MONTRÉAL - Trois Québécois se retrouvent parmi les 20 premiers espoirs au repêchage de la Ligue canadienne de football, selon le plus récent classement dévoilé mardi par le bureau de recrutement du circuit Ambrosie. Mais de façon générale, il s'agit d'une cuvée décevante, estime le directeur général des Alouettes de Montréal, Danny Maciocia.

« Je suis un peu déçu de la cuvée de cette année. En fait, vraiment déçu, a souligné Maciocia au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne. Pas seulement au Québec, en général. Je ne connais pas vraiment la raison pourquoi. Je crois que la saison perdue en raison de la pandémie a eu un effet là-dessus. »

Les trois Québécois identifiés par la LCF sont le demi défensif Enock Makonzo (8e rang, Université Coastal Carolina), le receveur de passes Samuel Émilius (11e, Université Louisiana Tech), ainsi que le joueur de ligne offensive Cyrille Hogan-Saindon (18e, Université Laval).

« C'est certain que c'est un bel honneur. C'est un classement qui est reconnu d'année en année et c'est plaisant de voir son nom y apparaître, mais le vrai classement est celui du 3 mai. Ce sera le début d'une nouvelle aventure si mon nom est appelé », a indiqué Hogan-Saindon, qui complète une maîtrise en administration des affaires.

Selon lui, c'est son style agressif qui lui a permis de voir son nom inscrit au sein de cette liste.

« Je vais vers l'avant, je tente de gagner la verge de plus. Je suis un joueur athlétique, qui a une bonne connaissance du jeu. Mon intensité et mon agressivité font le joueur que je suis », a décrit le natif de Québec.

Décevante, mais pas pauvre en talent

Attention, prévient Maciocia:  que cette cuvée soit en deçà de ses attentes ne signifie pas que les joueurs admissibles soient dénués de talent, particulièrement dans le cas des trois Québécois.

« Ce sont tous d'excellents joueurs de football. On s'entend qu'ils seront tous repêchés, maintenant, reste à voir dans quelle ronde, a expliqué le d.g. Ils ont tous le potentiel de jouer au prochain niveau. Je ne connais pas les besoins de toutes les équipes, mais je peux assurer que ce sont des joueurs dont le nom apparaît sur notre tableau. Ce sont des joueurs que nous avons déjà eus en entrevue. Ils sont 'sharp'. Ils sont prêts. »

Qu'un seul joueur développé dans une université québécoise se retrouve dans ce top-20 ne veut pas dire que les joueurs du RSEQ seront boudés par les neuf formations de la LCF.

« Est-ce que ça veut dire qu'il n'y aura qu'un Québécois de repêché? Non, assure Maciocia. Mais la qualité que l'on voyait dans le passé n'est pas là cette année. J'espère que ce sera une exception et que ça changera dans les prochaines années. (...) On n'a jamais eu ça dans les 10 ou 15 dernières années. J'espère que ça ne deviendra pas la norme. »

« On a de bons joueurs qui ne sont peut-être pas dans le top-20 qui sortiront un peu plus tard », a pour sa part indiqué Hogan-Saindon.

C'est le receveur de passes ontarien John Metchie III, de l'Université de l'Alabama, qui occupe le premier rang de ce classement. Les secondeurs Jesse Luketa (Penn State) et Tyrell Richards (Université de Syracuse) complètent le top-3 avec lequel Maciocia est bien d'accord.

« Ce sont trois joueurs qui ressortent du lot. Je serais sous le choc si on voyait Metchie ou Luketa dans la LCF dans les prochaines années. Ce sont des joueurs étiquetés NFL. »

Le repêchage 2022 de la LCF aura lieu le mardi 3 mai prochain.

Le bureau de recrutement de la LCF est composé des dépisteurs, des directeurs du personnel des joueurs et des directeurs généraux des neuf équipes de la ligue. Il publie trois classements au cours de l'année : à l'automne, à l'hiver et au printemps.