Le premier tour éliminatoire s’amorce en fin de semaine avec deux duels samedi et deux autres dimanche.

Voici quelques questions importantes entourant ces affrontements.

Colts-Texans (RDS2, samedi à 16 h 30)
Luck-Hilton c. Watson-Hopkins : quel duo aura le dessus?

Chez les deux équipes, ce sont ces duos qui déterminent leurs succès respectifs depuis le début de l’année.

Il y a un bon receveur dans chaque équipe ainsi qu’un quart-arrière de premier plan, et c’est ce qui leur a donné du succès en attaque. Le duo qui sera en mesure de s’imposer et l’équipe qui sera en mesure d’arrêter l’autre duo aura un net avantage pour l’emporter.

Commençons avec Andrew Luck et T.Y. Hilton. Les statistiques qu’ils ont cumulées en 14 matchs cette saison sont impressionnantes : 76 réceptions sur 120 passes tentées en direction de Hilton, pour un total de 1270 verges, 6 touchés et une moyenne de 16,7 verges par réception. Pour donner une idée à quel point Hilton est supérieur à tous les autres de son équipe, il totalise 520 verges de plus que le receveur no 2.

Avec Hilton, c’est simple, le mot d’ordre est « vitesse, vitesse, vitesse ». C’est un gars qui n’est pas gros à 5 pi 10 seulement, mais qui est capable de vraiment étirer les unités défensives comme peu de joueurs sont capables de le faire. Ce qui fait qu’il est bon, c’est qu’il court toujours les débuts de tracé de la même façon, peu importe le tracé qu’il va courir, et le fait de ne pas donner d’indications sur ses intentions dans les trois ou quatre premiers pas est un élément clé. C’est un coureur précis qui explose à la levée du ballon, et après il va décider où il va faire son tracé, donc c’est toujours dangereux pour les équipes adverses.

Il est présentement ennuyé par une blessure à une cheville. Il a été très limité lors du dernier match de la saison et il n’a pas beaucoup pratiqué au cours du dernier mois, donc ce sera à surveiller. Ça allait bien en ligne droite, mais ç’a été plus difficile après pour changer de direction et c’est sûr que ç’a l’a affecté en fin de calendrier régulier.

Cette saison, il a joué deux matchs face aux Texans lors desquels il a cumulé 13 réceptions pour un total de 314 verges, mais aucun touché. En carrière, il a en moyenne 122,3 verges par match au NRG Stadium, donc c’est clair qu’il adore jouer au Texas et contre les Texans. C’est une équipe qu’il affronte deux fois par année, contre qui il est très confortable et contre qui il connaît beaucoup de succès.

De l’autre côté, Deshaun Watson et DeAndre Hopkins ont joué 16 matchs ensemble cette saison. Ils totalisent 115 réceptions sur les 163 fois où Hopkins a été ciblé, 1572 verges et 11 touchés avec une moyenne de 13,7 verges par réception. Pour illustrer à quel point Hopkins est dans une classe à part, il compte 1069 verges de plus que le receveur qui le suit dans son équipe. Il est absolument tout seul chez les Texans. Pendant une bonne partie de la saison, il n’y a pas eu de jeu au sol, c’est lui qui faisait fonctionner la machine. Quand on a ajouté un jeu au sol et qu’on a dû amener des joueurs dans la boîte défensive, il a été encore plus productif, donc l’apport du jeu au sol va être important pour l’aider dans ce match. Pour moi, ç’a été le meilleur receveur de la NFL cette saison, c’est impossible de l’arrêter complètement.

Lui aussi est ennuyé par une blessure à une cheville et il a été limité dans les dernières semaines, mais ça n’a pas ralenti sa production. Il a également joué les deux matchs contre les Colts cette année, avec une première performance exceptionnelle de 10 réceptions pour 169 verges et 1 touché dans la victoire. Ce qui est toutefois intéressant, c’est que la deuxième fois, dans une défaite des Texans, il a obtenu seulement 4 réceptions pour 36 verges alors qu’on l’avait confronté au demi de coin des Colts Pierre Desir. Ces derniers avaient trouvé une formule qu’il va falloir répliquer pour espérer connaître du succès.

