Comme c'est le cas chaque semaine, je vous propose cinq sujets d'actualité dans la NFL qui ont attiré mon attention au cours des dernières heures.

1. La 300e victoire de Belichick

Le vénérable Bill Belichick a savouré dimanche sa 300e victoire à la barre d'une équipe de la NFL, alors que ses Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont défait 27-13 les Browns de Cleveland. Sa première victoire dans le circuit, Belichick l'avait obtenue alors qu'il dirigeait ces mêmes Browns. Donc, ça boucle la boucle en quelque sorte!

Il rejoint ainsi Georges Halas et Don Shula, les deux seuls autres instructeurs de l'histoire de la ligue à avoir atteint ce vertigineux plateau. Du lot, c'est Belichick qui l'a réussi le plus rapidement.

Tom Brady et Bill BelichickCe qui est fou, c'est que Belichick a réussi cet exploit dans le contexte du plafond salarial. Il l'a aussi réussi dans un contexte où le mouvement de personnel est plus grand que jamais. Les joueurs autonomes cherchent à obtenir le meilleur contrat, et puisque les Pats gagnent année après année, leurs joueurs disposent d'un grand pouvoir de négociation sur le marché de l'autonomie. Les autres clubs essaient fort de venir cueillir des joueurs dans le bassin des Patriots.

Belichick a aussi continué à gagner même si plusieurs de ses joueurs vedettes ont dû quitter lorsqu'ils sont devenus trop gros pour l'équipe. Il l'a fait aussi en perdant des membres de son groupe d'entraîneurs qui ont obtenu des opportunités d'être entraîneur-chef ailleurs dans le circuit. C'est fascinant quand on y pense.

Et oui, on pourra dire que pendant tout ce temps, il aura pu miser sur un des grands quarts de l'histoire en Tom Brady. Ça l'a grandement aidé. Mais il faut reconnaître qu'il a toujours su envoyer d'excellentes unités défensives sur le terrain, et ce même s'il n'avait pas nécessairement des joueurs vedettes dans son effectif.

Cette année, la défense des Patriots a inscrit plus de touchés qu'elle n'en a alloué. C'est vraiment une équipe à l'image de son entraîneur-chef, qui méritait amplement cette 300e victoire.

On a le choix d'aimer ou non Bill Belichick, mais on ne peut nier qu'il est probablement le meilleur entraîneur de l'histoire de la NFL.

2. Le retour réussi de Drew Brees

Les Saints de La Nouvelle-Orléans retrouvaient dimanche les services de leur général, le vétéran quart-arrière Drew Brees, après une absence de cinq matchs. On peut vraiment dire qu'il a été convaincant dans son premier départ en plus d'un mois.

J'étais curieux de voir si l'entraîneur-chef Sean Payton allait choisir de le ménager. Plusieurs observateurs trouvaient particulier que Brees revienne au jeu alors que l'équipe allait très bien et qu'elle se mesurait aux modestes Cardinals de l'Arizona, à domicile, et juste avant une semainde de congé. Ça nous dit que l'athlète de 40 ans est réellement de retour à 100 % et sa performance face aux Cards allait en ce sens.

Drew BreesOn lui a demandé de décocher 40 passes dans cette rencontre remportée par une marge de 22 points par les Saints. Il a été frappé à quelques reprises et a très bien encaissé. On l'a vu tenter des passes autant dans les zones courtes que les zones profondes avec une très bonne vélocité. Donc clairement, Brees est de retour et prêt à offrir un jeu à la hauteur de ses capacités.

Durant son absence, on a vu que les Saints peuvent gagner et jouer avec aplomb même sans lui. Ç'a donné de la valeur à son substitut Teddy Bridgewater, qui est d'ailleurs l'un des quarts réservistes les mieux rémunérés de la ligue. Cet échantillon de cinq parties durant lequel il n'a pas perdu nous a démontré que l'état-major a eu raison de lui octroyer un aussi bon salaire.

Ça pourrait même être bénéfique aux Saints en fin de saison. On se souviendra que l'an dernier, ça avait plus laborieux par moments pour Brees. Il avait connu une baisse de régime. On sentait que ses passes plus longues manquaient de force. Que son bras était possiblement affecté par les rigueurs du calendrier. Cette fois, peut-être que cette période de repos lui permettra de terminer en force. Avec le retour prochain d'Alvin Kamara, La Nouvelle-Orléans va se positionner plus que jamais comme un prétendant dans la Nationale.

3. Dalton cloué au banc par les Bengals

Mardi après-midi, on apprenait que les Bengals de Cincinnati feront un changement au poste de quart, alors que le vétéran Andy Dalton cèdera sa place de partant à la recrue Ryan Finley.

