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La première victoire à la maison des Alouettes de Montréal en plus d'un an vendredi contre Toronto avait des allures de championnats. Il y avait vraiment longtemps que je n'avais pas senti une telle effervescence au Stade Percival-Molson

Les 16 480 personnes présentes étaient très heureuses. Ironiquement, ce gain survient lors d'un match où la foule était modeste, mais elle était bruyante et engagée grâce au spectacle sur le terrain. Du début à la fin, les Alouettes ont été dans le coup, au grand plaisir de leurs partisans qui méritaient depuis longtemps d'avoir droit à un bon spectacle.

Cette victoire a été obtenue grâce au travail généré par l'unité offensive, qui n'a pas vraiment connu de passage à vide.  William Stanback a connu un bon premier match avec les Alouettes, malgré une blessure qui lui a fait rater plusieurs jeux.  On voit qu'il peut être plus explosif que Tyrell Sutton.

La plus belle qualité d'un joueur de football est sa disponibilité et Sutton l'a prouvé depuis longtemps. Voyons voir maintenant si Stanback peut le procurer aux Alouettes.

J'ai aussi trouvé Stanback très costaud et très robuste comme porteur de ballon. Il n'a fait que onze courses parce qu'il a été blessé, mais ce serait intéressant de voir ce qu'il peut apporter comme dimension en attaque sur une partie complète.

Quant au quart Antonio Pipkin, on a vu une progression par rapport à son premier match. J'avais hâte de le voir à l'oeuvre après une semaine complète d'entraînement avec la première unité. Il est clair que cette préparation lui a porté fruit. Il a complété 69% de ses passes pour son premier match de plus de 300 verges. Il a été intercepté une fois, mais la responsabilité sur la séquence revient entièrement à Ernest Jackson.

Après deux parties, je n'ai d'autres choix que de dire que Pipkin est très bon. On le sent calme et en contrôle de la situation. Ses passes sont précises et il est clair à mes yeux qu'il y a maintenant une controverse au poste de quart chez les Alouettes. Cette équipe en arrache tellement en attaque et elle a si longtemps cherché à dénicher un quart numéro un. Il sera difficile de lui enlever son poste, mais d'un autre côté, la direction a hypothéqué son avenir pour obtenir les services de Johnny Manziel.

Il sera intéressant de voir comment les Alouettes vont partager le temps de jeu entre les deux quarts. Ce ne sera pas facile à gérer, mais il y a longtemps qu'on n'a pas connu une controverse positive au sein de cette équipe. C'est un méchant beau problème sur les bras de la direction, qui se retrouve avec deux athlètes susceptibles de faire gagner le club.

Si les deux quarts sont en santé pour le prochain match, mon choix serait Pipkin.

La défense retrouve ses couleurs

Les Alouettes avaient accordé plus de 500 verges  à l'adversaire lors de quatre matchs de suite, ce qui n'avait jamais été vu auparavant dans la LCF. Rien n'allait pour les Montréalais et les autres clubs réalisaient des jeux explosifs. Les semaines avaient été difficiles pour l'unité de Rich Stubler, qui se mesurait à la deuxième pire attaque de la ligue après celle des Alouettes, qui ont saisi la balle au bond pour connaître une bonne performance au plan défensif. Au final, les Alouettes ont accordé 349 verges nettes, soit 150 verges de moins que lors des quatre rencontres précédentes.

La défense est parvenue à mettre son pied à terre en situation de deuxième essai particulièrement. Les Argonauts n'ont réussi à obtenir un premier jeu sur la deuxième séquence que onze fois en 24 tentatives pour un pourcentage de 46%. Ce taux est très bon pour les Alouettes qui avaient un piètre taux de réussite qui oscillait aux alentours de 60%.

La défense a su limiter les longs jeux. Il n'y a eu qu'un gros jeu pour les Argos et ce fut la passe de 64 verges à Armanti Edwards. Sur les 22 points accordés, il y a eu un touché défensif de Toronto là-dessus. La défensive des Alouettes a parfois plié, mais elle a rarement cassé.

On ne peut pas passer sous silence le jeu en fin de partie qui a fait une énorme différence sur l'issue de la rencontre quand avec 16 secondes à égrainer, le quart des Argos McLeod Bethel-Thompson a rejoint James Wilder. Sur la séquence, Henoc Muamba a flairé le jeu et il a réalisé un plaqué qui a fait perdre six verges à l'attaque. Ce jeu est majeur parce qu'il a forcé Toronto à reculer à la ligne de 54 pour une tentative de placement qui aurait créé l'égalité plutôt que de s'exécuter de la ligne de 48. À cette distance, c'est une différence énorme sur le terrain. On connait la suite, le botteur Zach Medeiros a raté son coup, ce qui a scellé la victoire des Alouettes.

