Nous sommes l’une des trois équipes toujours invaincues dans la NFL et tout le monde ressent ce vent d’optimisme.

Nous avions réalisé un grand accomplissement la semaine précédente lorsque nous avons eu le meilleur sur les Steelers de Pittsburgh, à leur domicile au Heinz Field, et nous avons encore une fois su nous imposer dimanche dernier, cette fois aux dépens des 49ers de San Francisco, devant nos partisans, par la marque de 38-27.

C’était notre match d’ouverture local au Arrowhead Stadium et l’ambiance était tout simplement électrique. C’était donc plaisant non seulement d’être de retour à la maison, mais ce que l’attaque a été en mesure de livrer sur le terrain en première demie, c'était incroyable! Je n’avais personnellement jamais vu ça, cinq séquences consécutives qui se soldent par un touché. Honnêtement, nous avions un sentiment d’invincibilité qui nous habitait. L’unité offensive embarquait sur le terrain et c’était comme si nous savions que nous allions inscrire un touché.

J’ai participé à des matchs au fil de ma carrière où même lorsqu'on se donnait au maximum, on ne parvenait qu’à marquer un seul touché dans toute la rencontre. De conclure cinq séries avec des majeurs en première demie seulement, c’était excitant de pouvoir faire partie de ce scénario. Nous avons ralenti c’est évident un peu pour la suite du match, mais je crois que nous avons été en mesure de garder le momentum de notre côté la plupart du temps.

Nous avons été aussi capables de courir en fin de match, alors que nous voulions conserver notre avance. Pour une ligne à l’attaque, vous comprendrez qu’on s’en fait une fierté de pouvoir faire avancer les chaîneurs dans un contexte où tout le monde s’attend à ce qu’on priorise le jeu au sol. Si on était capable de le faire pour deux premiers essais consécutifs, on pouvait alors écouler le temps au cadran et c’est ce qui s’est produit. Même si les verges totales au sol ne reflètent pas ce qu’on essaie de faire, ces 15 dernières verges par la voie terrestre en fin de match nous rendent très fiers.

Sur le plan personnel, j’aurais aimé éviter les deux pénalités décernées à mon endroit au cours de la rencontre. Je vais devoir analyser la situation et les vidéos afin de m’assurer que ça ne survienne plus. Si je mets de côté ces deux mouchoirs, je pense que nous avons fait un bon travail pour protéger Patrick Mahomes. C’était beau de le voir aller lorsqu’il a du temps pour découper en pièces la défense adverse. Il bat record après record et nous en tirons une certaine fierté sur la ligne à l’attaque c’est évident.

Je pense que l’une des facettes qui donnent des maux de tête aux défenses adverses actuellement, c’est que plusieurs joueurs sont impliqués dans les jeux. Si jamais un receveur est doublé près de la zone des buts, on n’hésite pas à se tourner vers une autre cible et tout le monde contribue présentement aux succès de l’équipe.

Lorsque tous nos joueurs sont couverts, notre quart parvient à gagner du temps avec ses jambes. Nous l’avons bien vu sur le touché de Chris Conley alors que Mahomes a évité la pression derrière la ligne de mêlée. Dans de telles situations, la marche à suivre est souvent pour le quart de se débarrasser du ballon, alors qu’il doit éviter les sacs ou un revirement.

Avec Pat, nous savons qu’il peut toujours sortir un lapin de son chapeau grâce à ses qualités athlétiques. Sur ce jeu, on réalisait sur la ligne que les joueurs adverses se dirigeaient davantage d’un côté alors on se demandait ce qui se passait. Lorsque je me suis retourné et que j’ai vu notre quart en train d’essayer de se démarquer, je suis allé l’aider du mieux que je pouvais en protégeant ses angles morts. Après ça, il a laissé parler sa magie en décochant une passe précise pour le touché.

Dans une situation où la défense a clairement l’avantage alors que le quart se démène pour éviter le plaqué, il a tout de même été en mesure de générer un jeu plus que positif. Tout le crédit lui revient, alors que sur la ligne à l’attaque, nous aurions sans doute dû mieux le protéger et il n’avait plus de porteur de ballon pour l’épauler non plus. Il s’en est tiré par lui-même avec ses jambes et sa vision du jeu.

Tout cet arsenal fait en sorte également que l’on peut attaquer de différentes façons, soit avec des jeux longs, courts ou comme lors du match contre les Steelers alors que nous n’avions pas de porteur de ballon dans le champ-arrière. Notre attaque est donc diversifiée au point que c’est un casse-tête pour les défenses adverses et nous en profitons pour l’instant.

Nous avons toujours été une bonne équipe sur le plan offensif. Alex Smith était un excellent quart-arrière et son style de jeu était basé sur une attaque méthodique où on allait chercher plusieurs premiers essais afin de se rapprocher de la zone des buts le plus possible. Avec Pat, on peut faire de même, mais nous sommes aussi capables de franchir 80 verges en seulement deux jeux. Pour le spectateur, c’est évidemment impressionnant et c’est certain qu’avec notre fiche parfaite, nous allons continuer d’attirer les regards. Les trois derniers matchs ont été remportés avec des stratégies différentes sur le plan offensif et nous avons chaque fois connu du succès avec au moins 38 points inscrits par rencontre. C’est encourageant pour la suite des choses.

L'humilité demeure la clé

Nous n’avons cependant pas oublié ce qui nous est arrivés la saison dernière alors que nous avions entamé la campagne avec cinq victoires avant de connaître un creux de vague. Le mot d’ordre numéro un dans le vestiaire est donc de demeurer humble et critique de nos performances. Il faut toujours chercher à s’améliorer.

Nous avons réalisé 46 jeux offensifs en première demie ce qui est du jamais vu en ce qui me concerne. Par contre, ceux-ci n'étaient pas tous exécutés à la perfection, donc il faut les analyser et voir comment nous pouvons nous améliorer sur le plan collectif et individuel. Les autres équipes vont continuer de progresser, alors nous devons faire de même afin de rester au sommet.

Nous sommes réalistes qu’il y aura des moments plus difficiles lors d’un match où le momentum ne sera pas de notre côté. C’est justement en travaillant déjà sur nos points à corriger que nous saurons faire face à ces situations lorsqu’elles se présenteront. Nous devons être prêts pour cette adversité.

Je ne vous cacherai pas que c’est définitivement plaisant d’évoluer pour les Chiefs en ce moment. L’ambiance est très bonne alors qu’on rit et  que nous travaillons fort. Je pense que dans la NFL, la recette pour le succès est la formule suivante : «  Never too high, never too low », c’est-à-dire qu’autant on n’est pas découragés dans les moments difficiles, autant il ne faut pas trop s’emporter lorsque tout va bien.

Pour y parvenir, il faut constamment chercher des points à améliorer et il faut avoir du plaisir à chercher justement ce qui peut être corrigé afin que l’on devienne encore meilleurs.

Et cette approche, nous l’avons en vue de nos prochains adversaires, les Broncos de Denver. Nous connaissons bien cette équipe et le Mile High Stadium alors que nous y jouons chaque année. Il faut continuer de garder en tête ce qu’ils ont présenté en défense l’an dernier, mais surtout cette année. Ils ont toujours connu du succès sur leur ligne défensive avec Derek Wolfe et Von Miller. Les deux jouent très bien ensemble et ont développé une bonne chimie. Ce sera primordial pour Mitchell Schwartz, Mitch Morse et moi de bien décortiquer les petits indicateurs que nous pourrons détecter afin de faciliter notre travail pour les contrer et ainsi assurer une protection maximale à Mahomes.

*Propos recueillis par le RDS.ca