MONTRÉAL – Antony Auclair l’admet, ce n’était pas l’année idéale pour aboutir sur le marché des joueurs autonomes. En plus de s’être blessé en 2020, il a été rayé de la formation en éliminatoires. Toutefois, il a été attiré par l’idée d’aider les Texans de Houston à rebâtir leur organisation, un défi auquel il a contribué chez les Buccaneers de Tampa Bay jusqu’à à la conquête du Super Bowl.

 

« C’était intrigant de voir si l’intérêt allait être là et la réponse est oui. Les équipes et les entraîneurs me connaissent, c’était le fun de pouvoir confirmer ça », a confié Auclair qui entamera déjà sa cinquième saison dans la NFL.

 

Même si sa dernière année s’est conclue par le championnat tant désiré, elle ne s’est pas écrite avec le scénario de son choix.

 

« Avec ce qui s’est passé cette année, de ne pas être en uniforme en éliminatoires, il y a comme une flamme qui s’est rallumée. Ça m’a fait réfléchir à la façon dont je me prépare pendant la saison morte autant pour la nutrition, le mental et le physique. Je veux élever mon jeu à un autre niveau. D’aller à Houston, ça me donne une bonne occasion de le démontrer », a raconté Auclair durant une conférence médiatique.

 

Cela dit, Auclair sait que le mandat sera imposant chez les Texans. D’abord, l’équipe a été métamorphosée avec l’embauche d’une trentaine de joueurs autonomes. Ensuite, David Culley a hérité du rôle d’entraîneur-chef. Finalement, le dossier du quart-arrière DeShaun Watson continue de faire des vagues.

 

Prudemment, Auclair ne veut pas commenter le sujet de Watson, mais il a expliqué sa décision d’opter pour les Texans.

 

« On est entré de nouveau sur le marché des joueurs autonomes cette année et on a signé un contrat d’un an encore une fois. Les Texans, c’est l’équipe qui a démontré de l’intérêt envers moi depuis le début. C’est là que l’intérêt était le plus gros donc pourquoi ne pas aller là », a résumé le Québécois de 27 ans.

 

« Je l’ai dit à Sasha (Ghavami, son agent) dès le début, j’ai toujours aimé le rôle de négligé. De repartir à nouveau avec une équipe, c’est cool. C’est un peu ce que j’avais fait avec les Bucs, on a eu trois années difficiles. Pour moi, c’est un beau défi », a-t-il ajouté.

 

Cet attrait des Texans ne signifie qu’il a pu obtenir une assurance quant à son utilisation. Après tout, les garanties sont des exceptions dans la NFL. La bonne nouvelle demeure qu’il ne sera pas entouré d’une compétition aussi féroce qu’à Tampa. On parle de Kahale Warring, Paul Quessenberry, Ryan Izzo, Pharaoh Brown et Jordan Akins.

 

Antony Auclair« Pour être honnête, je n’ai pas vraiment regardé la formation. Parfois, on fait l’erreur de se concentrer sur les autres et c’est là que tu peux finir par perdre ton poste. Mais souvent, quand tu signes un contrat d’un an, c’est pour faire monter ta valeur et signer à long terme ensuite », a admis Auclair qui a vanté la patience de son agent pour arriver à ce résultat.

 

« Il y avait une possibilité de retourner avec Tampa. Mais, pour mon avenir, la meilleure chose était de regarder vers l’avant et de me joindre à une autre équipe », a convenu l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval.  

 

« C’est spécial (de quitter les Bucs), je me suis fait des amis, on a bâti quelque chose en quatre ans et ça s’est fini par un Super Bowl. C’est sûr que c’est difficile dans un sens, mais c’est le fun d’avoir un nouveau départ », a poursuivi celui qui a capté dix passes en quatre saisons (40 matchs) avec Tampa. 

 

Une leçon tirée de Gronkowski, un lien avec le Québec ?

 

S’il a fini par écoper en raison des blessures et de l’abondance d’ailiers rapprochés chez les Bucs, Auclair a retenu une leçon importante.

 

« J’ai eu la chance de jouer avec Rob Gronkowski, c’est probablement l’ailier rapproché le plus complet de l’histoire. De voir comment il fait attention à son corps et qu’il se prépare, c’est vraiment ça qui m’a fait construire l’équipe autour de moi pour ma préparation », a précisé Auclair.

 

Jusqu’à présent, le Québécois en sait très peu sur le système offensif qui sera préconisé par les Texans. Ça ne l’inquiète pas trop puisque son profil ne changera pas drastiquement. Il demeure un spécialiste des blocs pouvant aider par la passe.

 

Au cours des prochaines semaines, il bâtira des liens avec ses nouveaux entraîneurs et coéquipiers. Fait intéressant, le nouvel entraîneur des ailiers rapprochés est Andy Bischoff qui a travaillé sous les ordres de Marc Trestman à Montréal et qui l’a suivi dans la NFL ensuite.

 

Auclair a surtout hâte d’apprendre la décision finale au sujet des entraînements préparatoires (OTA’s) qui devraient majoritairement se tenir de manière virtuelle.

 

Pour l’instant, il est au Québec et il aurait bien aimé célébrer la victoire au Super Bowl en voyant plusieurs amis, mais il a suivi les consignes et il s’est surtout contenté de voir ses parents, à l’extérieur, avec un masque.