Matchs à sens unique. Des équipes avec des fiches de 2-6 qui participent aux éliminatoires. Des finales qui perdent de leur envergure.

La structure des éliminatoires du football universitaire canadien a son lot de critiques et les demandes de revoir le format sont de plus en plus nombreuses. Le Rouge et Or de l'Université Laval affrontera les Mustangs de l'Université Western lors du match de la Coupe Vanier, samedi à Québec, et leur parcours vers la grande finale a été le sujet de nombreux débats.

Même le président-directeur général de U Sports, Graham Brown, fait partie de ceux qui aimeraient voir le système des éliminatoires être modifié.

« Je suis aussi l'un des critiques du format actuel, a admis Brown. Je suis un critique de nombreux aspects du football. C'est un peu particulier parce que je suis aussi l'un de ceux qui sont perçus comme l'une des personnes pouvant imposer des changements. Mais même si j'ai une certaine influence, les membres doivent aussi être d'accord. »

U Sports gouverne le sport universitaire au Canada et est composé de quatre associations regroupant les Maritimes, le Québec, l'Ontario et l'Ouest canadien.

Le format actuel des éliminatoires fait ressortir l'écart important entre les équipes de pointe et le reste parmi les 27 formations à travers le pays.

Les équipes jouent les éliminatoires au sein de leur association avant de participer à des demi-finales nationales, la Coupe Mitchell et la Coupe Uteck, pour déterminer les finalistes à la Coupe Vanier. Pour une deuxième année de suite, les Mustangs et le Rouge et Or, deux équipes invaincues, croiseront le fer.

Le Rouge et Or a dominé ses adversaires 117-1 lors de ses trois matchs éliminatoires, incluant une victoire de 63-0 face aux X-Men de Saint-François-Xavier, les champions des Maritimes, la fin de semaine dernière.

Au Québec, quatre des cinq équipes de l'association ont participé aux éliminatoires, incluant deux équipes avec des fiches de 2-6. Dans les Maritimes, seulement trois équipes sur cinq participent aux éliminatoires, alors que l'équipe en première place obtient un laissez-passer pour la finale d'association.

Dans l'Ouest canadien, une équipe de 3-5 s'est qualifiée en terminant quatrième sur six équipes, tandis que 6 des 11 équipes de l'Ontario participent aux éliminatoires.

Différentes options ont été suggérées par les observateurs, incluant des éliminatoires nationales regroupant huit équipes, des éliminatoires à six équipes avec les deux meilleures qui obtiennent un laissez-passer pour le deuxième tour ou même la séparation des universités en deux groupes avec des relégations et des promotions.

« La question n'est pas de savoir si nous pensons ou non à faire des changements, elle est de déterminer comment les faire », a dit Brown.

Les directeurs des départements sportifs des universités et les dirigeants des associations pourraient avoir des points de vue différents et l'augmentation des coûts de transport est un enjeu majeur. De plus, certaines universités font des investissements plus importants dans leurs installations, leurs entraîneurs et le recrutement.

« Nos membres ne veulent pas se lancer dans un bras de fer, a dit le directeur de Sport universitaire de l'Atlantique, Phil Currie. C'est contre la philosophie du sport universitaire. La parité dans notre ligue est fantastique. »

Cependant, les équipes des Maritimes n'ont pas gagné la coupe Vanier depuis 2007.

« Les écoles de l'association atlantique sont engagées envers le football, a reconnu Brown. Nous devons nous assurer que notre message concernant le format des éliminatoires n'insulte pas l'effort qui est mis de leur part dans le sport parce que ces équipes font partie de notre histoire. »

Tout changement au format des éliminatoires ne pourra être mis en place avant au moins 2020, a indiqué Brown.