Victoire importante et excitante des Tiger-Cats

Hamilton semblait en parfait contrôle contre les Eskimos, du moins en regardant le match, mais c'était avant  quelques gros jeux du quart Mike Reilly.

Avec un retard au pointage, on a vu Mike Reilly réussir des passes de touché à Derel Walker (36 verges), D'haquille Williams (95 verges) et encore à Walker (17 verges) pour renverser la vapeur avant la mi-temps et prendre l'avance 24-10 après 30 minutes.

Le pauvre demi-défensif des Tiger-Cats Mariel Cooper a été visé lors de chaque jeu explosif. Ce n'est pas une surprise si on l'a relégué au banc en deuxième demie. Il se faisait battre sur chaque jeu. On voyait bien que sa confiance n'y était plus. Ç’a été une bonne décision des entraîneurs des Tiger-Cats, qui ont blanchi les Eskimos en deuxième demie. Par la suite, l'attaque a fait ce qu'il fallait pour aller chercher suffisamment de points dans un gain de 25-24.

Je tiens à souligner la performance de Luke Tasker des Tiger-Cats en l'absence de Jalen Saunders et de Chris Williams, qui a été blessé pendant le match. Dans les circonstances, tout le monde savait que Tasker serait la cible de prédilection et malgré une forte couverture, il a capté neuf des 13 passes envoyées vers lui pour des gains de 156 verges et un touché. Il a été exceptionnel.

Cette victoire est importante pour les Tiger-Cats, qui leur permet de prendre une partie d'avance sur Toronto et d'un autre côté, ne permet pas au Rouge et Noir d'Ottawa de se sauver au sommet de la division.

Le retour de l'enfant terrible

Duron Carter est de retour dans la LCF puisqu'il s'est joint aux Argonauts. Il en est à sa huitième équipe en dix saisons depuis qu'il a terminé l'école secondaire. J'étais très heureux qu'il n'aboutisse pas à Montréal. Il a fait quatre universités (Ohio State, Junior College, Alabama et Florida Atlantic), ce qui est généralement symptomatique d'un cas à problèmes. Ç’a été la même chose chez les professionnels. Les choses ont bien été à Montréal sans être faciles. Il a fait un saut avec les Colts d'Indianapolis dans la NFL. Il a aussi joué en Saskatchewan avant de se retrouver cette fois dans la Ville Reine.

Je suis curieux de voir comment les choses vont se passer à Toronto sous les ordres de Marc Trestman qui le connaît. Trestman est un pilote droit, exigeant et discipliné. Il se retrouve avec un joueur qui est à des milles de cela.

Peut-être que Carter se rend compte que c'est la fin pour lui. Il a eu plusieurs opportunités et peu d'équipes étaient intéressées par lui. Carter est un joueur explosif et extrêmement talentueux. La seule raison pour laquelle Jim Popp l'a embauché est que l'équipe manque de dynamisme en attaque. Toronto n'est pas été en mesure d'étirer le terrain comme bien d'autres clubs le  font et Carter pourrait apporter cet aspect.

En lutte directe contre les Alouettes dans l'Est, j'ai hâte de voir si Carter pourra faire une différence.

Une fabrique à receveurs de passes

Année après année, les Stampeders de Calgary sont une véritable pépinière de receveurs de passes. Le dernier en lice est Kamar Jorden, qui a connu un grand match dans un gain contre les Blue Bombers de Winnipeg.

Chaque année, on nous trouve des receveurs extraordinaires. Il y a eu notamment Nik Lewis et Ken-Yon Rambo. Cette année dans la formation, il y a DaVaris Daniels, Marken Michel en plus de Jorden. Calgary mise vraiment sur un groupe élite à cette position.

Jorden a établi un record d'équipe avec 249 verges par la voie des airs. Il a battu la marque qui était détenue depuis 1968 par Herm Harrison, qui en avait accumulé 237.

Jorden a saisi dix des onze passes en sa direction. Les Stampeders ont totalisé 511 verges et à lui seul, il en a presque la moitié.

Il a un gros gabarit et il peut capter les ballons "50-50." Il est vraiment spectaculaire et il a su se mettre en évidence.

*propos recueillis par Robert Latendresse