Place au coup d’envoi de la 100e saison de la NFL jeudi soir et pour l’occasion, je mets la table pour cette nouvelle campagne dans le circuit Goodell qui s’annonce encore une fois des plus excitantes.

Je ne vais pas bien loin pour mon premier sujet alors que je me penche sur le tout premier match de la saison qui oppose les Packers de Green Bay aux Bears de Chicago.

Le point que tous surveilleront du côté des Packers, c’est la chimie qui devra s’installer entre le quart Aaron Rodgers et l’entraîneur-chef Matt LaFleur. Est-ce qu’ils parviendront à travailler sur la même page afin de relancer l’attaque de la formation du Wisconsin?

C’est une question que plusieurs se sont posée à l’embauche de LaFleur, alors qu’il n’avait pas d’expérience en tant qu’entraîneur-chef. Pour Rodgers, il s’agit d’un nouveau visage, lui qui a évolué sous les ordres de Mike McCarthy durant ses 12 saisons comme partant dans la NFL.

Il faudra sans doute un certain temps avant que l’attaque ait parfaitement assimilé le nouveau système offensif, mais nous aurons déjà un bon indicatif avec tout un test contre l’une des meilleures unités défensives de la NFL.

Ce qui devrait aider la cause de Rodgers également, c’est qu’il a une certaine liberté puisqu’il aura le feu vert pour changer les jeux à la ligne de mêlée s’il le juge nécessaire. C’est mérité pour un quart de sa trempe d’avoir cette marge de manœuvre. Son expérience lui permettra très certainement d’identifier certains fronts défensifs et formes de pression, et il saura s’ajuster en conséquence.

Les Bears ne sont pas à l’abri des interrogations, alors que de leur côté, il faudra voir s’ils pourront poursuivre leur progression après une première campagne sous les ordres de Matt Nagy. L’entraîneur-chef a su aider Mitch Trubisky à connaître du succès, donc ils devront enchaîner.

Si on recherche une amélioration encore et toujours sur le plan offensif pour Chicago, la continuité en défense sera le mot d’ordre. Le défi sera de voir si ce niveau d’excellence sera maintenu avec le départ de Vic Fangio pour les Broncos de Denver, remplacé par Chuck Pagano.

La défense demeure la pierre angulaire des Bears et avec une confrontation l’opposant à Aaron Rodgers, il nous sera possible d’avoir un aperçu de son rendement. Déjà après un seul match, nous aurons plusieurs éléments de réponses.

Des vétérans qui s'illustrent ou s'écroulent?

Une autre question qu’on se pose à chacune des saisons et particulièrement dans les dernières années, quel quart d’expérience verra-t-on régresser, se maintenir ou même progresser?

Commençons avec l’homme au sommet de la pyramide : Tom Brady. Le vénérable quart de 42 ans a montré l’an dernier qu’il n’était pas prêt à ralentir avec une nouvelle conquête du Super Bowl.

Un plateau bien important pour la NFL

Il a su faire produire des joueurs qui n’étaient pas les plus talentueux et son secret a toujours été de connaître sa part de succès même s’il avait par moments des ressources limitées.

Comme Brady travaille surtout avec sa tête et son bras, et que les deux semblent en pleine forme au moment d’entamer la saison, je ne suis pas inquiet qu’il va encore une fois causer des maux de tête aux défenses adverses.

Après Brady, on doit discuter de Drew Brees. Âgé de 40 ans, il a connu une légère régression au terme de la précédente campagne alors qu’on notait des difficultés à compléter ses passes dans les zones profondes.

Je ne suis pas inquiet pour la première portion du calendrier en ce qui concerne le quart des Saints de La Nouvelle-Orléans, mais plutôt avec la fin de la campagne. Il faudra évaluer à ce moment s’il a encore suffisamment d’essence dans le réservoir pour livrer la marchandise match après match.

Un autre vétéran que j’aurai à l’œil, le quart des Chargers de Los Angeles, Philip Rivers. Même si ce n’est rien comparé à Brady, il terminera la saison à 38 ans, ce qui commence à être vieux pour un quart dans la NFL.

À son avantage, il n’a pas connu de signe de ralentissement la saison dernière et il est bien entouré. Le hic, c’est que sa fenêtre d’opportunité se rétrécit alors qu’il lui manque toujours une bague du Super Bowl.

Rivers a conclu sa dernière saison avec 32 passes de touché contre 12 interceptions, et je m’attends encore une fois à une bonne campagne productive pour le quart des Chargers.

Celui qui risque de connaître et en fait a déjà connu sa part d’ennuis est Eli Manning. Son étoile a pâli chez les Giants et le quart de 38 ans a réellement rencontré des difficultés l’an passé.

Lorsque je discute d’Eli Manning, je l’identifie en tant que bon quart, mais il n’est pas un quart élite. Il a su remporter deux Super Bowls avec des jeux spectaculaires et de bonnes unités défensives.

Pour le moment, on remarque qu’il peine non seulement physiquement, mais également mentalement. Il paraît de plus en plus nerveux dans sa pochette lorsque la pression se fait sentir.

Avec les sorties de Daniel Jones lors des matchs préparatoires, disons qu’à la lumière de ses propres performances, Manning pourrait perdre son poste.

Le début du duo Murray-Kingsbury

Je passe de la vieillesse à la jeunesse, alors que les yeux seront aussi tournés vers le quart Kyler Murray et son entraîneur-chef avec les Cardinals de l’Arizona, Kliff Kingsbury.

