GLENDALE – S’il y a une chose que le receveur de passes des Cardinals de l’Arizona Larry Fitzgerald souhaite encore plus ardemment qu’une bague du Super Bowl, c’est de se retirer selon ses propres termes.

Peu importe à quel moment cela se produira.

Fitzgerald a habilement contourné la question concernant la possibilité que la saison 2017 soit sa dernière dans la NFL lors de sa première rencontre avec les médias, dimanche, indiquant simplement qu’il « se sent bien pour l’instant » et que « lorsque cela changera, je vous en avertirai ».

Mais le vétéran a ajouté que lorsqu’il tirera un dernier trait sur sa carrière digne d’une inauguration au sein du Temple de la renommée, il le fera sans trompette ni tambour, et certainement pas sur un podium, devant les caméras.

Et surtout, il annoncera sa décision quand il jugera pertinent de le faire.

Il est primordial pour Fitzgerald de ne pas atteindre un point dans sa carrière durant lequel son équipe évaluera qu’il en a eu assez. Il tient fermement à être celui qui contrôle sa destinée, et encore plus à quitter le sport en sachant qu’il peut toujours évoluer avec les meilleurs. Il n’a aucune intention de terminer son parcours en déambulant d’une équipe vers la prochaine. Il a vu trop d’athlètes opter pour cette avenue sans en retirer grand-chose de positif.

Michael Jordan avec les Wizards de Washington. Shaquille O’Neal avec les Celtics de Boston. Tony Dorsett avec les Broncos de Denver. Willie Mays avec les Mets de New York. Ce ne sont que quelques exemples cités par Fitzgerald. Le souvenir de ces fins de carrière plus ou moins glorieuses est resté bien ancré dans l’esprit de l’athlète de 33 ans.

Il préfèrerait se retirer lorsqu’il sentira que le moment est venu, comme Calvin Johnson, et le faire discrètement, comme Tim Duncan.

« La fin de carrière est rarement splendide pour les athlètes d’élite. La plupart du temps, ce n’est pas très beau à voir. Personnellement, je tiens à me retirer en ayant l’impression de pouvoir continuer de performer à un très haut niveau. Ç’a toujours été une source de fierté pour moi. Je ne veux pas voler du temps de jeu à personne. »

Larry FitzgeraldFitzgerald, qui est réputé pour ne rien laisser au hasard dans sa préparation, s’est bien renseigné au sujet de cet important choix qui l’attend.

Il a parlé à d’anciens joueurs d’exception tels que Peyton Manning et Tony Gonzalez au sujet de la transition entre le football et le statut de retraité. Il voulait savoir à quel moment ceux-ci ont constaté que le temps était venu, comment ils l’ont su et ce qu’ils ont ressenti au moment d’en faire l’annonce. Fitzgerald a voulu « comprendre leur processus de réflexion ».

Il a également admis avoir parlé de la retraite avec quelques joueurs actifs, dont le quart-arrière des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, Tom Brady.

« Tom est un individu très réfléchi, et il possède une très bonne connaissance de lui-même », a souligné Fitzgerald.

Ces conversations ne peuvent servir à déterminer que Fitzgerald penche du côté de la retraite. Après tout, il a commencé à tenir ces discussions il y a quelques années déjà. Avec le recul, il s’est aperçu qu’aucun thème commun ne ressortait de ces conversations.

Les joueurs de football accrochent leurs crampons pour différentes raisons. Certains pourraient continuer de jouer à ce jour, mais ont vu des blessures persistantes les empêcher de compiler le type de statistiques qu’ils récoltaient dans le passé.

Fitzgerald a aussi compris qu’il n’aboutira pas à la décision de se retirer avec un jugement impulsif. Il met plutôt la table pour une décision lentement mijotée.

« Je ne m’attends pas à me lever un beau matin et à me dire ‘Oh, ça y est, mon temps est révolu’. Je crois plutôt que ce sera un processus graduel. »

Le vétéran de 14 saisons a expliqué qu’il ne pourrait tolérer l’idée d’être un receveur ralenti par l'usure des années et qui accepte un mandat revu à la baisse.

« Mentalement, je ne crois pas que je pourrais y arriver. Même de ne pas être l’option no 1 dans le jeu aérien peut s’avérer être difficile à accepter. Je ne me vois pas porter ce chapeau. »

Que la campagne 2017 soit ou non sa dernière dans le circuit Goodell, Fitzgerald a démontré l’an dernier qu’il demeure l’un des receveurs les plus dominants de son sport. Il a mené la NFL avec une récolte de 107 attrapés et surpassé le plateau des 1000 verges aériennes pour la huitième fois depuis qu'il a été choisi troisième au total par l'Arizona en 2004.

Les attentes demeurent semblables pour Fitzgerald cette saison, qu’il disputera à l’âge de 34 ans. Il entrera au camp d’entraînement des Cards avec la conviction qu’il peut faire aussi bien qu’en 2016.

« Il y a des athlètes qui, pour une raison ou une autre, affirment qu’il est le temps pour un nouveau chapitre, pas parce qu’ils ne peuvent plus performer ou qu’on leur a indiqué la sortie, a-t-il évalué. La plupart des athlètes ne se voient pas offrir la chance de se retirer; on prend la décision pour eux. D’avoir la chance de quitter le sport comme on l’entend est un privilège, et il faut être conscient qu’en tentant d’étirer la sauce, on se met à risque que quelqu’un prenne la décision pour nous.

D’où l’importance d’être honnête avec soi-même et de savoir à tout moment où on en est dans sa carrière. »