Le classement

SAN DIEGO – Treize années d’attente, ce n’était visiblement pas suffisant pour le parcours Torrey Pines, qui a décidé de se faire attendre un peu plus. Après 90 minutes de retard, résultat d’une météo bien malcommode, les joueurs ont enfin pu fouler les allées du terrain, qui a offert de bons défis.

Même s’il n’était pas attendu au sommet, Russell Henley est celui qui a le mieux apprivoisé les particularités de Torrey Pines, en compagnie de Louis Oosthuizen, s’offrant une ronde de 67. Dans le cas d’Oosthuizen, il repose à -4 après 16 trous. Il complètera ses deux derniers trous en matinée vendredi, après avoir été freiné par la noirceur. Cette première journée pratiquement sans faille aura permis à Henley de gagner en confiance, lui qui n’a jamais connu beaucoup de succès en tournois majeurs.

« Je n’ai pas joué du très bon golf constant dans les tournois majeurs et à l’Omnium des États-Unis. Pour moi, l’important c’est d’être confortable. C’est pour ça qu’on voit toujours les joueurs bien placés au classement connaître du succès. Ils sont confortables dans les situations difficiles, sur les terrains difficiles. J’y travaille, j’essaie d’être confortable ici, c’est un bon test. »

S’il n’a jamais été dominant, voire même dans la course pour remporter les honneurs d’un majeur, Henley a tout de même un historique intéressant à l’Omnium des États-Unis, où il a disputé son premier tournoi sur le circuit de la PGA en 2010 comme joueur amateur. Mine de rien, Henley avait alors terminé le tournoi au 16e échelon, le meilleur classement d’un amateur à cette édition. À ses deux dernières participations, il avait enregistré une 25e et une 27e position.

De son côté, Oosthuizen devra compléter sa ronde vendredi matin, mais il a profité d’une excellente séquence de trois oiselets consécutifs sur son neuf d’aller pour grimper les rangs au classement.

Parlant de joueurs qui connaissent du succès, impossible de passer sous le silence les performances de Brooks Koepka, majeur après majeur. De ses huit victoires sur le circuit de la PGA, quatre sont survenues lors de tournois majeurs, dont deux à l’Omnium des États-Unis (2017 et 2018).

Après sa deuxième place au Championnat de la PGA, Koepka a repris où il en était et il a remis une carte de -2.

« J’ai compris beaucoup de choses en 2014, même si je n’ai pas gagné le tournoi [l’Omnium des États-Unis]. J’ai compris le plan de match, j’ai compris différentes situations et comment disputer le tournoi. »

Dans leur rétroviseur, Henley et Oosthuizen peuvent voir l’Espagnol Rafa Cabrera Bello et Francesco Molinari, un coup derrière.

Sur les traces de Tiger Woods

En juin 2008, lors de la dernière édition de l’Omnium des États-Unis à Torrey Pines, Xander Schauffele était âgé de 14 ans et il avait été témoin de la victoire historique de Tiger Woods, sa dernière à ce tournoi majeur. Treize ans plus tard et alors qu’il est âgé de 27 ans, voilà que Schauffele peut aspirer à remporter un premier tournoi majeur en carrière, là où s’était écrite l’histoire devant ses yeux.

« J’ai attendu longtemps pour être ici. J’avais 14 ans et j’ai été témoin d’un évènement historique. J’ai toujours été très motivé depuis ce temps, c’est très plaisant d’être ici. »

C’est maintenant au tour de Schauffele de répondre aux attentes élevées, ce qu’il a fait avec brio avec une ronde de 69 jeudi pour entamer sa ronde.

Après avoir offert un conte de fées aux partisans de golf il y a quelques semaines en remportant le Championnat de la PGA, Phil Mickelson a eu plus d’ennuis en Californie. Lefty n’a jamais été vraiment en possession de ses moyens, commettant cinq bogeys. Il a remis une carte de 75.

Le champion en titre Bryson DeChambeau a connu beaucoup de difficultés également, lors de cette première ronde. Il a enchaîné plusieurs mauvais coups, montrant également quelques signes de frustration au cours de sa ronde. Il a été en mesure d’inscrire un oiselet au 18e trou pour limiter les dégâts et conclure sa ronde à +2.

Reconnu pour être un bourreau de travail, DeChambeau s’est dirigé droit vers le champ de pratique après sa ronde, même s’il a terminé à la noirceur, signe qu’il ne compte pas reproduire les mêmes erreurs vendredi, pour la 2e ronde.

Journée difficile pour l’Unifolié

Mis à part le pointage d’Adam Hadwin pour sauver l’honneur, les joueurs canadiens ont connu une journée au bureau difficile lors de la première ronde. Sans faire trop de bruit, Hadwin est parvenu à remettre une ronde de 70 pour se hisser au 11e rang, à trois coups de la tête après une ronde.

Après des performances plus qu’encourageantes en tournois majeurs cette saison, Corey Conners avait toutes les raisons du monde de s’amener en pleine confiance aux abords de Torrey Pines. La journée ne s’est pas déroulée comme souhaité pour le Canadien, qui n’a pu faire mieux qu’une carte de 75.

Tout n’est toutefois pas coulé dans le béton pour Conners. Après une ronde de 73 au Tournoi des Maitres, il y a quelques mois, Conners avait rebondi avec une carte de 69 et il avait pris la 8e place du tournoi. Il devra toutefois accélérer le pas s’il désire voir de l’action pour les rondes de la fin de semaine.

De son côté, Mackenzie Hughes a remis une carte de 73. Taylor Pendrith a été victime d’une mauvaise séquence de trois bogeys lors de son neuf d’aller et il n’aura pas été en mesure de s’en remettre, terminant la journée à 75.

La première ronde sera complétée en matinée vendredi matin, puisque plusieurs groupes n’ont pas eu le temps nécessaire pour finir avant la noirceur.