Il est quand même fou de penser qu'aucune équipe de la NFL n'a autant de titres du Super Bowl que Tom Brady, qui en totalise sept après la victoire de 31-9 des Buccaneers de Tampa Bay sur les Chiefs de Kansas City .

Brady a aussi hérité du titre de joueur par excellence du match pour une cinquième fois. Je pense que ce titre souligne son excellence dans la partie, mais il souligne aussi tout ce qu'il a pu apporter à cette équipe. Son impact va bien au-delà de ce qu'il peut apporter sur le terrain. Brady a changé la culture des Bucs.

On savait que les Buccaneers avaient du talent, mais ils ne parvenaient pas à atteindre le niveau supérieur. Brady a choisi cette équipe parce qu'il savait qu'elle avait les éléments pour gagner. En débarquant en Floride, il a du même coup attiré d'autres très bons joueurs comme Rob Gronkowski, qui a inscrit deux touchés, Antonio Brown qui a réussi un majeur et Leonard Fournette qui a obtenu un touché aussi. Les quatre touchés ont donc été inscrits par quatre joueurs que je considère avoir été attiré par la présence de Brady.

Les standards établis par Brady font en sorte qu'aucun détail n'a été laissé au hasard et l'on sentait une équipe nettement mieux préparée hier que celle des Chiefs. Tampa Bay était plus assoiffé pour la victoire à l'image de son quart.

Mauvaise performance au pire moment

L'un des meilleurs quart sde la NFL Patrick Mahomes n'a malheureusement pas connu un grand match.

Lui et ses receveurs n'ont pas été en mesure de compléter les quelques jeux à leur portée. Il y a eu cette passe imprécise à Mecole Hardman en début de match. Il y a eu une passe précise à Tyreek Hill en début de rencontre qui n'a pas marché.  Quand les passes étaient précises à la suite d'un jeu miraculeux où il s'échappait de la pochette, on a vu Hill, Travis Kelce et un autre receveur en fin de match échapper le ballon.  C'était une comédie d'erreurs inhabituelles des Chiefs.

Ce n'est pas le Mahomes que l'on connaît. Il a choisi la mauvaise soirée pour connaître un de ses pires matchs. Ses performances et celles de ses coéquipiers ont fait très mal à l'équipe. Il n'en demeure pas moins que Mahomes est un quart extraordinaire, l'un des meilleurs de la NFL. Tous les quarts ont de mauvaises journées. Malheureusement pour lui, c'est arrivé le jour du Super Bowl.

La défense intraitable des Buccaneers

Si Mahomes a connu une soirée difficile, c'est en grande partie en raison du brio de l'unité défensive des Bucs. Cette ligne a été intraitable.

Lors de la défaite des Bucs en début de saison devant les Chiefs, Tampa Bay avait surtout effectué une couverture homme à homme. Pas étonnant que les Buccaneers avaient alors été rincés.

Cette fois, la stratégie défensive des Bucs a été différente. On a joué presque tout le match avec deux maraudeurs dans le champ centre en gardant l'action devant nous. On a empêché les Chiefs d'y aller avec des jeux explosifs et la pression s'est amenée du front défensif avec trois ou quatre joueurs. On n'a presque pas blitzé du match.

Les Buccaneers ont été capables d'appliquer de la pression avec leur front défensif et ç'a été la clé qui a fait la différence pour la victoire. Quand une équipe est capable d'attaquer à quatre et de courir à sept, elle se donne de meilleures chances de succès.

On avait souligné la semaine dernière que la ligne à l'attaque rapiécée des Chiefs pouvait avoir des difficultés et c'est ce qui s'est produit. Ç'a été clé dans l'issu du match.

Une équipe a beau miser sur Mahomes comme quart, si elle n'est pas capable de le protéger contre un front défensif agressif comme celui de Tampa Bay, ça va faire toute la différence.  Shaquil Barrett semblait toujours dans le visage du quart des Chiefs, qui a été victime de trois sacs. Tout au long de la partie, on avait l'impression que Mahomes était toujours sous pression. Il courrait constamment pour sa vie.

Indiscipline inhabituelle

Je ne sais pas ce qui explique cette indiscipline, ce manque de préparation ou de concentration des Chiefs. Dès le départ, on ne sentait pas que c'était la même équipe que d'habitude.

Ils ont aussi écopé de quelques pénalités, dont quelques-unes étaient tirées par les cheveux. Des pénalités qui ne ressemblaient pas aux standards établis pendant la saison. Ça ne ressemblait pas non plus à ce que nous avons vu durant les finales d'associations. Il y a eu des pénalités en début de matchs qui ont fait mal, mais dont les Chiefs n'ont pas semblé être capables de s'en remettre. On a alors vu des joueurs frustrés et paniqués. Les Buccaneers en ont profité pour capitabiliser. C'était une équipe qui ne semblait pas aussi prête mentalement que les Bucs.

Je ne veux pas mettre cette situation sur les épaules d'une seule personne, mais l'entraîneur Andy Reid à sa part de responsabilité. Je me demande à quel point l'accident de la route impliquant son fils vendredi alors qu'il était probablement en état d'ébriété et qui a blessé un enfant gravement, n'a pas pesé dans la balance et affecté la préparation.

Bref, on a vu une équipe frustrée et indisciplinée. Les Chiefs n'ont jamais été capables de ramener le bateau dans le droit chemin malgré une demi-heure à la mi-temps. Au final, l'équipe la plus prête mentalement et stratégiquement l'a emporté.

Diversité et inclusion à Tampa

Bruce Arians est devenu à 68 ans, l'entraîneur le plus âgé à remporter le Super Bowl.

Dans une année où les thèmes de la diversité et de l'inclusion ont été largement abordés, j'aimerais souligner qu'Arians et son groupe d'entraîneurs représentent parfaitement ces deux mots. Il faut le souligner et le saluer, car son groupe d'entraîneurs compte une dizaine d'entraîneurs noirs et deux femmes. Ces gens oeuvrent chez les Buccaneers à temps plein.

Ses coordonnateurs offensif et défensif Byron Leftwich et Todd Bowles sont noirs et ils ont réussi à gagner le Super Bowl. À une période où l'on fait la promotion de la diversité et où plusieurs équipes font la sourde oreille en n'engageant pas de noirs comme entraîneur-chef, Arians se fait une fierté et un devoir d'engager des gens de couleurs et ça fonctionne.

Alors, chapeau à Bruce Arians. Chapeau pour ses efforts pour promouvoir la diversité.  Il envoie un bon signal à l'ensemble de la NFL.

*propos recueillis par Robert Latendresse