Quelle suite de péripéties nous avons vécue dimanche après-midi à Detroit... J’ai encore des frissons quand je pense aux derniers instants de cette partie!

Contre des Lions qui connaissent d’excellents moments en ce début de saison, nous avons été amenés dans nos derniers retranchements, et c’est finalement avec le large sourire que mes coéquipiers des Chiefs et moi avons pu regagner nos vestiaires avec une victoire de 34-30 acquise à l’arraché.

Le défi était considérable, autant offensivement que défensivement lorsqu’on y pense. Les Lions n’avaient pas encore subi la défaite en trois rencontres (2-0-1), et venaient de battre Philadelphie, une équipe redoutable, sur son propre terrain. En visionnant les séquences vidéo, on avait pu observer une équipe qui n’avait démontré que très peu de faiblesses jusqu’à présent.

Les matchs de la NFL  sont généralement très bruyants dans les stades munis d’un toit. Je peux vous assurer que c’était difficile de s’entendre et de communiquer au Ford Field durant nos séquences offensives. L’équipe locale avait aussi décidé de disputer cette rencontre en portant des uniformes rétro qui rendaient hommage à la saison inaugurale des Lions, celle de 1934. Tous les éléments étaient réunis pour nous déstabiliser et que l’énergie soit à son comble dans le stade.

Revoyons dans l’ordre chronologique ce qui s’est passé dans ce match.   

Les premiers instants du duel n’ont pas donné lieu au succès offensif qu’on espérait. Il y a eu une première séquence qui allait plutôt bien, mais qui s’est soldée par un botté de placement raté. Par la suite, il y a eu plusieurs pertes de possession sur des revirements, en particulier dans le troisième quart avec des changements de possession soudains, un en attaque et un deuxième sur les unités spéciales. De se montrer coupables de quelques coûteuses erreurs de concentration de la sorte et de quand même s’en sortir avec la victoire est énorme pour nous.

Il faut dire que notre unité défensive nous a refilé un sérieux coup de main. Elle a réalisé plusieurs jeux cruciaux, et aucun n’était plus gros que l’échappé provoqué à la porte des buts, puis ramené sur 99 verges par Bashaud Breeland pour le touché. Mais même après ce jeu crève-cœur, les Lions n’ont pas abandonné. Ils ont joué avec le sentiment qu’ils pouvaient nous battre.

Ce fut à nous de prendre les choses en main, avec une dernière possession offensive qui nous a été offerte avec une minute et des poussières à écouler au cadran et un temps mort à notre disposition. C’était alors 30-27 en faveur des Lions, donc la possibilité était là d’inscrire un placement qui, à tout le moins, nous aurait assurés d’une prolongation.

C’est un moment hyper stressant, je ne m’en cacherai pas. On dit que statistiquement, les chances de traverser les 75 verges nous séparant de la zone des buts et d’aller inscrire sept points sont, au mieux, de l’ordre des 25-30 %. La ligne défensive adverse est bien au fait des intentions de leurs rivaux de s’en remettre au jeu aérien. Les pressions exercées sur le quart deviennent plus exotiques car la peur de se faire attaquer au sol n’est plus là. Plus souvent qu’autrement, ça fait en sorte que des joueurs plus légers et plus athlétiques se positionnent vis-à-vis le centre et les gardes. Ça donne lieu à des jeux croisés qui complexifient le travail des joueurs de la ligne offensive.

Ça n’a pas toujours été élégant, mais on a réussi – surtout grâce au brio de notre quart Patrick Mahomes – à obtenir les premiers essais nécessaires pour se rendre profondément en territoire des Lions, avec une vingtaine de secondes à jouer. Pat a complété des passes d’un haut niveau de difficulté et son exceptionnelle mobilité nous a permis de rester en vie lorsqu’il a pris ses jambes à son cou, sur 4e essai et huit verges à gagner. D’ailleurs, il avait une attitude tellement empreinte de confiance dans le court caucus qu’on a tenu avant d’exécuter ce 4e essai. Il nous a regardé droit dans les yeux et a affirmé qu’on allait obtenir les verges nécessaires. On dirait qu’on ne peut faire autrement que de le croire. Ça montre toute l’assurance qu’il dégage dans ce qui est seulement sa 2e saison comme partant.

Un défi accueilli à bras ouverts

Ensuite, lorsqu’on s’est présentés à la porte des buts, on a mis à exécution un jeu que l’on avait pratiqué toute la semaine. Essentiellement, ce jeu de course élaboré par notre entraîneur Andy Reid misait sur la capacité de Mitch Schwartz et moi (les deux gardes du côté droit de la ligne) à déplacer les deux rivaux nous faisant face. On anticipait qu’ils allaient être positionnés d’une certaine manière et c’est ce qui s’est produit. Le ballon a été remis à Darrel Williams et les deux verges nécessaires pour marquer le touché ont été obtenues.

ContentId(3.1337995):NFL : Chiefs 34 - Lions 30
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On avait le souvenir d’un troisième essai et quelques pouces à aller chercher qui n’avait pas été concrétisé face aux Ravens de Baltimore, durant la semaine no 3. On voulait un dénouement différent, et on l’a eu. Au point de vue technique, ce n'était pas le bloc le plus gracieux de ma carrière! Mais ça devient une épreuve de force et une question de volonté, et je pense avoir eu le dessus dans ma bataille.

C’est un privilège d’avoir obtenu un tel vote de confiance du coach dans un moment aussi décisif. C’est un mandat qu’on accueille à bras ouverts car on veut tous faire une différence dans les succès collectifs.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Victory Monday in KC! 4-0 #family #chiefs #kansascity #football #nfl

Une publication partagée par Laurent D. Tardif (@laurentduvernaytardif) le 30 Sept. 2019 à 8 :04 PDT

Avec cette victoire remportée in extremis, les Chiefs se retrouvent avec une fiche de 4-0. Le niveau de confiance est très élevé car on a le sentiment d’avoir vaincu de bons clubs jusqu’à présent; je pense aux Jaguars, aux Ravens et aux Lions.

Dimanche, on enchaîne contre les Colts d’Indianapolis, une équipe très talentueuse et bien préparée malgré la perte de son quart étoile. Ce sera le 1er de deux affrontements de suite joués devant nos partisans. On a tous bien hâte de mettre tout en oeuvre afin de conserver notre fiche parfaite en alignant une 5e victoire!

Bon football à tous!

* propos recueillis par Maxime Desroches