TORONTO - L'entente de principe qui est intervenue entre la Ligue canadienne de football et son association des joueurs (AJLCF) procure une sécurité d'emploi accrue à certains joueurs américains.

Selon deux sources, l'entente proposée, d'une durée de trois ans, inclut un nouveau ratio pour trois joueurs natifs des États-Unis qui ont joué avec la même équipe pendant trois saisons ou qui comptent une expérience totale de quatre ans dans la LCF.

La clause empêcherait les équipes de remplacer ces trois joueurs par d'autres plus jeunes et moins coûteux. Non seulement cette clause accorderait une sécurité accrue aux joueurs américains, elle aiderait les équipes à maintenir une certaine continuité.

Par ailleurs, l'entente de principe laisse intacte la proportion de joueurs canadiens. Le jour d'un match, une équipe de la LCF doit être composée de 44 joueurs dont 21 Canadiens. De ce groupe de Canadiens, sept doivent être des partants à l'attaque ou en défensive.

La LCF et l'AJLCF ont conclu une entente de principe, tôt mercredi matin, après deux longues sessions de négociations. Il y a eu des pourparlers jusque dans la nuit lundi. Les deux parties ont repris les échanges tôt mardi et ont continué les discussions jusqu'à tôt mercredi avant d'en arriver à un accord.

L'entente est sujette à sa ratification par les joueurs et ainsi qu'à son approbation du conseil des gouverneurs de la ligue. Une réunion du conseil des gouverneurs était déjà prévue mercredi. La ratification par l'Association des joueurs pourrait nécessiter plus de temps.

L'association devra d'abord présenter l'entente aux représentants des équipes, ce qui aura lieu mercredi, avant que l'information soit transmise aux joueurs.

En vertu de l'entente de principe, les joueurs seront invités à se présenter aux camps d'entraînement de la LCF, qui s'amorceront dimanche à travers le pays.

Selon les sources, l'entente de principe engloberait aussi une échelle salariale pour les recrues qui s'amorcerait à 85 000$ pour le premier choix au repêchage et qui diminuerait ensuite selon le rang de sélection. Actuellement, il n'existe aucun plafond pour les recrues dans la LCF.

L'accord inclut une proposition pour incorporer un joueur « universel ». De plus, la couverture médicale passerait d'un an à trois ans. La santé et la sécurité étaient des dossiers prioritaires pour l'Association des joueurs pendant les négociations.

Les joueurs recevraient 20 pour cent des revenus issus du contrat de télévision de la LCF. Le plafond salarial continuerait d'augmenter de 50 000$ par année et le salaire minimum passerait de 54 000$ à 65 000$ lors de la deuxième année de l'entente.

La semaine dernière, le directeur de l'AJLCF, Brian Ramsay, avait dépeint de façon plutôt négative l'état des négociations. Après trois jours de discussions, il avait déclaré que les « deux parties ne sont pas là où elles devraient être ».

La ligue et les joueurs négociaient les aspects financiers de l'entente, un sujet délicat. La semaine dernière, les rapports laissaient entendre que les deux parties étaient très loin sur plusieurs points.

La possibilité d'une grève des joueurs lors de l'ouverture des camps était de plus en plus réelle s'il n'y avait pas d'entente d'ici dimanche. Ramsay avait indiqué la semaine dernière que sans une nouvelle convention collective, les joueurs des Lions de la Colombie-Britannique, des Roughriders de la Saskatchewan, des Blue Bombers de Winnipeg et des Alouettes de Montréal ne se rapporteraient pas.

Les joueurs de ces quatre équipes se seraient retrouvés en position légale de déclencher une grève. Les joueurs des équipes en Alberta et en Ontario auraient pu le faire seulement à compter du 23 mai. C'est d'ailleurs à compter de cette date que le syndicat aurait été en position de déclencher une grève généralisée.

Ramsay avait par contre maintes fois répété que la priorité de l'AJLCF était d'en venir à un accord juste et équitable avec la LCF.

La nouvelle de l'entente a reçu un accueil mitigé sur les réseaux sociaux.

« Super! Jouons maintenant au football!!! », a dit l'analyste du réseau TSN Matt Dunigan, un ancien joueur et entraîneur dans la LCF, sur Twitter.

« C'est exactement ce que je ressens », lui a répondu le joueur de ligne offensive des Alouettes Tony Washington.

Le receveur des Tiger-Cats de Hamilton Shamawd Chambers était plus pessimiste: « Lol?????? J'ai hâte d'entendre ça », a-t-il écrit.

Le plaqueur des Alouettes John Bowman, qui fait partie du comité de négociations de l'AJLCF, s'est inséré dans une discussion entre Chambers et Washington.

« Vous ne pensez pas que nous avons fait du mieux possible? Vous pensez que nous nous sommes laissés faire? », a-t-il écrit dans un gazouillis.

« Comme vous, j'étais sceptique. Mais je peux vous dire que nous avons dû nous battre pour tout cette année, a ajouté Bowman un peu plus tard. Et peu importe, vous n'obtenez jamais tout ce que vous voulez et les gens ne sont jamais satisfaits. C'est la vie. »