Nicolas Roy, des Carabins, se démarque pour son dévouement et son entraide
MONTRÉAL – C'était cruel pour Nicolas Roy de se bousiller le genou gauche au dernier match de la saison régulière. Confiné dans une chaise roulante sur lignes de côté pour les éliminatoires de 2022, il s'est promis de revenir à temps pour la saison 2023.
Roy, qui a été dominant à sa saison recrue et partant dès le premier match, n'a pas eu besoin de plusieurs mots pour expliquer sa motivation.
« Pour moi, être sur le terrain, c'est vraiment important », a expliqué Roy sans devoir insister tellement ça se voit dans ses yeux.
Malgré toutes ses bonnes intentions, les entraîneurs des Carabins de l'Université de Montréal ont cru, par moments, qu'il n'y parviendrait pas.
Mais l'athlète de 21 ans se démarque par son dévouement. Avec toutes les blessures qui surviennent au football, ce commentaire en dit long.
« L'équipe médicale m'a dit que c'était le gars qui travaille le plus fort qu'ils ont vu dans sa remise en forme. C'est pour ça qu'il a été en mesure de commencer le camp d'entraînement avec les autres. Il a été très assidu dans ce qu'il faisait », a précisé l'entraîneur Marco Iadeluca.
« Dans sa tête, c'était impensable qu'il manque une journée. C'est vraiment le fun à voir! Et dès la première journée, on a revu le même joueur que l'an dernier, c'est tout à son honneur », a-t-il ajouté.
Roy était du style à envoyer ses vidéos de remise en forme même pendant ses vacances. Avant de plonger à fond dans ce processus, il a eu à encaisser le choc.
Nicolas Roy« J'ai pleuré au début, parce que je ne pouvais plus aider mon équipe, admet celui qui a réussi 24 plaqués en 2022. C'était dur, tu vois les autres pratiquer, t'as parfois le goût d'aller brailler dans ton coin. »
Une très belle surprise l'attendait. Deux semaines après sa blessure, il a su qu'il avait été élu recrue défensive de l'année. Difficile de trouver mieux comme dose d'encouragement.
« Ça m'a fait du bien! J'étais venu pour la réunion de la pratique et ils l'ont annoncé. J'ai fermé mon capuchon, j'avais les larmes aux yeux », a confié le numéro 21 des Bleus qui est reconnaissant envers ses parents et sa copine, ses coéquipiers et l'équipe médicale, dont le physiothérapeute Patrick Gendron, pour le grand support.
En se joignant aux Carabins comme coordonnateur défensif adjoint, Antoine Pruneau apprend à découvrir cet athlète polyvalent qui mange du sport.
« C'est un joueur vraiment cérébral même s'il est jeune. J'ai rarement vu un jeune comprendre les concepts aussi bien que lui. Autant défensivement qu'offensivement par rapport à ce que l'attaque essaie de faire. C'est un gars intéressé, il est toujours dans les bureaux, toujours dans son cahier de notes pour essayer de comprendre », a vanté Pruneau qui pourra l'employer dans un rôle hybride.
Un beau geste d'entraide académique
Roy impressionne aussi par la vitesse à laquelle il s'est intégré dans l'équipe. Très facile à comprendre quand on découvre cette superbe histoire d'entraide dont il est à l'origine.
Au niveau collégial, Roy était coéquipier de Nelson Kameni au Cégep Lionel-Groulx. Les deux joueurs ne se connaissaient pas beaucoup, mais Roy était capable de percevoir son potentiel.
Cependant, lors d'une réunion, l'entraîneur a séparé l'équipe en deux groupes et Kanemi a été placé dans celui des joueurs qui n'étaient pas admissibles à poursuivre plus loin leur parcours au football.
Nicolas Roy« Je suis allé le voir pour savoir ce qui se passait. Il m'a dit qu'il avait de la misère, le matin, à se rendre au Cégep parce que c'était compliqué avec les trajets d'autobus. Je n'avais pas de cours le matin donc je lui ai dit que j'allais me lever et que j'irais le mener en voiture. Je l'ai fait pendant plus d'un an pour l'aider à avancer dans le bon chemin », a témoigné Roy sur ce geste admirable.
Et vous savez quoi? Kanemi est désormais une recrue avec les Carabins ce qui lui ouvre de grandes portes pour l'avenir.
« Maintenant, on est devenus des meilleurs amis et on habite ensemble », a-t-il ajouté.
« Je le referais demain. Je voyais qu'il avait besoin d'aide et mes parents m'ont appris à aider les autres. C'était un choix facile à faire pour moi », a conclu Roy dont le père est professeur d'éducation physique et la mère, médecin.