MONTRÉAL - Les Carabins de l'Université de Montréal ont réussi à conjurer le mauvais sort en mettant la main sur la Coupe Dunsmore à domicile pour la première fois de leur histoire en vainquant leur éternel rival, le Rouge et Or de l'Université Laval dimanche après-midi au CEPSUM par la marque de 28-19.

« Ça fait 20 ans que les partisans attendent ça. C'est incroyable », a claironné l'entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca.

Une première pour les Carabins à la maison

Les Carabins ont défendu avec succès le titre acquis en 2019 lors de cette huitième finale consécutive entre les deux équipes.

Le joueur de la rencontre, le porteur de ballon Bertrand Beaulieu, s'est distingué avec un mélange de courses et d'attrapés totalisant 121 verges.

« C'est le meilleur match de la saison pour Bertrand et ce n'est pas peu dire considérant ses performances cette saison », a dit Iadeluca.

Le principal intéressé avait déjà les yeux rivés sur un autre trophée : la Coupe Vanier.

« Il reste encore deux matchs à la saison, on va profiter du repos afin de s'y préparer », a lancé Beaulieu.

Le parcours des Carabins se poursuivra le samedi 27 novembre pour y disputer la Coupe Uteck. À l'enjeu : une place en finale canadienne universitaire, la Coupe Vanier, qui sera jouée à Québec.

Malgré un début de rencontre en dents de scie, le quart recrue des Carabins Jonathan Sénécal n'a pas hésité à tenter le jeu fumant ou à courir avec le ballon.

« Peu importe le déroulement du match, je garde confiance envers mes joueurs et le système », a-t-il analysé après la rencontre

Les Carabins s'étaient imposés lors des deux joutes de saison régulière entre les deux universités. Ils complètent le balayage pour la première fois de leur existence et sont sacrés champions pour la quatrième fois du RSÉQ (Réseau du sport étudiant du Québec).

Malgré une avance de 10-0 tôt dans la partie, l'expérimenté entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin, ne croit pas avoir « échappé le match ». Il tire un bilan relativement positif malgré les circonstances.

« Contre une équipe aussi bonne que la leur, c'est une mince avance, on a glissé à quelques reprises, mais nous avons un jeune groupe et nous bâtirons sur ceci pour la prochaine campagne », a-t-il affirmé.

Par contre, la grande majorité des visages étaient longs du côté de l'Université Laval et plusieurs joueurs semblaient affectés émotionnellement par cet échec.

« C'est particulièrement difficile pour nos vétérans qui en sont à leur dernière saison avec l'équipe », a souligné le quart Arnaud Desjardins, qui en était à sa première campagne comme partant au niveau universitaire.

Regards fuyants et voix tremblantes, les joueurs du Rouge et Or sont déçus de rater une finale de la Coupe Vanier qui aurait été disputée à la maison.

« Ça va être très difficile de voir des équipes jouer sur notre terrain, a expliqué Desjardins. (La Coupe Vanier) c'était l'objectif pour tout un chacun des membres de notre groupe. »

Un faux départ qui ne coulera pas les Carabins

Le début de la partie a été en dents de scie pour l'équipe locale. Le Rouge et Or a fait mouche lors de sa première séquence à l'attaque pour ouvrir la marque. Desjardins a trouvé Kevin Mital sur 20 verges afin d'inscrire le touché. Lors de la deuxième possession offensive de la formation de Québec, Vincent Blanchard a converti un placement afin de porter la marque à 10-0.

Lors du second quart, les Bleus se sont butés à un autre ennemi, l'indiscipline. Deux pénalités coup sur coup pour conduite antisportive et plusieurs autres écarts de conduite ont annulé quelques belles percées offensives laissant planer un doute de frustration.

Cependant, à l'approche de la demie, les Carabins ont enchaîné les réussites. Avec 4 minutes à jouer, Sénécal a repéré Beaulieu sur un touché de 17 verges. Quelques minutes plus tard, avec une poignée de secondes restantes au quart, une course de Sénécal a mené les Bleus à la porte de la zone des buts. Beaulieu a confirmé une formalité et a obtenu la verge nécessaire et le touché par le fait même. Les équipes ont retraité aux vestiaires sur la marque de 14-10 favorisant Montréal.

Les hostilités ont repris de plus belles au troisième quart. Le Rouge et Or a frappé tôt en raison d'un placement de Blanchard de 32 verges. Les réjouissances ont cependant été de courte durée dans le camp lavallois. Une interception captée par Harold Miessan a donné confiance à l'UdeM pour aller contre-attaquer. Sénécal a servi un caviar à Tristan Fikse Casault pour un jeu de 31 verges. S'en est suivi un jeu où Dimitri Morand a agi comme quart et a remis le ballon à Paul-Antoine Ouellette, bon pour une réussite. La marque s'est établie à 21-13.

Tout s'est écroulé pour la troupe de Glen Constantin, le tandem à l'honneur pour ce match, celui de Sénécal et de Beaulieu, a de nouveau sévi. Ils ont combiné pour une énième fois et Beaulieu a concrétisé son troisième touché de l'après-midi pour donner l'avantage 28-13 aux joueurs locaux.

Sur le dernier touché de la rencontre, toujours au troisième quart, la transformation des visiteurs d'un point a été bloquée portant la marque à 28-19.

L'adversaire des Bleus pour la finale de la Coupe Uteck, les champions de l'Ouest, sera le vainqueur du duel entre l'Université de la Saskatchewan et celle du Manitoba. Un triomphe en Coupe Uteck serait synonyme d'une participation à la 56e Coupe Vanier, qui se déroulera au PEPS de l'Université Laval à Québec le samedi 4 décembre.

À noter, l'apport des partisans particulièrement bruyants lors du duel. La finale a fait salle comble avec plus de 5100 spectateurs. Plusieurs d'entre eux n'ont eu d'autre choix que de s'installer par terre en marge des estrades puisque celles-ci ont refoulé d'amateurs du ballon ovale.

Montréal a obtenu son billet pour la finale en pulvérisant le Vert & Or 31-3 en demi-finale. De son côté, le Rouge et Or a défait les Stingers de Concordia 30-10.