ATLANTA – Avec tout ce qui avait été raconté sur Tom Brady d’un côté et sur l’attaque explosive des Rams de Los Angeles de l’autre, l’unité défensive des Patriots de la Nouvelle-Angleterre a décidé de jouer les héros.

 

Plusieurs joueurs de cette unité admettent ouvertement qu’ils ont été offensés par le manque de respect avec lequel ils devaient composer cette année. Contre la puissante machine de Sean McVay, c’était l’occasion idéale de voler le spectacle.

 

Au cœur de cette belle histoire inattendue, il y a un récit qui se démarque et c’est celui des jumeaux Devin et Jason McCourty. On savait déjà qu’ils étaient les premiers jumeaux à vivre le Super Bowl au sein de la même équipe et bien, ils l’ont maintenant gagné ensemble.

 

Ce triomphe vaut de l’or pour Jason qui ne cessait de voir son frère connaître du succès avec les Patriots. L’an dernier, la frustration a atteint son comble pour Jason alors qu’il a évolué pour les Browns de Cleveland avec leur saison de 0-16 pendant que Devin a de nouveau participé au Super Bowl.

 

À sa toute première année avec les Patriots, il a pu goûter au plaisir qui ne semblait qu’appartenir à Devin.

 

« Je me souviens avoir été sur le terrain en Arizona (quand les Patriots ont vaincu les Seahawks il y a quatre ans) et ma mère me disait de toucher au trophée. Je ne voulais rien savoir, je devais le mériter. J’ai enfin pu le caresser », a raconté Jason avec un grand sourire.

 

« J’ai reçu tellement de messages dernièrement pour me dire que je mériterais de gagner ce trophée. Ce n’est pas vrai, j’ai fait bien de mauvaises choses dans ma vie, mais Dieu est bon pour moi et je me suis repris au fil des ans », a-t-il poursuivi.

 

Il ne pensait qu’à une chose et c’était de vivre les célébrations avec sa famille, mais il fallait d’abord la trouver dans la cohue sur le terrain.   

 

« J’ai finalement retrouvé ma famille, mes trois enfants jouaient dans les confettis. Je sais que ma mère a essuyé quelques larmes, qu’elle a mis des confettis dans son sac pour avoir un souvenir et qu’elle a même fait l’ange couchée dans les confettis sur le terrain. On a perdu notre père quand on avait trois ans et elle a tout fait pour nous. Ça veut dire beaucoup pour nous », a confié le sympathique athlète.

 

Non seulement la défense a joué un match colossal face aux Rams, mais Jason a joué un rôle important dans cet exploit défensif. Il a empêché, in extremis, Brandin Cooks de capter une passe de touché de 29 verges au troisième quart.

 

« Je voulais juste réussir à tout prix! C’est un jeu qu’ils avaient tenté plus tôt dans le match, mais sans lancer vers Cooks dans la zone des buts. J’avais dit aux entraîneurs que je me reprendrais et que je serais plus prêt la prochaine fois, je ne voulais pas les laisser tomber. J’ai donné tout ce que j’ai pu quand je l’ai vu complètement libre. Je n’étais vraiment pas certain que j’arriverais à temps », a-t-il expliqué.

 

Le bijou défensif de la soirée restera cependant l’interception déterminante de Stephon Gilmore avec moins de cinq minutes à jouer alors que les Pats s’étaient emparés d’une avance de 10 à 3. Devant composer avec un blitz, Jared Goff a tenté une longue passe vers Cooks, mais Gilmore était mieux placé que le receveur pour saisir le ballon.

 

« On a réussi à imposer de la pression et j’étais en couverture de zone donc j’avais une bonne vision et je savais qu’il allait l’essayer surtout que la situation était un peu désespérée pour eux. C’est probablement l’une de mes interceptions les plus faciles de la saison », a exprimé Gilmore.  

ContentId(3.1307067):Super Bowl 53 : Patriots 13 - Rams 3 (NFL)
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Tout comme Jason McCourty, Gilmore est devenu champion du Super Bowl pour une première fois. Il tenait à prouver aux dénigreurs que la défense des Pats mérite plus de crédit.

 

« Tellement de gens ont douté de notre défense, mais notre unité a progressé et on a établi notre identité au fil de l’année. On joue de manière agressive et on connaît bien nos adversaires pour les contrer », a noté Gilmore qui a également reçu l’aide de Duron Harmon sur une autre bombe dangereuse vers Cooks.

 

« Gilmore a vraiment été incroyable dans ce match. Il se retrouve presque toujours contre le meilleur receveur adverse. À mon avis, il a été le meilleur demi de coin de la NFL cette saison. Personne ne s’est approché de son niveau, j’ai eu bien du plaisir à le regarder cette année », a vanté Jason McCourty.

 

Hightower ne voulait pas parler de Brady

 

L’unité défensive des Patriots aurait pu éprouver des ennuis à la suite de la perte de Patrick Chung, tôt au troisième quart. Ce meneur défensif a été bien remplacé et quelques joueurs ont dû modifier leurs responsabilités.

 

Les joueurs défensifs tenaient donc à célébrer leur victoire à fond. Quand on a posé une question à Dont'a Hightower à propos du sixième championnat historique de Tom Brady, sa réponse avait le mérite d’être franche.

Belichick a gagné une partie d'échec défensive

 

« Je suis tanné de parler de Tom, on a tous gagné. C’est tout une sensation d’ajouter un championnat », a-t-il lancé sans trop de méchanceté.

 

On se permet tout de même une petite incursion du côté de l’attaque. Si Brady n’a pas brillé de tous ses feux, Julian Edelman et Rob Gronkowski ont complété des attrapés cruciaux. Celui de Gronk qui a mené au touché de Sony Michel était typique de ses plus beaux en carrière.

 

« Je savais que je devais réussir mon coup, c’était à mon tour de contribuer. Julian avait été si important avant ça. Je savais que Tom lancerait vers moi, on venait juste de faire ce jeu et ils ont utilisé la même couverture.  Je sais comment notre attaque fonctionne, on travaille ensemble depuis si longtemps », a exposé l’ailier rapproché qui se promet toute une fête à Atlanta et une autre avec les partisans à Boston.

 

Mais faisons comme Hightower souhaite puisqu’il a bien raison et donnons le crédit à la défense. Gronkowski s’est empressé de le faire dans plusieurs de ses réponses.

« Toutes les victoires au Super Bowl sont merveilleuses, mais la façon de gagner celui-ci place le tout au sommet. On a vraiment gagné en groupe et ça rend le tout encore plus spécial », a-t-il conclu de belle façon.

Belichick a eu le dessus sur McVay