Par ailleurs, Hopkins donnera son chèque de paie du match à la famille d’une jeune fille de 7 ans qui est décédée lors d’une fusillade à Houston et qui se prénomme Jazmine Barnes. Il jouera donc non seulement pour son équipe et sa fierté personnelle, mais aussi pour une cause, ce qui est tout à fait honorable de sa part.

Seahawks-Cowboys (RDS2, samedi à 20 h 15)
Est-ce que Russell Wilson pourra faire la différence avec son bras?

Cette saison, on le sait, les Seahawks ont été la meilleure équipe au sol, la deuxième équipe à avoir couru le plus et l’équipe qui a connu le plus de succès au sol.

On est revenu à du football comme dans le temps du « smashmouth », comme on appelle. On le faisait avec « Beastmode » (Marshawn Lynch) à l’époque et on le fait maintenant avec Chris Carter, qui a connu tout un mois de décembre. C’est vraiment la formule pour gagner, et le quart-arrière Russell Wilson aussi ajoute des verges au sol grâce à sa mobilité.

Quand on regarde les unités défensives des deux équipes, pour moi ça va être un match assez nul au niveau du jeu au sol. Il y a Ezekiel Elliott face à une bonne défense, et le jeu au sol des Seahawks contre une bonne défense.

La différence pourrait venir du bras de Russell Wilson, car c’est une facette du jeu qu’on a oubliée cette année chez les Seahawks. Il n’a pas présenté des statistiques ronflantes, mais il a été très efficace sur les passes profondes. C’est aussi ça la recette des Seahawks et on l’oublie parfois, ce n’est pas que de la course. On court, on court, on court, puis on t’attaque dans les zones profondes une fois que tu as rempli la boîte défensive et on le fait avec immensément de succès.

Dans le cas de Wilson, 15,9 % de ses passes ont voyagé sur plus de 20 verges (troisième plus haut total dans la NFL), il a 15 touchés sur des passes qui ont voyagé plus de 20 verges et il a cumulé 1108 verges sur des passes de plus de 20 verges (troisième rang derrière Patrick Mahomes et Aaron Rodgers). Depuis 2013, il a lancé son plus bas total de passes tentées, mais il a lancé son plus grand nombre de passes de touché en carrière. C’est vraiment la formule pour eux, on essaie de t’épuiser, de te fatiguer, de contrôler le match avec le jeu au sol pour ensuite t’attaquer par-dessus ça.

Est-ce que Russell Wilson pourra jouer le coup à la défense des Cowboys? Est-ce que la défense des Cowboys va être en mesure d’arrêter ces jeux explosifs qui pourraient être la solution pour les Seahawks?

Chargers-Ravens (RDS, dimanche à 13 h)
Est-ce qu’un deuxième affrontement contre Lamar Jackson et les Ravens peut aider?

Lamar JacksonDepuis que Lamar Jackson est là, il a une fiche de six victoires et une défaite. La formule est simple et elle est encore mieux que celle des Seahawks. On utilise le jeu au sol à profusion. On a vraiment ajusté complètement le cahier de jeux depuis que Jackson a été inséré comme quart partant. Plus rien n’est pareil. C’est le jeu au sol qui prédomine. Dans les sept derniers matchs, ils ont en moyenne 229,6 verges au sol par partie contre 49,9 verges au sol concédées à l’adversaire pour un avantage net de 179,7 verges. Ce sont des chiffres hallucinants. Avec des chiffres comme ça, tu ne perdras pas souvent de match dans la NFL. Ça veut dire que tu as contrôlé le temps de possession, que tu as probablement contrôlé l’aspect robustesse et que tu as contrôlé la guerre des tranchées. Généralement, tout ça est gage de succès.