Après neuf saisons comme partant, Dalton sera sur les lignes de côté dans deux semaines lorsque Cincy accueillera les Ravens de Baltimore. Il a appris la nouvelle le jour même de son 32e anniversaire de naissance...

Il faut comprendre que cette équipe déborde de lacunes. Elle a beaucoup de difficultés à générer de l'attaque au sol, notamment. Oui, Dalton ne connaît pas sa meilleure saison. Il a subi la défaite à ses 11 derniers départs. Cette année, il compte plus d'interceptions (9) que de passes de touché (8). Cependant, il est loin d'être la seule raison expliquant la glissade des Bengals.

La réalité, c'est qu'à 0-8, l'équipe joue pour un haut choix au repêchage. On a pris la décision d'en savoir un peu plus sur ce que l'organisation possède derrière Dalton à cette position.

La fenêtre des Bengals pour gagner est encore bien loin. On ne parle pas de la saison prochaine, ni même de la suivante. C'est vraiment dans un horizon de trois à cinq ans que doivent penser les hauts dirigeants, et c'est pour cette raison qu'on a choisi de reléguer Dalton au poste de réserviste.

Les Bengals disposent d'une semaine de congé. Il est logique qu'on ait choisi ce moment pour procéder à ce changement important. Ça donne à Finley une semaine de plus pour se préparer à affronter les Ravens, le 10 novembre. Ce sera tout un mandat, et peut-être le début d'une nouvelle ère. Chose certaine, j'ai bien hâte de voir ce qu'on fera du côté des Bengals.

4. Talib à Miami : représentatif d'une tendance

Quelques transactions sont survenues mardi, qui était la date limite des échanges dans le circuit Goodell. Peu étaient réellement dignes d'intérêt, mais celle envoyant Aqib Talib des Rams de Los Angeles aux Dolphins de Miami a retenu mon attention par sa nature.

Depuis quelques années, on voit des équipes « acheter » des contrats pour obtenir des choix au repêchage. Dans le cas des Dolphins, tout ce que ça aura coûté, c'est de payer les 4,2 millions $ restants au contrat du demi de coin de 33 ans.

Il y a fort à parier qu'il ne jouera jamais pour les Dolphins.

Talib, qui a été acquis en compagnie d'un choix de cinquième ronde, est présentement sur la liste des blessés. Il pourrait être admissible à un retour au jeu cette saison, mais je doute qu'il le fera pour une équipe qui est vouée à terminer dans les bas-fonds du classement.

Les Rams, pour leur part, ont libéré de l'argent sur la masse salariale qui pourra aider dans les négociations avec des joueurs vedettes. Je pense ici à Jalen Ramsey, récemment acquis des Jaguars de Jacksonville.

Peut-être les Rams se montreront-ils intéressés à ramener Talib la saison prochaine? Après tout, il sera joueur autonome.

5. Williams met fin à sa grève

Un des meilleurs bloqueurs de la NFL, Trent Williams a mis fin à sa grève au cours des dernières heures. Il a annoncé mardi qu'il se rapportait aux Redskins de Washington.

Ça faisait un bon moment que Williams et les Skins étaient en dispute. Son gros point de contention, c'était la façon dont son dossier avait été traité par l'équipe médicale. Il n'avait pas du tout apprécié la façon dont on s'est occupé de lui lorsqu'une masse (non-cancéreuse) s'est mise à pousser sur sa tête. Il a alors demandé à être échangé.

Finalement, il revient dans le vestiaire des Redskins car l'équipe possède ses droits jusqu'à la conclusion de la saison 2020. S'il n'était pas revenu cette année, une saison de plus aurait été ajoutée, ce qui aurait voulu dire que Williams aurait été condamné à y rester jusqu'en 2021.

Il choisit donc d'honorer le reste de son contrat. Pour le reste du présent calendrier, Williams empochera 5,8 millions $. Il devrait mettre la main sur la jolie somme de 12,5 M$ l'an prochain, et sera libre ensuite d'aller où il le voudra. Semble-t-il qu'il y a eu des discussions avec les Browns de Cleveland, qui s'intéressaient à ses services, mais une transaction n'a pas été conclue à temps.

La question qu'on se pose maintenant est : Williams va-t-il jouer? Après tout, il a raté le camp d'entraînement et les huit premiers matchs. On ne sait pas trop ce qu'il a fait durant son absence et s'il revient pour honorer son contrat ou pour mettre la main à la pâte.

Ce sera un dossier intéressant à suivre puisqu'à 31 ans, Trent Williams a encore du bon football devant lui. Servira-t-il de monnaie d'échange durant l'entre-saison ou réglera-t-il ses différends avec les Skins?

* propos recueillis par Maxime Desroches