MONTRÉAL - Il y a trois ans, Rémi Bouchard ne croyait pas qu’il se retrouverait actuellement en Floride pour participer aux qualifications du circuit des Champions. Mais des évènements lui ont fait changer d’idée.

Le golfeur âgé de 49 ans, qui participe depuis mardi à la phase régionale des qualifications du penchant senior de la PGA, a perdu sa sœur l’an dernier alors que cette dernière est décédée des suites d’un cancer à l’âge de 50 ans.

« Ça remet les choses en perspective. Je me suis dit pourquoi ne pas prendre le risque dès cette année même si je n'ai pas beaucoup joué lors des dernières saisons », a mentionné le professionnel du golf Le Mirage dans un entretien avec le RDS.ca avant son départ pour Orlando.

Plus les 50 ans requis pour être admissible approchaient, plus Bouchard se disait que c’était maintenant ou jamais.

« Tu te dis que tant qu’à l’essayer, je vais le faire maintenant plutôt qu’à 59 ans. Je sais que si je joue bien, j’ai des chances », a-t-il lancé. Et ses chances sont toujours bien vivantes puisque Bouchard a remis une première carte de 71 (moins-1), ce qui le place à égalité au 11e rang après la première de quatre rondes.

Le diplômé de l’Université de l'Indiana s’est dirigé en Floride la semaine dernière pour se préparer adéquatement pour cette étape importante de sa carrière. À son départ, Bouchard ressentait une excitation qu’il n’avait pas eue depuis longtemps.

« Je ne suis pas nerveux encore. Je suis excité d’y aller et d’aller pratiquer. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait cela », a relaté celui qui a déjà essayé de se qualifier sur le circuit de la PGA au début des années 1990.

Il approche ces qualifications régionales d’une manière bien différente que lorsqu’il était plus jeune.

« C’est moins une question de vie ou de mort que les qualifications de la PGA dans le temps où tu essaies d’avoir un emploi, a-t-il expliqué. Ce n’est pas la fin du monde si je ne me qualifie pas, mais il y aura une bonne compétition. »

S’il n’était pas convaincu de participer à ce tournoi il y a trois ans, Bouchard est aujourd’hui certain de ses ambitions. Le Québécois tentera sa chance de nouveau l’an prochain s’il ne parvient pas à se qualifier à sa première année d’admissibilité.

« On est peut-être des "p’tits vieux", mais on est encore capable de jouer », a-t-il rappelé en rigolant. « C’est la beauté de ce sport. On peut encore compétitionner à un très haut niveau à cet âge comparé à d’autres disciplines », a-t-il estimé en affirmant au passage que Vijay Singh fera le saut sur le circuit en 2014.

Un coup à la fois

C’est un cliché - et il le reconnaît -, mais Rémi Bouchard devra garder sa concentration et y aller un trou à la fois sur le parcours Orange County National.

Rémi Bouchard« Mon expérience dans des tournois de quatre jours me servira. Je me suis rendu plus tôt pour analyser le terrain et me bâtir un plan de match. Mais c’est important que je joue ma game et que je n’essaie pas de jouer contre les autres », a-t-il souligné.

Au terme des quatre rondes de la phase régionale, une dizaine de joueurs seront retenus pour l’étape finale en vue d’obtenir leur carte pour le circuit des Champions. Celle-ci aura lieu du 19 au 22 novembre prochain au réputé TPC à Scottsdale en Arizona.

Si Bouchard obtient son droit de jeu pour la saison 2014, il pourrait être admissible à participer à entre 15 et 20 tournois tout dépendant des conditions attachées à la carte.

Le résidant de Candiac n’est pas le seul Québécois à prendre part à ces qualifications. Marc Girouard, Marc Hurtubise et Michel Dagenais sont aussi sur les allées du Orange County National cette semaine pour obtenir leur billet pour l’étape finale.

« Si un de la gang passe, ce sera une certaine fierté pour le Québec. Les gens le reconnaissent et savent que ce n’est pas facile de percer sur les circuits américains », a-t-il reconnu.

Bouchard reste serein dans son approche et sait qu’il a l’appui de ses amis qui lui ont répété à maintes reprises que tout se passerait bien pour lui.

« Quoi qu’il arrive, je vais me donner sur chaque coup. Si ça passe, tant mieux. Sinon, ce sera une nouvelle expérience et je vais réessayer l’an prochain », a-t-il conclu.