Avec toute la couverture dont bénéficie le match du Super Bowl, on lit, on relit, on analyse et suranalyse même tout ce qui se dit au sujet des finalistes, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Falcons d’Atlanta. Ce sont des formations que l’on connaît bien puisqu’elles ont connu du succès tout au long de la saison.

J’aurais facilement pu proposer une vingtaine d’histoires à surveiller ce dimanche lors de ce duel ultime de la saison dans la NFL, mais je me suis limité à cinq qui, à mon sens, pourraient s’avérer cruciales dans l’issue de l’affrontement.

1. Les Falcons dérangeront-ils Brady?

Ce n’est pas un secret : afin d’ennuyer Tom Brady et de l’empêcher de travailler à plein régime, il est crucial de lui faire ressentir la pression. Ce n’est pas seulement un cliché qu’on répète continuellement, c’est aussi la réalité! Les deux défaites subies par le légendaire quart en situation de Super Bowl sont survenues lorsque sa ligne offensive a concédé un sac ou plus à ses adversaires. L’autre instance où cela s’était produit, les Seahawks de Seattle étaient passés à un jeu défensif miraculeux de défaire les Pats.

Vic BeasleyC’est pourquoi j’identifie la confrontation entre le secondeur extérieur Vic Beasley et le bloqueur Marcus Cannon comme l’une des plus intrigantes. La rapidité est la principale force de la défense des Falcons et Beasley se démarque à cet égard. Il a mené le circuit Goodell avec 15 sacs et demi en saison régulière et sa grande vitesse y est certainement pour quelque chose.

Il arrive souvent par le périmètre pour venir frapper le quart. Son équipe élargit même la formation pour lui permettre de ne pas faire directement face à son bloqueur à la ligne d’engagement. L’angle que cela lui procure l’aide à déranger le jeu de passe.

Cannon, pour sa part, est devenu un rouage essentiel du front offensif des Patriots après en avoir arraché à ses premières campagnes dans la NFL. À preuve, il a même récemment été nommé au sein de la deuxième équipe d’étoiles après qu’il n’ait alloué que deux sacs du quart à ses rivaux en saison régulière.

Le gagnant de cette bataille de tranchées aura une incidence sur le résultat du Super Bowl.

2. Jones sera-t-il en mesure de briller?

On connaissait déjà le talent fulgurant que constituait Julio Jones avant le début de la saison 2016. Il nous a fourni quelques preuves supplémentaires avec ses prestations des derniers mois. On se rappellera longtemps qu’il a connue il y a deux semaines face aux Packers de Green Bay en finale d’association : neuf attrapés pour 180 verges de gains aériens et deux touchés!

Chaque fois qu’il met le pied sur le terrain, le coordonnateur Kyle Shanahan n’a aucun problème à lui trouver des confrontations avantageuses face aux demis de coin adverses. Contre Green Bay, c’était LaDarius Gunter, qu’il a avalé tout rond.

Traditionnellement, les défensives dirigées par Bill Belichick tentent d’enlever à leurs rivaux leur arme favorite et les forcer à se débrouiller autrement.

Ainsi, il y a deux manières possibles de procéder. D’une part, il y a l’option de faire suivre Jones pas à pas par le premier demi de coin des Pats, Malcolm Butler. De l’autre, il y a la possibilité de couvrir le grand receveur avec le deuxième demi de coin, Logan Ryan, et de lui procurer une aide additionnelle en amenant un maraudeur dans le portrait.

3. L’apport de Lewis et White
Dion LewisLes Patriots peuvent comptent dans leur champ-arrière sur deux demi offensifs très efficaces dans le jeu aérien en Dion Lewis et James White.

Si les Pats parvenaient à forcer la défense d’Atlanta à couvrir ces rapides et dynamiques porteurs de ballon lors de leurs tracés de passes, ces derniers pourraient causer de sérieux maux de tête à Dan Quinn et ses Falcons, qui ont montré à plus d’une reprise qu’ils sont vulnérables face à ce type de joueurs.

Ils ont d’ailleurs alloué le plus haut total de verges par la passe aux demis offensifs durant le calendrier régulier, avec une moyenne de 53,6 verges par match.

Ce ne serait donc nullement surprenant que le coordonnateur Josh McDaniels utilise Lewis et White à de telles fins, pour donner un coup de pouce supplémentaire à l’attaque aérienne des Pats.

4. Flowers ennuiera-t-il Ryan?

Si l’efficacité de Beasley s’avère un « must » pour les Falcons, celle de l’ailier défensif des Patriots Trey Flowers sera également très importante.

Ce choix de quatrième tour au repêchage de 2015 avait connu une première année en-deçà des attentes (elle s’était terminée par une présence sur la liste des blessés lors du dernier mois) avant qu’il éclot pour sept sacs du quart en 2016, menant l’équipe à ce chapitre.

Tout comme Brady, le quart des Falcons Matt Ryan doit être dérangé dans sa pochette, sans pour autant amener du blitz sur chaque jeu.

Mentionnons toutefois que les Pats n’appliquent pas constamment de la pression. La philosophie de Belichick et de Matt Patricia est plutôt de déployer une pression à quatre joueurs, de chercher à contrôler le trafic à la ligne de mêlée et de gagner les confrontations aériennes avec la tertiaire.

5. Le duel Belichick-Quinn

Comment passer sous silence les différences dans le curriculum vitae des deux entraîneurs en place? On parle ici d’un instructeur de deuxième année, qui participe à son premier Super Bowl, et qui se prépare à affronter un homologue qui en sera à sa septième participation et qui tentera dimanche à Houston d’ajouter un cinquième titre à son palmarès.

Dan QuinnLes connaissances et le savoir quant à la manière de gérer un groupe de 53 joueurs lors d’une semaine aussi faste en distractions, ça ne s’achète pas.

L’attaque des Falcons en est une excellente. Mais donnez deux semaines à Belichick pour planifier une stratégie pour la ralentir, c’est un exercice très dangereux!

À la défense de Quinn, il a connu de grands moments en tant que coordonnateur à l’époque où il était dans l’organisation des Seahawks de Seattle. Il a mis la main sur le trophée Vince-Lombardi et a vécu une deuxième finale contre ces mêmes Pats il y a deux ans.

Chose certaine, ce sera un jeu d’échecs très intéressant à surveiller!

Je terminerai en prédisant une victoire au compte de 34-24 des Patriots pour ce 51e Super Bowl.

Pourquoi?

Parce qu’un fait demeure à mon avis : la Nouvelle-Angleterre possède les outils pour ennuyer la puissante attaque d’Atlanta, qui se nourrit habituellement de longs jeux. Le fait que l’attaque des Patriots puisse mettre des bâtons dans les roues à une défense jeune et inexpérimentée me permet aussi d’anticiper une cinquième conquête pour le duo que forment Brady et Belichick.

Bon football à tous!

* propos recueillis par Maxime Desroches

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