MONTRÉAL – Mine de rien, les Carabins de l’Université de Montréal participeront, samedi, à la coupe Vanier pour la troisième fois en six ans et les Bleus pourraient rafler un deuxième sacre canadien qui vaudrait son pesant d’or.

 

Après le triomphe de 2014 contre McMaster et la défaite contre UBC en 2015, les protégés de Danny Maciocia croiseront le fer avec les Dinos de Calgary pour la première fois de leur histoire.

 

Trois joueurs des Carabins, Louis-Philippe Simoneau, Jean-Sébastien Bélisle et Maxime Joubert, ont vécu l’expérience de 2015. Bélisle et Joubert ressentent donc un immense désir de lever le précieux trophée tandis que Simoneau a eu le bonheur de savourer la conquête de 2014.

 

« C’est sûr que c’est cool de partager ça avec eux, mais ils ont perdu en 2015 donc ils veulent encore plus gagner. On sait que c’est notre dernière partie universitaire à vie », a confirmé Simoneau en avouant que ça se voyait encore plus pour l’un des deux. 

 

« Surtout Bélisle, c’est déjà un gars crinqué dans la vie de tous les jours », a-t-il avoué en souriant. 

 

Le demi défensif ne cache pas sa fébrilité et il ne craint pas de reconnaître que ce deuxième titre changerait la perception de leur organisation à travers le pays.Jean-Sébastien Bélisle

 

« Ça confirmerait ce qu’on essaie de faire depuis plusieurs années : montrer au Canada qu’on est une équipe compétitive et qu’on mérite d’y être chaque année. Ça fait plusieurs années qu’on a une équipe pour se rendre et que ça se termine à la coupe Dunsmore. On veut envoyer le message qu’il n’y a pas juste le Rouge et Or au Québec. On veut montrer qu’on doit être respectés parce qu’à plusieurs moments, dans les classements nationaux, on a vu des choses qu’on a moins aimées », a raconté le numéro 9 à la chevelure magique pour le parcours éliminatoire.

 

Comme n’importe quel entraîneur, Maciocia refuse de mettre la charrue avant les bœufs, mais il confirme que la formule est bien ancrée.

 

« C’est notre troisième présence en six ans, je pense que ça dénote une continuité. On a bâti quelque chose de bien et il y a une certaine fierté qui vient avec ça », a reconnu Maciocia en rappelant que le tout rejaillit sur tous les représentants de l’UdeM et pas uniquement sur son équipe.

 

Pourtant, il n’y a qu’un mois, les prévisions n’étaient pas aussi emballantes. Les Carabins venaient de se faire surprendre par le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke tout en baissant pavillon face à l’Université Laval la semaine suivante. Maciocia le sait bien, mais il prétend que c’est là qu’il a véritablement cru au potentiel des siens.

 

« Je dis souvent qu’un bon vestiaire mène à un bon produit sur le terrain. Même pendant nos moments un peu difficiles, personne ne se pointait du doigt. Ils ont continué de s’encourager et se pousser. Je savais, à partir de ce moment, qu’on misait sur quelque chose de prometteur et que ce n’était qu’une question de temps avant que ça se transpose sur le terrain », a-t-il affirmé.

 

Maintenant qu’ils ont dominé le Rouge et Or pour ensuite s’imposer en deuxième demie face aux Axemen d’Acadia, les Carabins devront s’attaquer à un imposant mandat au sens propre et figuré.

 

« On doit se fier à ce que l’on voit sur vidéo vu qu’on n’a jamais joué contre eux. Avec mes partenaires de la défense, on a remarqué qu’ils ont de bons athlètes en attaque. Le sujet dont on parle beaucoup dans les médias, c’est qu’ils ont de très gros joueurs sur la ligne offensive. Le plan sera de se concentrer à stopper les joueurs ciblés », a noté Bélisle en faisant référence aux nombreux mastodontes de plus de six pieds cinq pouces et 300 livres de cette unité.

 

« C’est tout un défi, on parle de la meilleure équipe qu’on va affronter cette année. Ils ont le meilleur quart au pays, des excellents receveurs et une ligne offensive probablement plus grande que la plupart des équipes de la LCF. Défensivement, ils sont très actifs. Bref, c’est un beau défi et la beauté de la chose demeure que ce n’est pas une série de sept matchs. On doit être les meilleurs pendant trois heures », a exposé Maciocia.

 

Ce quart-arrière se nomme Adam Sinagra et il a évolué au CÉGEP John-Abbott avant de s’exiler en Alberta. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il constitue un produit plus raffiné quatre ans plus tard.

 

« Il a beaucoup progressé depuis qu’il a quitté le Québec et le crédit revient à leurs entraîneurs », a souligné Maciocia qui l’avait épié à l’époque.

 

Un scénario parfait vous dites?  

 

Loin de nous l’idée de vouloir infliger une malédiction à Louis-Philippe Simoneau, mais c’est impossible de ne pas songer à la conclusion de rêve qui se retrouve à la portée du botteur des Carabins.

 

En rémission d’un cancer qui l’a privé de football, Simoneau a renoué avec l’action cette saison dans une histoire qui était déjà magnifique. On ne peut même pas imaginer les émotions qui l’envahiraient si les Carabins parvenaient à remporter le championnat pour sa conclusion universitaire.

 

« C’est clair que ça me rend très heureux surtout que je ne savais pas si j’allais pouvoir jouer de nouveau. Je ne pourrais pas être plus content. Mais j’ai abordé les choses un jour à la fois sans brûler d’étape. Ça s’est bien passé jusqu’à présent et on verra ce qui se produira samedi », a réagi Simoneau dont le leadership a été vanté par le porteur de ballon Reda Malki.

 

Sans surprise, Simoneau sera accompagné de plusieurs proches pour ce dernier match émotif dans l’uniforme des Carabins.  

 

« Mes parents sont venus en auto pour le match contre Acadia en Nouvelle-Écosse. Ils viennent même voir l’entraînement tous les mercredis. Ils ne manqueront pas cette dernière partie », a-t-il conclu avant d’aller s’attarder à l’étape suivante, le premier entraînement de la semaine.