On réussit à exceller au sol en raison du fait qu’on est extrêmement créatifs et qu’on a une panoplie de systèmes de blocages : on utilise plein d’ailiers rapprochés; on décroche des gardes, des centres, des bloqueurs; on utilise une variété de choses et du football au sol un peu exotique. Ainsi, c’est toujours difficile de prévoir ce qui s’en vient. Suffit qu’un joueur sorte de son couloir et boom, il se fait frapper pour une course de 20 verges, ou une autre fois pour une course de 30 verges. Quand tu affrontes Jackson, tu joues du football à 11 contre 11. Généralement, quand les équipes défensives font face à l’attaque, elles jouent du football à 11 contre 10 parce qu’on ne compte pas le quart-arrière dans le système de blocage. Ça ajoute un joueur de plus à considérer dans l’équation, donc c’est très difficile de jouer contre les Ravens.

Par contre, les Chargers seront la première équipe à affronter Jackson pour une deuxième fois. Est-ce que ce sera un avantage d’avoir eu la chance de visionner les bandes vidéo, d’avoir vu la vitesse des joueurs et les systèmes de blocage? Dans ce match face aux Chargers, c’est là que les Ravens ont réalisé leur plus bas total de jeux au sol (159) depuis que Jackson est là. Ce sera donc intéressant de voir si les Chargers se sont ajustés et s’ils vont être en mesure de ralentir les Ravens.

Eagles-Bears (RDS, dimanche à 16 h 30)
Est-ce que Nick Foles pour répéter la magie de la saison 2017 encore une fois cette année?

Pour connaître du succès, les Eagles ne devront évidemment pas compter seulement sur Nick Foles. Leur unité défensive, qui est décimée par les blessures, devra appliquer une meilleure pression, le jeu au sol va devoir en donner un peu plus, mais Foles est quand même la clé de la réussite parce que c’est le quart-arrière.

Il a fini la saison avec un dossier de 3-0 tout en complétant 77 % de ses passes. Il joue du très bon football, mais le parcours de cette année sera bien différent que celui de l’année dernière. L’équipe autour de lui est un peu moins solide maintenant. L’année dernière quand il est arrivé, les Eagles étaient premiers dans la Nationale, donc on a eu une semaine de congé ainsi que l’avantage du terrain pour deux matchs avant d’atteindre le Super Bowl. Cette fois, ils sont les derniers à accéder aux éliminatoires et ils devront disputer l’ensemble de leurs matchs sur la route, ainsi qu’un match de plus.

En carrière, il n’y a pas beaucoup de différence entre les prestations de Foles sur la route (15-11) et à domicile (18-10), mais une des clés dans ce match sera de protéger le ballon. Il fait face à une unité défensive qui a réalisé 27 interceptions cette année à Chicago et qui est capable de déranger le quart adverse. Ils l’ont démontré contre toutes les équipes, comme les Rams qu’ils ont complètement limités, et ils ont bien joué contre les meilleures attaques. Ce sera intéressant de voir s’ils seront capables de l’attaquer et de le frapper à répétition parce qu’il est blessé. Il s’est fait mal au niveau de la poitrine quand il a été frappé lourdement lors du dernier match, qu’il a d’ailleurs dû quitter avant d’être remplacé par Nate Sudfeld. Son état de santé et sa capacité à encaisser les coups seront très importants.

Foles, quand il joue bien, il protège le ballon. Ça semble cliché de dire ça d’un quart-arrière, mais quand il a vécu ses meilleurs moments, il y avait toujours eu peu d’interceptions à ses dépens. En 2013, il avait fourni 27 touchés contre 2 interceptions. En 2014 et 2015, ce fut plus difficile avec 20 touchés contre 20 interceptions, puis l’an dernier il avait été très solide.

On ne sait pas trop qui va se présenter, on ne sait jamais à quoi s’attendre, mais une chose qu’on sait, c’est que dans les dernières années, Foles nous a habitués à jouer gros dans les grandes occasions. Ce sera intéressant de voir ce qu’il va faire contre ce que plusieurs experts considèrent comme la meilleure unité défensive de la NFL.