Qu'y a-t-il de spécial dans la recette des Chiefs et des Eagles?
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LA NOUVELLE-ORLÉANS – Il y a forcément quelque chose de spécial dans la recette des Chiefs et des Eagles pour qu'ils s'affrontent pour une deuxième fois en deux ans au Super Bowl.
Même s'ils ont chacun un ingrédient exceptionnel en Patrick Mahomes et Saquon Barkley, ce n'est pas suffisant pour arriver à un tel succès.
Dans le milieu du sport, c'est bien connu que l'entraîneur-chef des Chiefs, Andy Reid, n'est pas le plus grand gastronome. Ce qu'il préférera toujours, ce sera un hamburger.
Ça explique peut-être pourquoi il répond avec autant de simplicité quand on cherche à comprendre la recette du succès de sa troupe. Ça se résume à « on travaille fort ». Si c'était si facile de l'emporter dans la NFL, toutes les équipes auraient copié l'approche des Chiefs.
Alors, puisque Reid est réticent à en dévoiler davantage ou à vanter l'excellence de ses protégés, on a sondé quelques joueurs de Kansas City.
L'ailier rapproché Noah Gray, qui a connu sa saison la plus productive en 2024, a immédiatement ciblé la préparation. Mais pas la préparation des matchs, plutôt celle au quotidien. Elle s'effectue, année après année, dans une continuité qui permet aux joueurs de la maximiser.
À ses yeux, ça explique pourquoi les Chiefs s'imposent quand ça devient corsé. Un peu comme si ça devenait un plaisir à répéter, tel un café corsé, selon ce que chantait un groupe attachant.
C'est indiscutable que les Chiefs sont les maîtres à ce chapitre, ils ont remporté leurs 17 dernières parties s'étant décidées par une possession (8 points ou moins), un record de la NFL.
Le receveur Marquise « Hollywood » Brown était déjà attiré par la saveur unique des Chiefs. Pendant la saison morte, quand il a reçu un appel de Mahomes, il admet qu'il a été charmé par l'approche.
« L'atmosphère est différente, un peu comme au niveau universitaire ou dans une famille, ce qui n'est pas facile à créer dans le milieu professionnel. Même quand j'étais blessé, je pouvais constater que personne ne baissait les bras dans une partie. À mon avis, ça part du haut de la pyramide », a ciblé Brown.
Le sommet est occupé par le propriétaire Clark Hunt. Le collègue Didier Orméjuste a bavardé quelques instants avec Hunt et il a retenu son approche à la fois sérieuse et chaleureuse. D'ailleurs, Hunt se réjouit de voir qu'il y a encore plusieurs partisans des Chiefs au Québec et au Canada. Ça lui fait plaisir d'entendre parler français quand il se promène dans les célébrations d'avant-match aux abords de son stade.
Sirianni et Hurts répondent aux critiques
Évidemment, la recette est fort différente à Philadelphie. Après le revers crève-cœur, il y a deux ans, contre les Chiefs, les Eagles ont connu un ralentissement et ils n'ont pas été épargnés par les critiques.
L'entraîneur-chef, Nick Sirianni, y a goûté même que plusieurs chroniqueurs et partisans – ils sont intenses à Philadelphie – ont réclamé sa tête. Le quart-arrière Jalen Hurts n'a pas été épargné alors qu'ils étaient nombreux à prétendre qu'il ne pouvait pas mener l'équipe à un championnat.
L'ajout de Barkley a transformé le style culinaire des Eagles, c'était logique. Mais on remarque aussi une évolution dans cette organisation.
Le directeur général Howie Roseman nous racontait comment il aime être proche de ses joueurs pour bien saisir le pouls de l'équipe. On sent que Sirianni a embarqué dans cette mouvance, il est moins bourru qu'il y a deux ans et plusieurs de ses joueurs ont parlé de la plus grande proximité dans le vestiaire.
« Dès mon premier jour avec le club, Nick a insisté que la priorité était de créer des liens avec les autres joueurs. Des entraîneurs se promènent dans le vestiaire, des gars jouent au ping-pong, aux fléchettes, à des jeux d'arcade... Il faut bien communiquer à l'extérieur du terrain pour s'exprimer librement pendant les matchs », a raconté Zack Baun en nous faisant penser quelques secondes à l'approche de Jason Maas avec les Alouettes.
Sauf que ça n'a pas mené à un succès immédiat. Les Eagles ont entamé le calendrier 2024 avec un dossier très ordinaire de 2-2. Depuis, le changement est renversant avec un dossier de 15-1 et voici comment Sirianni a expliqué le tout.
« On est dans une époque dans laquelle on louage l'instantanéité, mais ce n'est pas toujours la bonne méthode. On a progressé de jour en jour en investissant tous les efforts. Ça fait qu'on joue notre meilleur football présentement », a-t-il exposé.
Pour ceux qui s'amusent à modifier les recettes, il ne faut surtout pas écarter le dernier ingrédient. Il est essentiel et c'est inutile d'en douter.
« L'adversité détient le pouvoir de te changer. Si tu acceptes l'adversité, ça te rendra meilleur. Ce n'est pas facile de gagner dans la NFL. Ça vient avec des hauts et des bas. Personne ne joue un match parfait dans la NFL donc il faut pouvoir se concentrer sur la suite. Autant que ce revers au Super Bowl contre les Chiefs a fait mal, autant on est reconnaissants parce que ce résultat a fait évoluer notre équipe ainsi que moi-même », a conclu Sirianni avec sagesse.
Ce changement était nécessaire pour essayer de détrôner la meilleure recette actuellement dans la NFL.