AUGUSTA, États-Unis - Le Masters 2018, qui débute jeudi à Augusta, a tout pour devenir un classique et marquer l'histoire du golf avec le revenant Tiger Woods, l'ambitieux Justin Thomas ou encore le revanchard Dustin Johnson.

C'est Tiger Woods lui-même qui le dit : « Je ne crois pas qu'il y ait un favori clairement identifié », a souligné l'ancien no 1 mondial, quadruple vainqueur de l'épreuve.

« Il y a tant de joueurs qui jouent bien au même moment, c'est ce qui fait de ce Masters 2018 un rendez-vous tellement exaltant », a-t-il poursuivi.

La première information d'importance est que Woods lui-même fait partie des prétendants à la victoire finale, ce qui paraissait impensable il y a seulement trois mois.

À 42 ans, après trois saisons désastreuses et quatre opération du dos, le « Tigre », revenu à la 103e place mondiale, a fait forte impression en mars.

Il a terminé deuxième du Valspar Championship et a confirmé avec sa cinquième place dans le prestigieux Arnold Palmer Invitational.

« Pour une raison que je n'explique pas, tout est revenu, ma vitesse, mon corps, ma synchronisation », a résumé le joueur aux 14 titres du Grand Chelem, dont le dernier succès dans un rendez-vous majeur remonte à 2008 (US Open).

Garcia pour doubler la mise

Mais, a rappelé Woods, « ce parcours est différent de tous les autres ».

Malgré ces références horticoles avec ses trous portant des noms d'arbustes et de buissons, l'Augusta National Golf Club n'est pas une promenade bucolique.

Le tenant du titre, l'Espagnol Sergio Garcia, a empoché sa première victoire en Grand Chelem en sauvant une situation compromise grâce à un coup de génie sur le trou no 13, azalée, qui est depuis le mois dernier le prénom de sa fille.

Mais Garcia, dont le meilleur résultat cette année est une 9e place, n'a pas les faveurs des pronostics : seuls trois joueurs, Woods, le légendaire Jack Nicklaus et Nick Faldo, ont réussi à conserver leur titre d'une année sur l'autre à Augusta.

Pour beaucoup, le favori s'appelle Justin Thomas, le no 2 mondial qui a remporté le Honda Classic, terminé 2e du Championnat du Mexique, puis 4e du Championnat du monde de match-play.

L'Américain, vainqueur du Championnat PGA en 2017, peut faire coup double et devenir no 1 mondial en cas de succès dimanche.

« C'est un objectif important pour moi, mais en même temps, je sais que si je continue à bien jouer et à être à la lutte pour des victoires, cela va venir de soi-même », a-t-il souligné, toujours aussi flegmatique.

McIlroy est confiant

L'actuel no 1 mondial, Dustin Johnson, n'avait pas participé au Masters en 2017 et pour cause : il s'était blessé au dos la veille du coup d'envoi en tombant dans les escaliers de la maison qu'il louait.

À l'époque, Johnson était sur une nuage et avait remporté trois épreuves coup sur coup (Genesis Open, Championnat du Mexique et Championnat du monde de Match-play).

Depuis, il court après cet état de grâce, même s'il a remporté le Northern Trust et la première épreuve officielle de 2018, le tournoi des champions.

« Je sais que gagner un tournoi du Grand Chelem n'est pas facile, peu importe ce qui s'est passé avant », a-t-il balayé.

Outre Thomas, l'Espagnol Jon Rahm et l'Américain Jordan Spieth, vainqueur de l'édition 2015, peuvent aussi le déloger de la première place mondiale.

Ancien no 1 mondial, le Nord-Irlandais Rory McIlroy veut lui boucler son Grand Chelem et accrocher à son palmarès le dernier titre qui lui manque, ainsi que le célèbre blazer vert qu'endosse chaque vainqueur.

« Je me sens en confiance, mon jeu est bien en place, je ne pense pas que je pourrais aborder l'épreuve dans de meilleures conditions », a-t-il prévenu.

La légendaire histoire du Augusta National