Sans l'ombre d'un doute, un retour dans la NFL au sein d'une organisation aussi prestigieuse que celle des Bears de Chicago représente une excellente nouvelle pour Marc Trestman.

Je suis très content pour lui et l'offre qu'il vient de recevoir est très méritée. Après avoir fait le saut dans la Ligue canadienne et avoir connu autant de succès, c'est une excellente nouvelle que de le voir faire un retour dans la NFL après avoir passé de bonnes entrevues avec une organisation aussi prestigieuse que celle des Bears de Chicago.

D'un autre côté, il s'agit d'une grosse perte pour les Alouettes qui devront combler ce départ rapidement. Même si je suis persuadé que Jim Popp réussira cette tâche de remplacement avec brio, il n'aura pas la chance de retrouver un autre Marc Trestman, car c'était tout un entraîneur. C'est quelqu'un qui a apporté beaucoup à l'organisation, une nouvelle culture entre autres, une nouvelle philosophie, et sans parler d'une légende, on peut affirmer sans se tromper que Marc Trestman était tout un entraîneur.

C'est là l'ampleur de la tâche de Jim Popp. Même si je suis persuadé que les Alouettes vont s'en remettre rapidement et qu'ils trouveront un successeur de qualité, cela reste une grosse perte de par l'excellent travail de Trestman durant son séjour au Canada et de l'héritage qu'il laisse derrière lui.

Trestman est quelqu'un de très exigeant, ce qui expliquait le départ de plusieurs entraineurs de son équipe. Mais comme joueur, quand un entraîneur te donne des championnats, c'est difficile de se plaindre de son travail ensuite. Malgré sa rigueur au travail, Trestman n'en demeure pas moins une personne très ouverte avec qui le dialogue est toujours possible.

Ça serait faux de dire que Trestman quitte Montréal en raison de conflits à l'interne. Il s'agit plutôt d'un départ vers de nouvelles opportunités pour lui.

La suite pour les Alouettes

C'est difficile de tracer un profil précis pour le successeur de Marc Trestman.

Quand il s'est d'abord présenté à Montréal, on ne savait que très peu de choses à son sujet et il n'y avait pas un moule préétabli avant son embauche.

La ligne directrice ici est donc de trouver quelqu'un qui partagera la vision de Jim Popp, de l'organisation, et qui complètera celle-ci. C'est important de bien saisir la dynamique de l'organisation, la tradition derrière celle-ci et sa place intégrale dans la communauté.

Il y a plusieurs candidats qui pourraient s'intégrer dans ce genre de conditions, mais je préfère ne pas m'avancer sur la question. Les spéculations seront nombreuses à propos des candidats, mais tout ce qu'on sait c'est que Popp n'hésitera pas à tourner son regard au sud de la frontière ou vers quelqu'un qui n'a pas d'expérience à la barre d'une formation de la Ligue canadienne.

L'important, c'est de dénicher un entraîneur avec un bon réseau qui pourrait immédiatement occuper les postes vacants à la suite de la dernière saison.

Il y a bien sûr aussi toujours de la place pour qu'un entraîneur québécois puisse gravir les échelons, mais c'est toujours une question de qualité avant la langue et la nationalité de l'entraîneur.

C'est important de se tourner vers des Québécois autant sur le terrain que dans le personnel d'entraîneur. Mais en même temps, on ne doit pas faire une embauche simplement pour combler le quota de Québécois au sein de l'équipe.

Aussi, tous les entraîneurs québécois ne souhaitent pas nécessairement faire le saut dans la Ligue canadienne pour relever de nouvelles fonctions.

La crédibilité de la LCF

On soulève déjà la question à savoir si l'embauche de Trestman augmentera la crédibilité de la Ligue canadienne auprès des observateurs du football, mais c'est difficile de tirer une conclusion avant de voir les résultats qu'obtiendra Trestman avec les Bears.

C'est comme toute chose, s'il remporte du succès, ce sera un bon coup et vice versa. Les résultats vont dicter la valeur de l'embauche.

Dans l'immédiat, c'est sûr par contre que la crédibilité à court terme est améliorée.

La simple embauche de Trestman envoie le message qu'il a quand même devancé plusieurs autres candidats moins « marginaux » pour ce poste convoité.

Il ne faut pas négliger le fait que Trestman a occupé plusieurs postes pendant plus de 25 ans dans la NFL avant de rejoindre l'organisation des Alouettes. Sans rien enlever à ce qu'il a acquis ici au Canada, sa candidature est très conditionnelle à ce passé dans la NFL et son succès avec des quarts-arrière de renoms.

Pour les Bears, l'embauche était une initiative pour améliorer l'offensive qui a toujours été un point d'interrogation sous la tutelle de Lovie Smith. La défensive n'est pas remise en question et l'organisation se cherchait justement un candidat qui pourrait relancer Jay Cutler et l'offensive de l'équipe.

Son travail avec les quarts en plus de son expérience ici lui ont permis de dénicher cet emploi et, en plus, on se doute bien que Trestman a du présenter un plan très séduisant aux Bears pour qu'ils décident de l'embaucher.

Ce n'est pas tant la Ligue canadienne que Trestman lui-même qui bénéficie d'une excellente réputation. Il a prouvé qu'il était l'homme tout désigné pour travailler avec Jay Cutler et relancer l'attaque des Bears.