

Mercredi, au Stade olympique, dans le cadre du camp d’évaluation national, on aurait pu croire que Latour se sentait seul. Il était l’unique spécialiste des longues remises invité parmi les 47 participants.

 

Mais, bien au contraire, Latour flottait encore sur un nuage après sa participation réussie à deux camps d’évaluation dédiés aux spécialistes des unités spéciales aux États-Unis.

 

Après avoir profité de conseils d’experts en la matière au camp Kohl’s, Latour s’est taillé une place à un camp d’évaluation de deux jours en Arizona les 10 et 11 février. Parmi la trentaine de spécialistes des longues remises présents, Latour s’est classé au huitième rang.

 

Grâce à ce résultat, des images de Latour ont été insérées dans la vidéo des 12 meilleurs espoirs qui a été transmise aux 32 équipes de la NFL. Il faut savoir que près de 80 % des spécialistes des longues remises de la NFL sont passés par ce camp qui est considéré comme la référence et qui est organisé par Jamie Kohl, un ancien botteur.

 

Le colosse de six pieds trois pouces et 231 livres a donc rempli son mandat et il doit patienter pour voir si une équipe de la NFL saisira sa remise pour l’inviter à un camp ou lui accorder un contrat.

 

« À partir du 28 avril, avec la fin du repêchage, c’est là que la période des joueurs autonomes commence et que je pourrais recevoir un téléphone », a évoqué Latour.

 

Même s’il rêve à ce scénario, le diplômé en philosophie et étudiant en horticulture s’est assuré de profiter du moment devant les recruteurs de la LCF.

 

« J’étais vraiment content d’être invité, je ne m’y attendais pas vraiment, c’est rare que les spécialistes des longues remises le soient. Avec mon physique, je sais que je suis quand même intéressant pour les équipes et c’est toujours plaisant de savoir qu’il y a de l’intérêt », a admis celui qui a pu partager l’expérience avec plusieurs partenaires du Vert & Or ainsi que d’anciens coéquipiers collégiaux à Montmorency.

 

Sans fouiller trop loin, on pourrait déduire que Latour a été inspiré par les parcours de Louis-Philippe Ladouceur, qui excelle depuis 13 saisons à cette position avec les Cowboys de Dallas, et Jean-Philippe Darche qui a campé cette mission pendant neuf saisons avec les Chiefs de Kansas City et les Seahawks de Seattle où il a été l’un des capitaines.

 

« Pour être franc, je n’ai pas tant suivi leur parcours, mais je sais ce qu’ils ont accompli. Tant mieux si ça peut m’aider à ouvrir une porte. On me demande souvent si j’ai rencontré Louis-Philippe, mais ce n’est pas le cas. Je serais content que ça se produise, il a l’expérience comme ça ne se peut pas et c’est ce qu’il me manque », a réagi Latour qui a goûté à ce contexte professionnel dernièrement.

 

L’inspiration de Latour provient plutôt de son père ce qui rend la chose encore plus spéciale à ses yeux.

 

« Mon père était centre de la ligne offensive au secondaire et il a ensuite effectué les longues remises. Il m’en parlait et je voulais vraiment essayer. J’ai commencé à le faire en Secondaire III et je pratiquais le soir dans la cour avec mon père et mon petit frère », a confié celui qui a entamé le projet de lancer une ferme maraîchère avec son frère d’ici cinq ans.

 

Maxime TessierMaxime Tessier, le papa du Vert & Or

 

Tant qu’à parler de père, Latour y est allé d’une allusion amusante lorsqu’on l’a questionné sur la présence de son coéquipier Maxime Tessier à ce camp d’évaluation.

 

« C’est un bon ami, on a passé quatre ans ensemble à Sherbrooke. Il a une rigueur de travail exceptionnelle. C’était le genre de gars qui venait à un party et qui buvait de l’eau en nous regardant boire une bière. Il a un cœur énorme et il est comme le papa dans l’équipe. C’est lui qu’on va voir quand on a besoin de quelque chose. C’est vraiment agréable de travailler avec lui, il est à l’écoute de ses amis », a vanté Latour.

 

Tessier, un joueur de ligne défensive de six pieds un pouce et 286 livres, a d’ailleurs deviné le terme que Latour utiliserait pour le décrire.

 

« Je me qualifierais de leader silencieux, celui que mes coéquipiers considèrent comme un meneur sans que je sois celui qui parle le plus fort. Je mène plus par mes agissements et mon éthique de travail. Le papa de l’équipe, il a dû utiliser cette expression, je présume », a rigolé Tessier qui demeure confiant d’atteindre la LCF même s’il n’a pas été retenu pour la prochaine étape dans une cuvée moins impressionnante sur la ligne défensive.