MONTRÉAL – Malgré son fort lien avec les Alouettes, Nicolas Boulay est arrivé à la conclusion que le moment était venu d’explorer de nouveaux horizons après six saisons, dont quatre débordant de défaites, avec le clan montréalais.  

 

Le secondeur et spécialiste des unités spéciales a trouvé l’option idéale pour lui alors que le Rouge et Noir d’Ottawa lui a accordé un contrat d’une année.

 

« J’étais prêt pour quelque chose de nouveau. Ça faisait un peu partie de mes plans pendant la saison morte. J’ai évalué ma situation et j’ai décidé d’aller visiter une autre équipe. Je suis vraiment content de mon choix. Ottawa, c’est une super organisation. Ils font les choses correctement », a confié Boulay avec un intrigant choix de mots.
 

« Ça venait plus de moi. C’était surtout ma décision de bouger vers une avenue différente. J’ai beaucoup réfléchi à ma situation et j’étais prêt pour ça », a ajouté Boulay lorsqu’on lui a demandé si les Alouettes ont tenté de conserver ses services.

 

Ainsi, Boulay et Philippe Gagnon viennent s’ajouter à ce qui est appelé là-bas, la French Mafia. Avant d’aborder le sujet de l’important contingent québécois qui attire souvent l’attention, Boulay a évoqué le côté personnel. Nicolas Boulay

 

« Pour moi, la famille, c’est vraiment important. Ma femme va rester à Montréal donc la proximité était un facteur considérable pour qu’on puisse se voir le plus souvent possible. On pense avoir des enfants dans un futur rapproché. Évidemment, Ottawa possède une très bonne équipe depuis quelques années ce qui favorise la décision. J’ai aussi l’impression que je peux contribuer de belle façon au sein de cette équipe. Je n’oublie pas non plus le fait de rejoindre mon bon ami Jean-Christophe Beaulieu, disons que ça aide ! », a témoigné l’athlète de 29 ans.

 

Beaulieu est déjà un lieutenant important de cette French Mafia avec Antoine Pruneau. Les ajouts de Boulay et Gagnon font passer cette force de frappe à douze éléments ! Les huit autres sont Jean-Philippe Bolduc, Louis-Philippe Bourassa, Charles Brousseau, Mickael Côté, Marco Dubois, Julian Feoli-Gudino, Anthony Gosselin et Jason Lauzon-Séguin.

 

« On va se retrouver une belle petite gang. On a beaucoup de talent au Québec dans le football. Au niveau professionnel, les joueurs ne sont pas tous là pour les mêmes raisons. Mais si je parle des Québécois, c’est clair qu’on a du cœur au ventre. On est là pour gagner et on joue pour les bonnes raisons. C’est toujours agréable d’en avoir plusieurs dans une nouvelle équipe », a-t-il exposé.

 

Boulay retrouvera Noel Thorpe, son ancien coordonnateur défensif, et il prend aussi la peine de mentionner R.J. James, le responsable de l’équipement du Rouge et Noir qui était avec Montréal auparavant.

 

Nicolas BoulayReconnu pour ses prestations sur les unités spéciales, Boulay espère convaincre Thorpe de le laisser fouler le terrain en défense. Il s’accroche à l’idée d’obtenir des répétitions en tant que secondeur.

 

« Oui, c’est sûr que ça joue dans l’équation. Si on peut dire, je suis dans la deuxième demie de ma carrière donc c’est important pour moi de m’épanouir et de terminer ma carrière sur un bon pied. J’ai passé de très belles années à Montréal et ça m’a beaucoup forgé en tant que personne et j’ai énormément appris. Mais un nouveau départ, ça te motive. Il faut que tu fasses tes preuves et je vois cela comme un beau défi », a commenté l’ancien du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.

 

En six saisons dans le nid des Alouettes, Boulay n’a pas souvent eu cette chance, mais il a continué de sonner comme l’un des alliés du directeur général Kavis Reed quand on le questionnait. Ça ne veut pas dire qu’il quitte Montréal avec des regrets.

 

« Je ne dirais pas des regrets. Je pars de Montréal en étant excité par cette occasion qui se présente. Je ne suis pas heureux de partir de Montréal, c’est l’équipe que je regardais en grandissant. J’ai beaucoup d’amour pour cette équipe et ça ne changera pas. Mais c’est motivant d’aller à Ottawa », a répondu Boulay.

 

Depuis la résurrection de l’organisation, l’architecte Marcel Desjardins a bâti une puissante équipe à une vitesse fascinante. Il devra revoir ses plans pour 2019 avec la perte de quatre éléments essentiels de son attaque en Trevor Harris, Greg Ellingson, William Powell et SirVincent Rogers.

 

« Ça reste un sport d’équipe. Si Harris n’avait pas eu la bonne ligne offensive, les bons receveurs et les bons porteurs de ballon, il n’aurait pas eu autant de succès. Jonathon Jennings s’amène comme quart-arrière et il a eu de beaux moments avec les Lions. Il peut réussir des jeux autant avec ses jambes que son bras. Ça donnera une nouvelle dimension à cette attaque. Je n’ai aucun doute qu’on sera en mesure de le remplacer », a maintenu Boulay avec optimisme. Nicolas Boulay et Boris Bede

 

En quittant les Alouettes, Boulay s’ennuiera bien sûr de ses grands copains comme Martin Bédard, Boris Bede et Luc Brodeur-Jourdain. Au moins, il pourra revenir jouer au Stade Percival-Molson. Ce qui ne changera pas dans son quotidien, c’est son implication sociale.

 

« Pour moi, la communauté et le football vont ensemble. Je veux motiver les jeunes à jouer au football, ça m’a forgé et discipliné comme personne. C’est le sport ultime, tu retrouves des petits, des gros, des grands, des lents, des rapides qui peuvent jouer ensemble et avoir du plaisir. Je veux partager cette passion avec les jeunes », a conclu Boulay qui n’avait jamais raté autant de matchs (huit), en raison d’une blessure, qu’en 2018.