Incertain de vouloir évoluer une année de plus pour le seul entraîneur qu'il ait jamais eu dans la NFL, le quart-arrière des Patriots de la Nouvelle-Angleterre Tom Brady aurait envisagé de ne pas retourner avec l'équipe pour la saison 2018, selon ce que raconte un nouveau livre consacré à la vie de Bill Belichick.

« Être marié pendant 18 ans à une personne grognonne, qui a le don de vous faire sortir de vos gonds et qui ne vous complimente jamais, ça peut mener quelqu'un à souhaiter le divorce », a imagé une source au fait de la relation Brady-Belichick dans une entrevue accordée au journaliste Ian O'Connor, du réseau ESPN.

« Tom sait que Bill est le meilleur instructeur dans la ligue, mais il en a assez de lui. S'il le pouvait, je pense qu'il mettrait fin à cette association. »

Fruit d'un travail de recherche qui a mené à des entrevues avec quelque 350 intervenants, le livre qui paraîtra en librairie mardi prochain fait état de l'incertitude de Brady, pas plus tard qu'en mars dernier, quant à son retour avec les Patriots.

« Au fond, même s'il l'avait voulu, Brady ne pouvait pas partir pour la retraite ou exiger une transaction à ce point-ci, a écrit O'Connor. Du moment que Belichick a accepté d'envoyer Jimmy Garoppolo à San Francisco, et qu'il s'en est remis à la volonté de Brady de jouer jusqu'à la mi-quarantaine et même plus, il avait pratiquement les mains liées (en vue de la saison 2018). S'il avait annoncé qu'il se retire ou demandé un échange, le public de la Nouvelle-Angleterre qui l'adore se serait probablement mis à le haïr. »

Durant la dernière année, ESPN et plusieurs médias de la région de Boston rapportaient qu'un climat de tension s'était installé entre Brady et Belichick durant la campagne 2017, en grande partie en raison de la décision du vétéran entraîneur de limiter la présence d'Alex Guerrero, entraîneur personnel et ami proche du no 12, dans l'entourage de l'équipe.

Ce printemps, Brady était le seul quart-arrière du circuit Goodell à s'être absenté des activités d'équipes organisées. Il aurait conservé une amertume vis-à-vis la décision des entraîneurs de laisser de côté le demi de coin Malcolm Butler pour le match du Super Bowl perdu aux mains des Eagles de Philadelphie, en février.

Lorsqu'on lui a demandé en avril dernier s'il avait le sentiment d'être apprécié à sa juste valeur par Belichick et le propriétaire des Pats Robert Kraft, Brady avait contourné la question, répondant qu'il plaidait « le cinquième amendement ». « Bon Dieu! C'est vraiment une question difficile. »

Brady a eu 41 ans le 3 août dernier. Cinq fois champion du Super Bowl, il vient d'amorcer une 19e saison avec la formation qui l'avait sélectionné au 199e rang du repêchage de l'an 2000.