Le retour au jeu de Tiger Woods lors de la dernière semaine aux Bahamas pourrait fort bien s’inscrire à la triste liste des ouragans qui ont déferlé sur les Caraïbes ou le sud de la Floride et au Texas au cours des derniers mois. Loin de moi avec cette comparaison l’idée de diminuer les ravages et conséquences catastrophiques des tempêtes qui ont été si coûteuses aux populations et régions ravagées.

Absent de la compétition pour plus de 300 jours, Woods, grâce à son retour à la compétition lors du Challenge Mondial Hero, un tournoi dont la totalité des revenus sont versés à sa fondation;  a su raviver un intérêt pour le golf que lui seul avait provoqué lors de son entrée en scène il y a 20 ans.

La planète golf a brillé au cours des derniers jours comme elle ne l’avait pas depuis plusieurs mois. Télé spécialisée, sites spécialisés, magazines spécialisés, bulletins d’information des télés et médias généralistes, personne n’y a échappé : Tiger Woods était de retour au jeu.

Que l’on soit fan, sportif dans l’âme, critique ou non du personnage, chacun y a trouvé son compte.

Maintenant que le tournoi a été gagné de brillante façon par Rickie Fowler qui nous a servi une ronde record de 61 en parcours final pour remporter la victoire, quel est le bilan que l’on peut tracer de ce retour au jeu de Tiger Woods?

Il a complété le tournoi en 9e position accusant un retard de dix coups sur le vainqueur. Il a su tenir tête aux autres joueurs vedettes qui participaient à la compétition. Il n’a pas grimacé de douleur lors de ses élans. Ses résultats statistiques se comparent aux meilleurs de la profession. Il a affiché une mine réjouie tout au long du tournoi. Bref, un retour au jeu convenable. Sinon mieux qu’anticipé.

Est-ce suffisant pour faire de lui un des joueurs qui peuvent aspirer aux grands honneurs en 2018?

Trop tôt pour le dire de son propre aveu. Mais il faut reconnaître qu’il y a bien longtemps qu’il ne nous a pas présenté une aussi belle attitude en compétition et une aussi bonne forme. Cela peut-il durer?

Pas certain de la réponse. Au-delà des statistiques, on en conviendra très encourageantes, plusieurs questions demeurent sans réponse. État d’esprit? État physique après quatre rondes? Qu’adviendra-t-il dans le cadre d’un tournoi officiel? Et dans le cadre d’un tournoi majeur?

Que l’on soit un fan inconditionnel ou un critique invétéré de Tiger, il reste que sa seule présence a suscité un intérêt que nous n’avions pas vu depuis longtemps sur la scène du golf professionnel malgré l’émergence au cours des dernières années de joueurs exceptionnels. Spieth, Thomas, Rham, Fowler, Johnson : Malgré tous leurs exploits, ils n’ont pas réussi à effacer dans la mémoire collective ce que Woods a accompli.

Malgré ses frasques et ses fautes, il demeure celui qui est le point de référence du golf professionnel. Celui qui voudra prendre sa place a encore passablement de travail à faire, surtout si l’on tient compte de ses résultats au cours de la fin de semaine.