Il y en a eu pour tous les goûts pour les amateurs de football lors des quatre matchs présentés ce week-end, dans le cadre des demi-finales d’association.

Comme plusieurs, la victoire des Jaguars de Jacksonville face aux Steelers  de Pittsburgh représente pour moi la plus grande surprise. Je m’attendais à ce qu’on assiste à un match revanche entre la troupe de Mike Tomlin et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre pour déterminer le représentant de l’AFC au Super Bowl. Je ne croyais pas les Jaguars capables de maintenir la cadence des Steelers, donc leur domination au Heinz Field m’a étonné.

Blake BortlesL’écart de trois points entre les deux équipes ne reflète pas le fait que les visiteurs ont dominé le jeu pendant la majorité du match. Leur attaque a été bien équilibrée, tandis que la défense a appliqué de la pression sur Ben Roethlisberger et fait preuve d’opportunisme

En ce qui a trait au match entre les Titans du Tennessee et les Patriots, je ne m’attendais pas à voir le Tennessee tenir son bout pendant aussi longtemps. Ç’a donné lieu à une première demie chaudement disputée. Mais le fait demeure qu’il est très difficile de contenir un quart d’exception comme Tom Brady pendant 60 minutes.

Inévitablement, il allait trouver tôt ou tard sa vitesse de croisière. Une fois les ajustements apportés par Bill Belichick, ce fut une formalité. Les Patriots forment évidemment un choix populaire pour tout rafler, et ils demeurent aussi le mien pour soulever une deuxième fois de suite le prestigieux trophée Vince-Lombardi.

Un jeu qui collera à Williams toute sa carrière

Que dire du jeu qui a retenu une énorme part de l’attention dimanche et lundi? Je parle bien entendu du miraculeux attrapé victorieux de Stefon Diggs sur une distance de 61 verges alors que s’écoulaient les dernières secondes dans le match entre les Vikings du Minnesota et les Saints de La Nouvelle-Orléans. Durant cette fin de match complètement folle, les partisans des deux équipes seront passés par toute la gamme des émotions.

Un total de quatre scénarios possibles se dessinaient lorsque le ballon a quitté la main de Case Keenum, en désespoir de cause, avec quatre secondes à écouler. La passe aurait pu être rabattue. Une pénalité contre les Saints aurait pu donner une chance additionnelle aux Vikings. Diggs aurait pu faire l’attrapé, puis trouver un moyen de quitter la surface du jeu avec une seconde à écouler au match, mettant la table pour une tentative de botté de placement d’environ 45 verges. Mais c’est finalement le plus improbable des quatre scénarios qui s’est concrétisé. Le tout, disons-le, en raison d’une gaffe monumentale commise par Marcus Williams.

Le demi de sûreté recrue doit présentement composer avec une véritable tempête de critiques à son endroit. C’est dommage car lorsqu’on évalue sa première saison avec les Saints dans son ensemble, il a offert du très bon football pour un joueur de 21 ans.

Sur la séquence finale, son manque d’expérience a toutefois été mis en évidence. Il aurait dû s’assurer de sécuriser le plaqué; c’était là le mandat principal que dictait la situation. Mais en même temps on a pu voir qu’il était conscient de l’importance de ne pas écoper de pénalité pour obstruction envers le travail du receveur. J’ai l’impression que c’est pour cette raison qu’il a figé. Il demeure néanmoins qu’une telle crampe au cerveau est impardonnable étant donné le contexte.

Devant une erreur aussi fatale ayant causé l’élimination de son club, il faut faire preuve d’une grande force mentale pour rebondir. Heureusement, les joueurs de la NFL sont outillés pour réagir adéquatement.

Tout joueur, peu importe sa position, redoute plus que tout de commettre « LA » gaffe qui mettra en péril la victoire des siens. Pour un joueur de ligne offensive comme moi, c’est une perspective terrifiante que celle de rater son bloc et de permettre à un joueur de ligne défensive de foncer tout droit sur ton quart, prêt à le rabattre au sol et à s’emparer du ballon.

Le pire résultat possible s’est matérialisé pour Williams en laissant le receveur qu’il couvrait faire l’attrapé et filer vers la zone des buts sans être embêté. Son attitude par rapport à toute cette situation déterminera quel genre de joueur on verra l’an prochain. Après avoir vécu une situation aussi traumatisante, certains joueurs conserveront une anxiété qui ne les quittera jamais vraiment. Cela affectera forcément leur rendement. D’autres, au contraire, iront puiser la motivation nécessaire pour démontrer à tous leurs détracteurs que cette mésaventure les poussera à devenir de meilleurs joueurs.

Foles et Keenum saisissent l’opportunité

Nick Foles et Case Keenum sont deux quarts qui avaient l’étiquette de réserviste dans leur club respectif au début de la saison. Pourtant, quelques mois plus tard, on les retrouve aux commandes de l’attaque des équipes qui s’affronteront en finale d’association dans la NFC.

Keenum a eu le temps requis pour gagner la confiance de ses entraîneurs et de ses coéquipiers – chose qu’il a accomplie en prouvant qu’il pouvait agir comme partant sur une base régulière – mais ce fut quelque peu différent pour Foles, qui a été lancé dans l’action lors de la 15e semaine, au moment où les partisans des Eagles de Philadelphie croyaient plus que jamais que leur équipe pouvait aspirer à un premier Super Bowl. Les attentes ont été revues à la baisse une fois la perte de Carson Wentz confirmée, mais la pression de gagner, elle, ne s’éloigne jamais vraiment.

On parle ici de deux quarts qui connaissent bien les rouages de la NFL. Quand je pense à Foles, qui a été mon coéquipier chez les Chiefs de Kansas City en 2016, je vois un quart confiant en ses habiletés et capable de livrer la marchandise. On a beau regretter à Philadelphie l’absence de Wentz, Foles demeure un quart fiable, qui possède un grand vécu chez les professionnels et qui revendique une participation au Pro Bowl (match durant lequel il a d’ailleurs enlevé les honneurs de joueur par excellence).

Je m’attends donc à voir Foles et les Eagles offrir une excellente opposition aux Vikings ce dimanche, surtout que la rencontre sera disputée au Lincoln Financial Field. Sauf qu’après l’élimination des Chiefs, j’avais prédit une finale entre la Nouvelle-Angleterre et le Minnesota. Restant fidèle à mon intuition, j’anticipe des victoires de ces deux clubs ce dimanche.

Sur ce, bon football à nous!

* propos recueillis par Maxime Desroches