Bienvenue au Royal Birkdale situé à environ trois kilomètres de la ville de Southport, tout juste au nord de Liverpool. On se trouve sur la côte nord-ouest de l’Angleterre. De l’avis de plusieurs, c’est le plus intéressant des parcours utilisés dans ce pays en vue de la présentation de l’Omnium britannique. Il n’a rien à envier aux links écossais et irlandais et possède autant d’histoire que les célèbres tracés de St Andrews ou Carnoustie.

Le club a été fondé en 1889. Pourtant, on a attendu jusqu’en 1954 avant d’y présenter un premier Omnium. Ce sera la dixième fois qu’on jouera le plus ancien tournoi sur ces terres. Au premier coup d’œil, ce qui accroche les visiteurs, c’est le chalet de style art déco qui n’est en rien comparable avec les manoirs généralement utilisés pour abriter les clubs sélects. L’architecte George Tonge a voulu en 1935 donner l’impression qu’il s’agissait de la réplique d’un paquebot s’avançant vers la mer d’Irlande. À chacun sa vision…

Le chalet du Royal BirkdaleLe terrain est une normale 70 qui se jouera sur 7 156 verges. Normale 34 à l’aller et 36 au retour. La plupart des terrains dans les îles britanniques étalent les trous en succession le long de la côte, ce qui signifie que les golfeurs auront successivement un vent favorable et un vent défavorable pour chaque portion du 18 trous. Pas au Royal Birkdale. Exemple : Le deuxième trou est à angle de 90 degrés comparativement au premier. Le troisième trou est parallèle avec le précédant mais en direction opposé. Puis on change encore de direction à angle droit pour le premier par 3 long de 199 verges.

Le golfeur qui n’a pas établi au préalable sa stratégie de jeu ne tiendra pas le coup très longtemps.

Selon les standards modernes, le parcours n’est pas très long. Quels sont ses défenses : Les conditions météorologiques. Le vent, la pluie et les changements brusques qui surviennent souvent sur le bord de la Mer d’Irlande peuvent devenir des cauchemars en l’espace de quelques minutes.

Il faudra aussi être précis sur les coups de départ. Pas nécessaire de toujours avoir un bois un en main. À preuve, Phil Mickelson qui a indiqué qu’il préférera un bois 3 et un fer 3 de départ et qu’il n’aurait pas de bois un dans son sac. Les allées sont moins accidentées que les autres parcours de type links. Mais elles seront aussi plus étroites. En moyenne, 28 verges de largeur comparativement aux terrains de stationnement d’Erin Hills utilisé pour l’Omnium américain et dont les allées variaient de 40 à 60 verges de largeur. Beaucoup moins d’espace de manœuvre cette semaine.

Il faudra aussi se méfier des fosses de sable. On en compte 123 et une cinquantaine de ces fosses sont directement en jeu sur les coups de départ. La plupart, comme c’est le cas sur les tracés links, ressemblent à de profonds cratères. À éviter à tout pris. Les balles souvent donnent l’impression d’être littéralement attirées vers ces obstacles.

Les verts ne seront pas ultra rapides. On parle de vitesse moyenne de 10,5 à 11 sur l’échelle stimpmeter. Impossible d’avoir des verts plus rapides, sinon les balles ne tiendraient pas sur des surfaces régulièrement balayées par des bourrasques de vent de plus de 30 à 40 kilomètres heures. Les verts d’ailleurs ont une superficie qui varie entre 4 500 et 5 000 pieds carrés. La moyenne des terrains sur le PGA Tour est de 6 000 pieds carrés. Ceux de Pebble Beach ont une moyenne de 3 500 pieds carrés.

Les hautes dunes de sable, fort nombreuses sur le parcours, augmentent les dénivellations. Si elles compliquent la vie des golfeurs, elles représentent sûrement un point de vue exceptionnel pour les spectateurs et il ne sera pas étonnant de voir plus de 40 000 amateurs y prendre place, sans oublier les estrades.

Si vous êtes à la recherche du gagnant, misez sur un joueur qui optera pour la précision de ses coups de départ et une stratégie de jeu basée sur la patience. On ne peut pas gagner en l’espace de quelques coups au Royal Birkdale. C’est un long exercice qui a l’habitude de couronner vraiment les meilleurs parmi les meilleurs.

J’ai l’impression qu’un joueur au style de Paul Casey pourrait, dans quelques jours, sourire avec le Claret Jug en main.