Tous les joueurs et observateurs sont unanimes : ce sera le meilleur test de golf de l’année. La 147e édition de l’Omnium britannique sera disputée sur le parcours de Carnoustie sur la côte est de l’Écosse non loin de St-Andrews. On considère qu’il s’agit du terrain de golf le plus difficile de tous ceux utilisés pour la présentation du plus ancien tournoi au monde. C’est ici que le Français Jean Van de Velde est passé à l’histoire en 1999, vivant d’agonisantes minutes pieds nus dans le ruisseau Barry au 18e trou. Un parcours très exigeant, mais honnête.

Cette année, les conditions sont particulières. Les allées sont asséchées et très dures. Les coups de départ seront donc très, très longs. À titre d’exemple, Dustin Johnson et Padraig Harrington, à l’entraînement plus tôt cette semaine, ont envoyé leurs coups de départ dans le ruisseau Barry tout juste devant le vert du 18e sur une distance de 457 verges.

L’ensemble du parcours sera d’une teinte dorée et brunâtre. Les seules taches vertes seront les verts qui seront moins rapides que les allées, aussi invraisemblables que cela puisse paraître. Ce sera pourtant le cas.

Pourquoi des verts plus lents qu’à l’habitude? Parce que si jamais le vent se lève, il deviendrait impossible que les balles demeurent sur les verts en plusieurs endroits. Le vent provenant de la Mer du Nord sont imprévisibles et rendent parfois la situation extrêmement complexe. Les verts ne sont pas cependant ondulés à outrance.

L’herbe longue à l’extérieur des allées sera moins punitive parce que moins drue. Les joueurs ont constaté lors des rondes d’exercice qu’ils pouvaient s’en sortir à bon compte. C’est un facteur qui entrera en considération pour déterminer la stratégie à utiliser.

Les fosses de sable sont définitivement à éviter. Elles sont nombreuses et souvent profondes, notamment celles du 14e trou surnommées « Spectacles ». Sur un parcours de type « links » comme Carnoustie, qui est un terrain très inégal, on aura souvent l’impression que les balles seront littéralement aspirées dans les fosses. Contrairement à plusieurs clubs nord-américains, les trappes de sable sont ici très punitives et non pas des endroits où l’on peut récupérer.

Autre différence entre Carnoustie et la plupart des autres terrains utilisés pour l’Omnium britannique : le tracé n’est pas fait de succession de trous à l’aller et au retour le long de la côte. Carnoustie se tortille de telle sorte qu’il est impossible de jouer deux trous consécutifs en profitant des mêmes conditions de vent. Les joueurs doivent constamment adapter leur stratégie de jeu en fonction de ces changements.

Les 16e, 17e et 18e trous sont considérés, et à juste titre, comme étant la plus difficile séquence de conclusion d’un parcours de championnat au monde.

Le 16e est une normale 3 qui compte 245 verges avec un vent généralement défavorable. De l’aveu de Tom Watson, cinq fois vainqueur de l’Omnium, il n’y a pas de normale 3 plus difficile sur la planète.

Le fameux ruisseau Barry serpente les 17e et 18e. L’obstacle doit être traversé et retraversé afin de compléter sa ronde. Mais gare au hors limites à gauche au dernier trou et aux angles d’attaque pour les coups d’approche aux verts. Van de Velde en a chèrement payé le pays en 1999 et Harrington, vainqueur en 2007 lors du dernier passage de l’Open à Carnoustie, a aussi peiné en envoyant sa balle à l’eau. Il n’y a jamais rien d’acquis sur ce terrain sur les deux derniers trous.

Rory McIlroy sait maintenant à quoi s'attendre de Carnoustie

Contrairement à l’Omnium américain où les responsables de la United States Golf Association s’emparent d’un club de golf comme ce fut le cas cette année à Shinnecock Hills et le transforment en parcours quasi injouable, les dirigeants de la Royal and Ancient préférent sélectionner un parcours très difficile et laisser les joueurs et la nature décider du résultat.

De tous les parcours utilisés pour les tournois majeurs au cours des 25 dernières années, c’est le parcours de Carnoustie qui a été le plus difficile avec une moyenne de pointage supérieure de 5,85 coups par rapport à la normale en 1999. Vient ensuite le club Oakmont pour l’Omnium des États-Unis en 2007 avec 5,70.

Deux stratégies s’opposeront cette semaine : passer à l’offensive avec de longs coups de départ et espérer éviter les principaux obstacles ou utiliser des bâtons qui favoriseront la précision pour s’assurer d’atteindre l’allée sur les coups de départ et ensuite jouer de finesse autour des verts.