Lors de toute compétition sportive, on a toujours un souhait; que le meilleur gagne! Et bien, à mon avis, c’est exactement ce qui est arrivé, dimanche après-midi, lors de la ronde finale de l’Invitation Arnold Palmer. Même s’il accusait 2 coups de retard à l’aube de la ronde ultime, le Nord-Irlandais Rory McIlroy a ébloui la foule et les millions de téléspectateurs avec une ronde de 64, ponctuée de 5 oiselets lors des 6 derniers trous pour finalement coiffer son plus proche rival par une marge de 3 coups. McIlroy a frôlé la perfection pendant ces 18 trous mémorables.

Je ne m’en cache pas, Rory McIlroy est mon joueur favori, car j’estime qu’il est le meilleur joueur de golf de la planète. Il possède un élan à faire rêver, alliant puissance et précision. Il est vraiment dominant avec un bois de départ en mains et s’est même permis une claque de 373 verges au 16e trou lors de la finale. McIlroy est dans une classe à part, tout comme l’était Tiger Woods à ses meilleures années. Il y a très peu de joueurs professionnels qui sont en mesure de gagner un tournoi par plusieurs coups; Jason Day et Dustin Johnson font sans doute partie du groupe sélect et on pourrait peut-être ajouter le nom de Tiger Woods à nouveau dans un avenir rapproché.

Les statistiques de Rory McIlroy lors de l’Invitation Arnold Palmer ont de quoi faire peur; premier pour la puissance des coups de départ, premier pour les verts atteints en coups prescrits et premier pour les coups roulés. Ça peut sembler difficile à croire, mais il n’a eu besoin que de 100 coups roulés lors des 72 trous de compétition. Cette victoire, sa première sur le circuit depuis le Championnat du Tour 2016, lui permet de se hisser au 7e échelon du classement mondial et de passer de la 178e à la 24e position de celui de la Coupe FedEx.

À 28 ans, il revendique déjà 14 victoires sur le circuit PGA Tour, incluant 3 titres majeurs. Il ne lui manque qu’une victoire au Masters pour compléter le Grand Chelem, victoire qui pourrait bien arriver dans quelques semaines s’il maintient le moindrement sa forme actuelle. L’analyste Johnny Miller l’a une fois de plus critiqué il y a quelques jours, mentionnant au passage que McIlroy jouait du moins bon golf depuis qu’il a décidé de passer plus de temps au gymnase. À la suite de sa performance à Orlando, il a dû ravaler ses paroles, car McIlroy est un super athlète qui a choisi le golf comme profession. Il serait temps que Monsieur Miller arrive en l’an 2000 et qu’il constate que les golfeurs performants et durables sont des athlètes de premier plan et que l’entraînement physique est en grande partie axé sur la souplesse pour les golfeurs professionnels. Peut-être est-il un peu jaloux des corps d’Adonis que démontrent les McIlroy, Day, Johnson et Woods ainsi que plusieurs autres.

Parlant de Tiger, il a une fois de plus fait un pas dans la bonne direction et a été impliqué dans la course jusqu’à la toute fin à Bay Hill. Son coup de départ hors limite au 16e trou de la ronde finale a fait mal, mais il a tout de même terminé en 5e place au classement final. Il est maintenant 105e joueur mondial et continue de gravir les échelons à chacune de ses sorties. Il occupe également la 35e position à la Coupe FedEx et sera de nouveau en action dans 2 semaines à Houston lors du dernier tournoi présenté avant le Masters.

Le grand perdant de la fin de semaine demeure le Suédois Henrik Stenson. Il a joué du très bon golf durant tout le tournoi, mais a semblé manquer d’énergie sur le dernier neuf, incapable de soutenir le rythme infernal imposé par McIlroy. Justin Rose a aussi prouvé sa grande valeur et est demeuré dans la lutte jusqu’à la toute fin. Il a été un témoin privilégié de la performance époustouflante de McIlroy lors du dernier parcours puisqu’ils évoluaient ensemble dans l’avant-dernier groupe. Rose n’a pas à rougir de sa performance puisqu’il a ramené 2 cartes de 67 lors des rondes du weekend.

La plus belle surprise de ce tournoi demeure toutefois  l’excellente prestation offerte par l’Américain Bryson DeChambeau qui a terminé seul en 2e place. Le jeune homme de 24 ans a été le seul à suivre de près l’éventuel gagnant mais des bogueys sur les 2 derniers trous ont mis fin à ses espoirs de victoire. DeChambeau, surnommé " Le scientifique " par ses pairs, a donné tout ce qu’il avait, mais McIlroy s’est avéré trop fort. Cette 2e place lui permet tout de même de passer de la 95e à la 61e position mondiale et de se retrouver au 19e échelon du classement de la Coupe FedEx. Retenez bien ce nom, car il pourrait surprendre à nouveau prochainement.

Prochaine étape : le Championnat mondial match play Dell Technologies

On quitte la Floride pour le Texas pour les 2 prochaines semaines au circuit PGA Tour. Ce sera d’abord le Championnat mondial Match-Play auquel sont conviés les 64 meilleurs joueurs au classement mondial. Cette année, on a dû aller jusqu’à la 69e position pour compléter le tableau, car 5 joueurs qualifiés se sont désistés :  Justin Rose, Henrik Stenson, Rickie Fowler et Adam Scott n’ont pas jugé bon de s’inscrire alors que Brooks Koepka soigne toujours une blessure à un poignet. Quoi qu’il en soit, on aura droit à une compétition de première classe et on a déjà hâte de revoir les Mickelson, Johnson, Garcia et McIlroy batailler pour les grands honneurs. Vous aurez droit aux matchs de demi-finales ainsi qu’à la grande finale, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.

Mentionnons que le circuit PGA Tour présente également un tournoi en parallèle cette semaine, soit le Championnat Corales, présenté à Punta Cana, en République dominicaine, un magnifique parcours en bordure de mer que plusieurs golfeurs québécois ont eu la chance de jouer ces dernières années. Parmi les joueurs inscrits, mentionnons les Jim Furyk, Graeme McDowell, Emiliano Grillo, Angel Cabrera, Mike Weir et Corey Conners. C’est une belle occasion pour les joueurs qui ont perdu leurs droits de jeu au cours des dernières années de renouer avec la compétition et de prouver, dans certains cas, qu’ils peuvent encore compétitionner à un haut niveau…ne serait-ce que pour une dernière fois!

Ça vous rappelle quelque chose?