MONTRÉAL – Après s’être mesuré aux meilleurs espoirs issus de la NCAA durant la semaine de la Classique Shrine Est-Ouest, Charles Vaillancourt est revenu au Québec avec le sentiment du devoir accompli.

Le garde étoile du Rouge et Or de l’Université Laval a tiré son épingle du jeu en plus d’être interviewé par neuf équipes de la NFL. Les prochaines semaines seront déterminantes pour son avenir du côté des États-Unis alors que certaines formations pourraient l’inviter pour le voir en action de nouveau.

« Je suis très heureux. C’était une super belle expérience de vie. C’était assez unique en son genre. Il n’y a pas beaucoup de Québécois qui ont pu vivre cette expérience. Je me sens très privilégié », a raconté le joueur de ligne offensive âgé de 23 ans à l’autre bout du fil.

La Classique Shrine est un évènement où plus d’une centaine de dépisteurs épient les faits et gestes des espoirs universitaires qui aspirent à jouer dans la NFL. En plus du match, la semaine est ponctuée de plusieurs entraînements et les équipes peuvent aussi faire des entrevues avec les joueurs de leur choix.

« Ce qui est le plus impressionnant, c’est le nombre de dépisteurs. Ce n’est pas comme la LCF avec neuf équipes. C’est 32 formations avec 4 ou 5 dépisteurs par équipe. Autour du terrain d’entraînement, c’est rempli de dépisteurs et de journalistes. Ça te garde sur l’adrénaline », a convenu le finaliste au prix du meilleur joueur de ligne du circuit universitaire canadien en 2015.

Charles VaillancourtComme bien des joueurs de ligne offensive canadien, Vaillancourt a éprouvé des difficultés lors des premiers entraînements, notamment en raison de la verge en moins et de la vitesse du jeu. Celui qui est classé sixième espoir en vue du repêchage de la LCF a progressé tout au long de la semaine, ce qui ne sera pas ignoré par les dépisteurs.

« Les premières pratiques étaient difficiles parce que j’avais beaucoup d’ajustements à faire avec la verge en moins. C’est la même histoire pour chaque Canadien chaque année. J’avais moins de points de repère », a expliqué l’étudiant en administration des affaires.

« Ce qui était important, c’était qu’il y ait une progression de jour en jour pour pouvoir démontrer aux dépisteurs que j’étais capable d’être dirigé et d’apprendre assez rapidement », a-t-il ajouté, lui qui croit s’être démarqué du côté de la protection de passe.

Jean-Marc Edmé, qui est le nouveau coordonnateur du personnel des joueurs du Rouge et Noir d’Ottawa, a constaté cette évolution chez le garde du Rouge et Or. Edmé a assisté aux entraînements ainsi qu’au match qui était présenté au Tropicana Field de St. Petersburg en Floride.

« Charles s’est vraiment amélioré au cours de la semaine. Il s’est bien débrouillé durant le match. Il ne s’est pas fait déclasser. Il a fait de bons blocs et a été solide sur la ligne de mêlée. Son placement de mains était très bon. Il s’est vraiment aidé avec le match qu’il a eu », a observé l’ancien dépisteur des Alouettes de Montréal.

D’autres occasions de démontrer son talent?

Vaillancourt est revenu au Québec dimanche au lendemain de sa performance satisfaisante à la Classique Shrine.

Puisque le match était diffusé sur les ondes de NFL Network, famille, amis et coéquipiers de Vaillancourt ont pu le voir à l’œuvre dans leur téléviseur. Le bar Chez Slim dans sa ville natale de Coaticook a même diffusé la rencontre.

Le séjour au Québec de Vaillancourt sera de courte durée puisqu’il retournera au Tennessee pour s’entraîner sous l’égide de Charlie Petrone, le même préparateur physique qui a entraîné Laurent Duvernay-Tardif. Vaillancourt sera aussi conseillé par un entraîneur de ligne offensive et ancien bloqueur dans la NFL, Bruce Wilkerson.

Pendant ce temps, son agent Sasha Ghavami contactera les équipes de la NFL pour savoir quelle impression son protégé leur a laissée. Celui qui a aussi comme client Duvernay-Tardif tentera de lui dénicher des visites ou une autre chance de se faire voir par des dépisteurs des équipes.

« Il est encore trop tôt (pour savoir s'il y aura une suite). Dans le cas de Charles et des autres Canadiens, ce ne sont pas des joueurs que les dépisteurs ont la chance de voir durant l'année. Il y a de la curiosité et ils veulent en savoir plus sur lui. C'est toujours plaisant les entrevues et l'intérêt démontrés par les équipes », a mentionné Ghavami qui a reçu plusieurs commentaires positifs sur le joueur du Rouge et Or.

Vaillancourt demeure réaliste : ses chances d’être repêché sont minces. Mais il est en paix avec ce qu’il a montré aux 32 équipes du circuit Goodell lors de la Classique Shrine.

« J’essaie de ne pas avoir d’attente. Mon seul but était d’aller là-bas et de tout donner pour n’avoir aucun regret. J’ai vécu mon expérience à 100 %. Mon sort n’est plus entre mes mains », a-t-il exprimé.

Sean McEwen, David Onyemata et Charles Vaillancourt« Le buzz était moins grand pour Charles que pour Laurent (Duvernay-Tardif). Laurent c’était un spécimen rare. Charles il y a beaucoup d’équipes qui l’ont regardé sur vidéo. Il a fait de bonnes choses à l’Université Laval. Ils savent quel genre de joueur il est. Ça ne m’étonnerait pas qu’il ait des équipes qui veuillent le revoir avant ou après le repêchage », a analysé Edmé qui note que la technique de Vaillancourt est meilleure que celle de Duvernay-Tardif à cette étape de son développement.

Vaillancourt était l'un des trois Canadiens à avoir été invité à la Classique Shrine. Les deux autres étaient le centre des Dinos de l'Université de Calgary, Sean McEwen (gauche sur la photo), et le plaqueur défensif Ebuka Onyemata (centre sur la photo) des Bisons de l'Université du Manitoba.

Le numéro 67 du Rouge et Or poursuivra son entraînement pour se préparer en vue du camp d’évaluation de la LCF qui se tiendra du 11 au 13 mars à Toronto. Ses plans pourraient toutefois changer advenant un coup de téléphone d’une équipe de la NFL.