Jamais facile de prédire qui va gagner un match important entre deux équipes professionnelles, peu importe le sport.

Quand on parle de golf, l’exercice devient encore beaucoup plus compliqué puisqu’il y a 156 compétiteurs sur la ligne de départ. On peut quand même en éliminer plusieurs qui n’ont pratiquement aucune chance de victoire, il n’en demeure pas moins qu’il y en a au moins une trentaine qui peuvent mettre la main sur le titre.

En tête de liste, l’Américain Brooks Koepka qui a raflé quatre titres majeurs au cours des 23 derniers mois, incluant deux victoires lors des deux dernières éditions de l'Omnium des États-Unis.

Comment ignorer un joueur aussi confiant et aussi talentueux? Il a prouvé sa grande valeur lorsque l’enjeu est important et a été en mesure de repousser toute attaque des adversaires lorsque la pression atteint son plus haut niveau. On se doit de le considérer comme l’homme à battre lors de ce 119e Omnium des États-Unis, qui se mettra en branle dès jeudi sur le magnifique parcours de Pebble Beach, en Californie.

Selon les preneurs aux livres de Las Vegas, le Nord-Irlandais Rory McIlroy et l’Américain Dustin Johnson ont tout autant de chances de victoire puisque les deux joueurs sont cotés à 8 contre 1. À la suite de la performance époustouflante de McIlroy à l’Omnium du Canada la semaine dernière, on peut facilement imaginer qu’il pourrait gagner à nouveau cette semaine tellement il est dans une forme splendide.

Personnellement, il est mon premier choix pour l’emporter. Johnson possède aussi tous les atouts pour sortit vainqueur de cette compétition, d’autant plus qu’il a déjà connu passablement de succès sur ce parcours. Les conditions de jeu sont toutefois bien différentes de celles qui prévalent lors du tournoi Pro-Am AT&T présenté en février. Les allées seront plus étroites et plus rapides et l’herbe longue fera souffrir beaucoup de golfeurs cette semaine. L’Omnium des États-Unis se veut le test ultime et tout le monde devra s’ajuster et revoir sa stratégie.

Tiger Woods croit en ses chances

Et Tiger Woods dans tout ça? Le champion du tournoi des Maîtres pourrait surprendre à nouveau car ce parcours favorise les bons joueurs de fers, vu la petitesse des verts. Personne ne sait mieux que Tiger comment gagner un tournoi majeur, lui qui reluque un 16e titre du Grand Chelem. Sa combativité et son grand talent devraient lui permettre d’être dans la lutte jusqu’à la toute fin.

Patrick Cantlay en est un autre qu’il faudra surveiller de très près. Ce joueur un peu obscur est toujours en pleine progression et personne ne tomberait en bas de sa chaise s’il devait l’emporter. Il possède un élan fiable et n’a rien à envier à qui que ce soit au niveau du petit jeu. Il sera assurément dans la lutte, tout comme son compatriote Jordan Spieth qui a semblé retrouver ses points de repère lors de ses dernières sorties. Même si quelques doutes persistent, j’aime ses chances de l’emporter dimanche prochain.

Parmi les autres valeurs sûres qui pourraient être couronnées cette semaine, Xander Schauffele, Justin Rose, Justin Thomas et Rickie Fowler font assurément partie du groupe. Ces joueurs commettent normalement très peu d’erreurs et ne suffirait que l’un d’eux ne connaisse un bon départ pour mêler les cartes. Ils ont tous prouvé qu’ils font partie de l’élite mondiale, mais est-ce suffisant pour gagner un titre aussi important? Ça reste à voir.

Et comment ignorer les Francesco Molinari, Adam Scott, Jon Rahm, Tommy Fleetwood et Jason Day? Ces joueurs ont déjà fait leurs preuves par le passé et se doivent d’être considérés comme de sérieux aspirants. Molinari est une véritable machine de golf mais n’est quand même pas infaillible. On l’a constaté au tournoi des Maîtres en avril dernier.

Scott s’élance mieux que quiconque mais est-ce suffisant pour résister aux meilleurs de la profession? Jason Day est l’un des rares joueurs qui peut dominer totalement ses adversaires, encore faut-il qu’il soit à son meilleur. Rahm et Fleetwood n’ont toujours pas de titre majeur mais on sent que ça pourrait survenir à tout moment; il faudrait tout de même que les astres soient bien alignés pour eux.

Somme toute, les candidats aux grands honneurs sont fort nombreux et c’est tant mieux ainsi. On sait à l’avance que la compétition sera féroce et que les rebondissements seront nombreux. Comment pourrait-il en être autrement alors que tout peut s’écrouler à tout moment sur un parcours comme celui-là? L’herbe longue est tellement pénalisante par endroit qu’il faudra d’abord être en mesure de trouver la balle. Les bons coups seront récompensés mais les moins bons seront pénalisés cruellement. Seuls les plus forts tiendront jusqu’à la toute fin car, en bout de ligne, c’est exactement ce que les organisateurs ont en tête avant même que le tournoi se mette en branle.

On espère couronner le meilleur joueur, celui qui saura jouer les bons coups au bon moment et aussi celui qui saura garder son calme et son sang-froid lors des séquences plus difficiles. Le US Open n’est pas un sprint mais plutôt un véritable marathon. Garder sa concentration cinq heures par jour durant les quatre jours de compétition est loin d’être facile, mis à part toutes les distractions et imprévus qui surviendront durant le tournoi.

Remporter l'Omnium des États-Unis n’est pas à la portée de tous car c’est tout simplement trop exigeant. Ils sont pourtant des milliers à tenter leur chance lors des qualifications, prêts à relever ce grand défi. Pourtant, comme le disait souvent le légendaire Ben Hogan, il n’y a aucun plaisir à disputer ce tournoi car les conditions de jeu sont brutales et que vous devez vous battre constamment pendant 72 trous. Où est le plaisir? sans doute dans les yeux du gagnant le dimanche, en fin de journée!

Vous pourrez suivre le déroulement des quatre rondes de ce tournoi majeur, à partie de jeudi, sur les ondes de RDS.

Bon golf!