Laurent Duvernay-Tardif ne sera pas présent à l’ouverture des camps d’entraînement dans la Ligue nationale de football à la mi-juillet, mais cela ne veut pas dire pour autant que le joueur de ligne offensive québécois n’enfilera plus jamais son casque, ses épaulières et ses crampons.

En entretien téléphonique avec RDS.ca mercredi en fin d’après-midi, Duvernay-Tardif a expliqué qu’il met momentanément sa carrière en veilleuse le temps de commencer sa résidence en médecine après avoir été admis dans l’équipe du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

« Je savais depuis longtemps que c’était la dernière année où je pouvais postuler [pour être admis en résidence], a précisé l’athlète âgé de 31 ans. Selon les règles, j’avais 8 ans pour finir mon doctorat en médecine commencé en 2010, ce qui a été fait en 2018. J’avais ensuite 4 ans pour débuter ma résidence. J’ai passé les entrevues en février et finalement été admis en mai.

« Il y a toujours eu une certaine flexibilité entre ma carrière au football et celle en médecine, mais commencer ma résidence [après la prochaine saison] en mars aurait eu un impact négatif sur mon cursus. Je commence donc dans quelques semaines – le 1er juillet – pour deux mois. »

Duvernay-Tardif, qui est joueur autonome, a terminé la dernière campagne avec les Jets de New York, après avoir été acquis de Kansas City en novembre 2021. Il avait été repêché par les Chiefs en 6e ronde – 200e au total – en 2014 et a remporté le Super Bowl LIV avec eux en février 2020.

À noter qu’il avait ensuite raté la totalité de la campagne 2020 afin d’aller prêter main-forte en CHSLD au Québec au début de la pandémie de coronavirus avant de réintégrer les Chiefs en vue de la saison 2021. Il avait toutefois subi une blessure à une main au camp d’entraînement et perdu son poste de partant avant d’être échangé aux Jets avec qui il a commencé sept matchs.

« Il y a trois-quatre équipes qui ont déposé des offres formelles, mais la réponse a toujours été la même : nous attentions de voir ce qui se passerait avec la médecine, a expliqué Duvernay-Tardif. J’ai été transparent avec toutes les équipes et elles comprenaient ma décision. Il y avait également une ouverture pour une possible signature un peu plus tardive au début de la saison. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer, mais pour le moment, je priorise la médecine. »

Duvernay-Tardif réévaluera donc la situation après ses deux premiers mois de résidence en septembre en prenant le pari que des équipes pourraient être à la recherche d’un joueur avec son profil en raison des nombreuses blessures qui surviennent pendant le camp d’entraînement.

D’un autre côté, l’ancien de l’Université McGill n’accepterait pas la première offre venue. Après avoir signé un lucratif contrat en 2017 et gagné le Super Bowl en 2020, il renouerait avec le sport uniquement dans l’unique objectif de vivre l’ivresse d’un championnat une dernière fois.

« Tout ce que je fais, je le fais par passion et je veux me donner la chance de profiter à 100 pour cent de cette expérience [en résidence], a conclu Duvernay-Tardif. Je souhaitais me créer une bulle pour les 2 prochains mois afin de m’immiscer à 100 pour cent dans cet environnement-là.

« S’il n’y avait pas eu la médecine, mon contrat aurait probablement déjà été signé depuis longtemps. J’ai encore la volonté de jouer au football, et si je reviens, ça ne sera pas pour l’argent, mais pour ajouter une deuxième bague du Super Bowl. Je me retrouve dans une position inédite, mais elle est très confortable, parce qu’il y a différents scénarios sur la table. »

Avec toute l’énergie qu’il a mise sur ses études, il était impossible pour Duvernay-Tardif de ne pas plonger dans ce nouveau chapitre de sa vie. Paraît-il que ce n’est pas le travail qui manque...