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RÉSULTATS

Britain Covey, un joueur différent, qui s'inspire de Ben Cahoon

Britain Covey et Jalen Hurts Britain Covey et Jalen Hurts. - Getty
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Mise à jour

Suivez toute la couverture en vue du Super Bowl LVII avec le RDS.ca. La rencontre Chiefs contre Eagles sera présentée le 12 février à 18 h 30 sur RDS et RDS.ca.

PHOENIX – Britain Covey n'est pas un joueur de football comme les autres. Ça va bien au-delà de son physique de cinq pieds huit pouces et 173 livres. Il a fait deux années de missions humanitaires au Chili où il a appris l'espagnol, il ferait des comédies musicales s'il n'était pas un athlète, il rêve d'écrire un livre et son visage s'illumine quand on prononce le nom de Ben Cahoon. 

Le père, le frère et l'oncle de Covey ont joué au football à BYU (Brigham Young University) où Cahoon a laissé un héritage extraordinaire. Cahoon était d'ailleurs l'idole de son père si bien que l'ancien receveur des Alouettes est devenu l'inspiration de Covey. 

« Je l'ai tellement regardé jouer quand j'étais et j'ai eu la chance de lui parler quelques fois. C'est une légende dans notre coin et au Canada si je ne me trompe pas », a réagi Covey avec enthousiasme. 

« Même que j'ai parfois l'intention de lui demander d'être comme une sorte de mentor pendant la saison morte », a renchéri Covey. 

Cette réponse ne nous laissait guère le choix, il fallait tendre une perche à Cahoon. Même s'il était à Hawaï pour un voyage d'anniversaire, Cahoon s'est empressé d'accepter notre demande puisque ça l'enchante de suivre la carrière son émule. 

« Britain a grandi à 10 minutes d'où je vis. J'ai suivi sa carrière à l'Université Utah et je suis un fan de lui. C'est un joueur électrique et passionné en plus d'être une excellente, mais excellente personne », a vanté Cahoon. 

L'humilité de Cahoon se fait bousculer quand on lui raconte que Covey le voit comme une inspiration.  

« C'est gentil, mais je vois surtout ça comme un lien naturel dans le sens qu'on vient du même coin et qu'on est joueurs similaires, de petit gabarit, qui doivent se débrouiller pour réussir en maximisant nos habiletés. 

« Moi-même, j'ai eu des inspirations comme Wes Welker et Wayne Chrebet. Grâce à eux, je me disais que s'ils pouvaient réussir, j'en étais capable également », a prononcé Cahoon qui est directeur des ventes internationales pour l'entreprise G2G Protein Bar. 

Cahoon lève son chapeau à Covey qui a convaincu les Eagles de miser sur lui même s'il n'avait pas été repêché. 

« Ça me fait penser à quelqu'un qui perd la vue, il doit compenser via ses autres sens. Voilà ce que Covey réussit. La vie ne lui a pas confié le physique le plus impressionnant, mais il a compensé de manière très intelligente », a décrit celui qui aurait sans doute mérite une véritable occasion dans la NFL. 

À sa saison recrue avec les Eagles, Covey a été uniquement utilisé comme spécialiste des retours de bottés de dégagement. Très honnête, Covey admet que l'adaptation a été éprouvante dans le premier droit du calendrier. 

« Les attentes sont si élevées dans la NFL et je me souviens avoir traversé une phase de découragement. Des partisans n'ont pas été tendres à mon endroit, je me suis fait huer par mes propres partisans... Ça m'a fait tellement mal au cœur et c'est devenu une grosse source de stress », a reconnu le volubile athlète.  

« Mais une dizaine de coéquipiers m'ont appuyé, des vétérans sont venus me voir pour m'aider et me dire qu'ils ont confiance en moi et mon potentiel. Je pense à Brandon Graham, Jason Kelce et Lane Johnson. Ce fut très précieux pour moi », a-t-il exposé. 

Quand on rapporte cette information à Cahoon, il en tire une conclusion intéressante. 

« Il a confondu les sceptiques très souvent. Si les vétérans l'ont appuyé, ça en dit tellement sur lui. Ça signifie que les vétérans l'apprécient et qu'ils reconnaissent son talent. La NFL est une ligue où tu te fais expulser sans tarder si tu n'es pas à la hauteur. En général, les vétérans ne se rallient pas derrière les recrues qui n'ont pas été repêchées. »

Il n'est pas impossible qu'une blessure musculaire à la cuisse empêche Covey de participer au Super Bowl. La décision sera prise avant la partie. 

Un livre pour les petits sportifs ?

Le grand-père de Britain, Stephen R. Covey, était un homme d'affaires et professeur réputé. Il a écrit plusieurs livres et son plus populaire a été vendu à plus de 20 millions de copies. 

Sans surprise, il a été un modèle pour son petit-fils et on a voulu savoir si Britain prévoyait devenir auteur à son tour dans ses temps libres. 

« Oui, personnellement, j'aimerais écrire un livre pour enfants sur les athlètes qui sont plus petits. Pour les inspirer, car disons que je connais la sensation qu'ils vivent », a-t-il expliqué. 

« Ce serait un livre fort populaire et surtout très utile, a commenté Cahoon. Il y a le volet à la Rudy qui attirerait les gens, mais je considère que ce serait aussi pertinent pour des athlètes plus costauds. Puisque l'histoire de Britain, ce n'est pas seulement son petit physique. C'est un athlète qui maximise ses attributs. Il a dû développer sa concentration, son intelligence sportive et ses connaissances tactiques à un autre niveau. »

Lors de la semaine du Super Bowl, les plus belles journées pour les journalistes sont le mercredi et le jeudi. Les deux équipes rendent alors disponibles tous les joueurs et entraîneurs dans un format très décontracté. Les journalistes peuvent s'asseoir à la table de leur choix pour discuter avec les athlètes et entraîneurs qui les intéressent. 

Au moment de s'approcher de Covey, il était en train d'effectuer une entrevue en espagnol. Déjà, ça détonnait de ses coéquipiers. Quand il a eu fini, on lui a demandé, à la blague, s'il parlait français. Il nous a répondu qu'il ne connaissait que quelques mots, mais que sa sœur le parle couramment. 

On a également eu le temps de discuter de golf avec Covey car c'est son premier amour sportif. Ayant un handicap de 3 ou 4, il a eu le temps de découvrir l'un des deux magnifiques terrains entourant le complexe hôtelier où loge les Eagles. 

« Je joue encore beaucoup. Les deux meilleurs joueurs dans notre équipe sont les botteurs Jake Elliott et Brett Kern. Ils doivent me donner quelques coups, mais je pourrais sûrement les battre certaines journées », a-t-il précisé pendant une conversation fort agréable. 

Celui qui deviendra père pour la première fois en mars se dit heureux de ne pas avoir été libéré par les Eagles pendant la saison. Il reconnaît que la NFL n'a aucune pitié et que les joueurs de son profil goûtent rarement à la stabilité. 

Au moins, les Eagles semblent croire en son potentiel et il ne manque pas d'intérêts à l'extérieur du football.