ATLANTA – Vous ne connaissiez pas les défunts Tuskers de la Floride, une équipe qui a existé durant deux petites saisons dans l’UFL ? Moi non plus. Pourtant, cette organisation a permis le développement de joueurs comme James Develin et Dominic Rhodes et d’entraîneurs comme Sean McVay et Jay Gruden.
 
Il n’est pas exagéré d’avancer que Develin n’aurait jamais atteint la NFL sans ce passage au sein de cette équipe obscure. C’est là que Gruden l’a incité à effectuer la transition de la ligne défensive à la position de centre-arrière.
 
« C’était assez exigeant comme processus et j’ai eu besoin de quelques années pour devenir confortable. C’est faisable, je suis content d’avoir réussi. C’était une bien belle expérience avec les Tuskers, c’est là que je me suis bâti une réputation. Mes performances avec eux ont ouvert bien des portes pour ma carrière », a répondu Develin au RDS.ca.

McVay a également affûté ses armes en tant qu’entraîneur offensif dans le laboratoire des Tuskers. Il avait déjà, une année plus tôt, à 22 ans, effectué ses débuts dans la NFL auprès de Jon Gruden.
 
Après son séjour avec les Tuskers, ce fut au tour de Mike Shanahan de le ramener dans la NFL avec les Redskins de Washington. Il y a gravi les échelons, entre 2010 à 2016, en passant d’entraîneur assistant aux ailiers rapprochés à entraîneur des ailiers rapprochés à coordonnateur offensif.
 
Les Rams ont frappé le grand coup de lui confier les commandes de l’équipe au début de la trentaine et on connaît la suite. Ce n’est pas pour rien que bien des organisations se disent ouvertement à la recherche du « prochain McVay ».
 
Bob Slowik, le nouveau coordonnateur défensif des Alouettes de Montréal, l’a côtoyé avec les Redskins de 2010 à 2013. Lorsqu’on lui a demandé d’identifier l’élément qui a permis à McVay d’emprunter l’autobahn du football pour sa progression, Slowik s’est tout de suite souvenu d’un aspect.
 
« Ce ne sont pas tous les entraîneurs qui le font, mais ils ne se gênaient pas pour passer du temps avec les entraîneurs défensifs. Il voulait de l’input, des échanges constructifs. À ce sujet, il était vraiment bien en avant de la parade. Il s’est démarqué ainsi.
 
« Il ne craignait pas de venir poser des questions et il était très humble dans son attitude. Il n’a jamais agi comme s’il détenait toutes les réponses », a souligné Slowik.
 
McVay est né avec cette soif de savoir. À l’écouter parler, on a l’impression qu’il a complété un – ou même deux – doctorats du football. Il peut expliquer tant de courants de football en cernant leurs intentions, leurs forces et leurs faiblesses. Il sonne comme une encyclopédie du football, à 33 ans, on vous le rappelle.
 
« C’est sa façon de sélectionner les jeux qui le rend si bon. Certaines personnes ont le flair pour cette grande responsabilité. Il faut savoir influencer la défense et l’attaque de l’adversaire pour préparer les prochains coups », a indiqué Slowik.
 
Ici et là au Super Bowl
 
-On termine avec un petit tour d’horizon d’observations au cours de cette semaine à Atlanta.

Un grand défi pour la ligne à l'attaque des Pats

- En tant que « recrue » du Super Bowl, c’est impossible de ne pas être frappé par l’ampleur de cet événement. On n’a qu’à penser aux immenses complexes utilisés pour les activités du NFL Experience, les conférences de presse et les salles réservées aux journalistes, les studios de télévision et de radio installés à perte de vue ainsi que les milliers de personnes affectées à la sécurité.
 
- À Atlanta, la beauté de la chose, c’est que la très grande majorité des activités se déroulent aux alentours du fabuleux Mercedes-Benz Stadium. C’est extrêmement facile de se déplacer d’un endroit à l’autre et tous les visiteurs peuvent découvrir les différentes activités en l’espace de quelques heures.
 
On doit dire que le centre-ville d’Atlanta n’est pas le plus spectaculaire au niveau de la beauté. Ça ne se compare en rien à Boston ou Chicago par exemple. Cependant, la ville et la NFL ont orchestré tout un déploiement en décorant des gratte-ciel et en déployant une grande roue aux couleurs des 32 équipes de la NFL.
 
- La gentillesse des bénévoles vaut également une mention spéciale. À partir de notre arrivée à l’aéroport, les nombreux bénévoles se font un plaisir de s’offrir pour répondre à toutes nos questions et nous recommander des choses.

Le Super Bowl 53 vu par Antony Auclair et Laurent Duvernay-Tardif