Le pilote de 40 ans a été engagé alors qu’il n’avait aucune expérience dans le circuit Goodell et après avoir présenté une fiche sous la barre de ,500 au niveau universitaire, ce qui lui a valu d’être congédié de Texas Tech.

Kingsbury avait été engagé à USC comme coordonnateur à l’attaque avant d’obtenir le poste avec les Cards. L’organisation a ensuite enchaîné en faisant du quart de 5’10’’ son premier choix lors du dernier repêchage.

En théorie, ils doivent transposer un système de jeu universitaire chez les professionnels. Il ne faut pas s’attendre à une grande saison des Cardinals avec les nombreuses défaillances en défense et sur la ligne à la l’attaque. Il sera tout de même intéressant de suivre la combinaison du génie offensif de Kingsbury aux qualités athlétiques de Murray. Ils devront dynamiser une attaque qui a été anémique au fil des dernières années et seulement ça, devraient nous offrir du bon spectacle.

Loin des scandales SVP

Lorsqu’il est question de la NFL, je ne peux malheureusement passer sous silence les nombreux scandales qui ont frappé la Ligue à l’extérieur du terrain au cours des dernières années.

Il y a eu notamment le Deflategate qui a découlé en de longues procédures judiciaires pour une suspension de quatre matchs de Tom Brady. Il y a bien évidemment eu les actions politiques et sociales de Colin Kaepernick et plusieurs joueurs de la NFL qui ont fait la manchette, tout en étant alimentés par les propos du président des États-Unis Donald Trump.

Goodell a aussi vu se succéder sur son bureau les dossiers de Ray Rice, Reuben Foster, Adrian Peterson et Kareem Hunt afin de traiter de violence conjugale.

La NFL a été un véritable roman-savon et souvent pour le pire, alors que ce qui est mis à l’avant-scène par les médias, ce sont les scandales, qui font vendre les journées et afin de faire la lumière sur des comportements inacceptables.

Cette année, je nous souhaite une campagne qui sera qualifiée de roman-savon, afin d’avoir un peu de situations dramatiques, mais en raison de ce qui se déroule sur le terrain et non pas à l’extérieur.

Par contre, si le passé est garant de l’avenir, la NFL n’est pas à l’abri d’un nouveau scandale comme ceux que je viens de vous énumérer.

Le prochain Super Bowl opposera...

Je sais qu’il n’y a pas un match de joué, mais c’est un jeu qui est toujours plaisant, alors je me lance avec ma prédiction pour les équipes qui vont s’affronter lors du prochain Super Bowl.

Dans la Nationale, j’irais avec les Eagles de Philadelphie. Lorsqu’on décortique leur formation, force est d’avouer qu’ils n’ont pas de réelle lacune majeure.

Leur défense possède un excellent front défensif et sur le plan offensif, la ligne à l’attaque figure parmi les meilleures de la NFL. Ils ont un bon groupe de receveurs auquel ils ont ajouté DeSean Jackson comme menace pour les zones profondes. Le champ-arrière a été revampé avec Jordan Howard et Miles Sanders au repêchage.

Pour ce qui est du quart Carson Wentz, il paraît en santé et il a même avancé qu’il était prêt à jouer de manière plus intelligente afin de préserver son corps pour éviter les blessures. Avec autant de munitions autour de lui, il a le potentiel d’être parmi les candidats pour le poste de joueur le plus utile.

Sans oublier le groupe d’entraîneurs mené par Doug Pederson, les Eagles représentent à mon avis l’équipe à surveiller dans la Nationale.

Pour l’Association américaine, je risque de faire plaisir à plusieurs partisans au Québec qui suivent la carrière de Laurent Duvernay-Tardif, alors que mon choix va aux Chiefs de Kansas City.

On salue le retour de Patrick Mahomes après une saison tout simplement historique. Il sera encore une fois derrière l’une des bonnes lignes à l’attaque de la NFL. Le champ-arrière s’annonce dynamique avec Damien Williams et l’ajout tardivement de LeSean McCoy.

Parmi les cibles de Mahomes, Tyreek Hill sera encore une menace et il faut surveiller la polyvalence de Mecole Hardman. Ils feront très certainement mal avec leur vitesse. On jumèle à ce groupe un ailier défensif des plus dominants avec Travis Kelce, ce qui fait que l’attaque devrait être en mesure d’inscrire 30 points par match.

Tout comme l’an dernier, le point d’interrogation demeure l’unité défensive et pour remédier à la situation, des changements ont été apportés avec entre autres l’arrivée de Steve Spagnuolo en tant que coordonnateur.

Le système 3-4 n’est plus au profit d’un 4-3 et je veux souligner l’ajout de Frank Clark et Tyrann Matthieu. Clark est une véritable menace pour les quarts adverses, alors que dans la tertiaire, Matthieu pourra créer sa part de revirements.

Tout comme je vous parlais de Rodgers et LaFleur plus haut, il faudra peut-être quelques semaines pour que la chimie s’installe au sein de l’unité défensive des Chiefs, mais si elle se maintient dans le milieu de peloton au cours de la saison, ils ont très certainement de bonnes chances d’atteindre le Super Bowl. Ils étaient d’ailleurs bien près l’an dernier avec une finale d’Association qui s’est décidé en prolongation alors que les Pats ont hérité du ballon après le tirage au sort.

Il en reste du chemin à faire, donc je vous souhaite pour l'instant une bonne saison à tous!

*Propos recueillis par Maxime Tousignant

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