AUGUSTA, États-Unis - Si Tiger Woods remporte un 19e tournoi majeur, Jack Nicklaus veut être le premier à lui serrer la main. Mais si cela ne se produit pas, il ne sera pas trop fâché non plus.

«Pourquoi est-ce que je voudrais perdre mon record?, a confié le 'Golden Bear' à son arrivée au Augusta National, où il a gagné six fois le Tournoi des maîtres. Pourquoi est-ce que je souhaiterais ça? Je pense que Tiger va probablement battre mon record, et j'espère y être si ça se produit, mais personne ne veut se faire dépasser.»

Nicklaus a déjà dit que ce ne serait qu'une formalité que Woods éclipserait un jour son record de 18 gains en tournoi majeur. Et personne ne le contredisait, surtout pas après le triomphe de Woods à l'Omnium des États-Unis de 2008, son 14e en tournoi majeur.

On disait alors que Tiger, à 32 ans, avait encore beaucoup de temps pour ajouter cinq trophées prestigieux à son palmarès. Mais les choses ont tourné au vinaigre pour Woods: son mariage s'est écroulé après les révélations de son infidélité, et son jeu ne s'en est pas encore remis. Il tente d'ailleurs d'apporter un correctif de plus à son élan.

Woods, qui est dans les années les plus productives de sa carrière, n'est plus la figure intimidante qu'il a déjà été, celui qui trouvait si souvent le moyen de gagner lors de la dernière ronde. Woods était naguère le favori dès qu'on le savait inscrit à un tournoi, mais ce n'est plus le cas.

Phil Mickelson est le champion en titre du Tournoi des maîtres, et il vient de signer un gain impressionnant à Houston. C'est lui qu'on voit clairement comme favori pour ce week-end, à Augusta.

En comparaison avec le Tiger repentant de 2010, à sa première présence à Augusta depuis les révélations extraconjugales, les réponses de Woods avaient toutefois plus de mordant, cette semaine.

«Mon objectif principal est d'être fin prêt dès le coup du départ du premier trou, a dit Woods. Pour ce qui est de devenir une meilleure personne, c'est quelque chose que j'essaie de faire à chaque jour. Ça ne va pas changer.»

Il est indéniable que Woods connaît le parcours d'Augusta de fond en comble. Depuis son arrivée chez les pros et son gain record avec moins 18 en 1997, il n'a jamais raté la fin de semaine au Tournoi des maîtres. Depuis six ans, il n'a jamais fait pire qu'une sixième place.

Même l'an dernier, alors qu'il n'avait pas joué depuis cinq mois, Woods s'est trouvé en haut de tableau jusqu'au dernier jour, finissant à égalité au quatrième rang. On ne l'a toutefois pas vu dans le peloton de tête des trois derniers tournois majeurs, et il n'est plus considéré comme l'homme à battre.

Mickelson a réussi pas moins de 18 oiselets à l'Omnium de Houston, le week-end dernier. Il a prévalu par trois coups, signant sa première victoire depuis le Tournoi des maîtres de l'an dernier.

«J'ai l'impression que j'avais cette qualité de jeu en moi sans réussir à la concrétiser, cette année, a dit Mickelson. C'est une belle sensation d'avoir une performance de ce genre-là avant Augusta.»