Le tournoi Invitation Arnold Palmer est devenu, au fil des ans, un incontournable pour les meilleurs golfeurs  professionnels. Gagner ce tournoi prestigieux permet à son auteur d’être associé pour longtemps au nom d’Arnold Palmer, une légende du golf et un homme très respecté qui nous a malheureusement quitté il y a un peu plus de deux ans. C’est avec beaucoup d’humilité et d’émotion que l’Italien Francesco Molinari a accepté le trophée emblématique remis au champion, dimanche, à la suite d'une spectaculaire ronde de 64.

Molinari accusait pourtant un retard de 5 coups à l’aube de la ronde finale et comptait pas moins de 16 joueurs devant lui au classement. Avec un Rory McIlroy en grande forme et un Matthew Fitzpatrick bien installé au sommet, rien ne laissait présager que Molinari allait être dans la course. C’était bien mal connaître le champion en titre de l’Omnium britannique, car il a ébloui la foule avec 8 oiselets et 10 normales lors de cette ronde ultime en jouant de façon méthodique et précise à la fois. Le fait qu’il ait terminé sa ronde près de 2 heures avant le dernier duo a peut-être enlevé un peu de suspense, mais ç'a surtout eu un effet de pression supplémentaire sur les joueurs qui étaient toujours sur le parcours. Lorsque Molinari a calé un coup roulé d’une quarantaine de pieds pour l’oiselet au vert du 18e, la foule a littéralement explosé et le son s’est vite propagé partout sur le parcours. Dès que l’on a affiché son pointage cumulatif de moins-12 sur les différents tableaux, les joueurs ont commencé à paniquer et à forcer la note, tentant par tous les moyens de rattraper le meneur. Certains étaient en position de le faire, mais de toute évidence, personne n’y est parvenu.

McIlroy, champion en titre, semblait en bonne position pour défendre son titre, mais son jeu décousu et son manque de précision sur les verts l’ont vite éloigné de la tête. C’était pourtant la 10e fois, au cours des 12 derniers mois, que McIlroy était du dernier groupe d’une ronde finale, mais il a été incapable de remporter une seule victoire. A-t-il perdu la touche magique qui lui a permis d’inscrire 14 victoires sur le circuit? Souhaitons que non car il demeure l’une des figures dominantes du golf professionnel et l’un des meilleurs de la profession. Il lui faudrait juste être un peu plus opportuniste sur les verts et tout reviendra à la normale. Quant au jeune Matthew Fitzpatrick, il continue d’impressionner par son sang-froid ainsi que par la qualité de son jeu. À 24 ans, il se comporte déjà comme un vétéran et connaîtra sans doute beaucoup de succès au cours des prochaines années. Sa 2e place à Bay Hill lui rapporte 972 000 $ et lui permet de passer du 44e au 33e échelon du classement mondial. De plus, à la suite de cette performance, Fitzpatrick recevra une invitation pour joindre les rangs du circuit PGA Tour l’an prochain s’il accepte les conditions qui s’y rattachent. Parions qu’il évoluera sur les circuits européen et américain en 2020.

Pour le champion Francesco Molinari, cette 3e victoire en carrière sur le circuit PGA Tour s’inscrit dans la suite normale des choses. Avec la saison extraordinaire qu’il a connue l’an passé, Molinari avoue bien humblement que sa confiance est beaucoup plus grande et qu’il se sent davantage capable de relever tous les défis. Qui oserait le contredire? Il est à nouveau 7e joueur mondial et est passé de la 151e à la 20e position du classement de la Coupe FedEx. À la suite de cette époustouflante performance qu’il nous a offerte dimanche, on a déjà hâte de voir la suite. Il sera de toute évidence parmi les favoris au Championnat des joueurs cette semaine.

Premier grand rendez-vous de la saison

Sans manquer de respect aux Championnats mondiaux de golf, j’estime que le premier grand défi de l’année 2019 s’amorce dès jeudi sur les allées du prestigieux parcours TPC Sawgrass, situé à Ponte Vedra, en Floride. Ce tournoi, communément appelé le 5e tournoi majeur de la saison, regroupera la crème de la crème de l’élite du golf professionnel. Selon plusieurs, il s’agit du tournoi le plus difficile à gagner, ne serait-ce que pour les difficultés  que présente ce parcours signé Pete Dye.

L’an passé, l’Américain Webb Simpson l’avait emporté par 4 coups devant un trio formé de Charl Schwatzel, Xander Schauffele et de Jimmy Walker. Simpson avait joué du golf très inspiré, retranchant pas moins de 18 coups à la normale. Il aura fort à faire pour défendre son titre cette année, car les candidats de qualité sont très nombreux et que plusieurs d’entre eux affichent leur meilleure forme présentement.

Vous pourrez suivre le déroulement des 3e et 4e rondes, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.