Quelle belle victoire pour Darren Clarke, vainqueur dimanche dernier sur les allées du club de golf Royal St-George's.

Méthodique et solide dans tous les aspects du jeu, le Nord-Irlandais a étalé son grand talent durant les quatre jours de compétition et a su maté ce difficile parcours malgré le vent et la pluie.Rien n'a semblé perturber la concentration de Clarke et j'irais même jusqu'à dire qu'il n'a jamais perdu son sourire et sa bonne humeur. Son élan était à point, si bien qu'il a su contrôler ses trajectoires de balle et la distance de ses coups, ce qui lui a permis d'éviter les nombreux pièges de ce parcours. Il a ainsi pu résister aux attaques de dernière heure de ses principaux rivaux, les Américains Phil Mickelson et Dustin Johnson. La charge de Mickelson sur les dix premiers trous de la ronde finale n'était pas sans rappeler celle de Tiger Woods lors de la dernière édition du tournoi des Maîtres.

Mickelson a joué du golf très inspiré en début de journée et a même frôlé la perfection sur les dix premiers trous de la ronde finale, retranchant pas moins de 6 coups à la normale pour se retrouver comeneur. C'est un petit roulé raté sur une distance d'à peine deux pieds au 11e trou qui a mis fin à sa spectaculaire remontée. Mickelson a paru ébranlé par la suite et s'est graduellement sorti du tournoi en commettant 3 autres bogeys sur le neuf de retour. Tout comme pour Woods au Masters, la commande semblait trop lourde et le grand gaucher a dû se contenter d'une égalité en 2e place en compagnie de son compatriote Dustin Johnson, victime d'un boguey au dernier trou.

Ce dernier a connu un lent départ puis a montré les dents au début du 2e neuf en s'approchant à seulement deux coups du meneur. Le point tournant de sa ronde est survenu au 14e trou, une longue normale cinq. Johnson a frappé un coup de départ canon, si bien qu'il s'est senti obligé d'attaquer le vert à son deuxième coup; 265 verges, vent soufflant de droite à gauche et petits piquets blancs sur la droite. Johnson bloque son coup sur la droite et voit sa balle atterrir hors limites...ainsi prenait fin sa course aux grands honneurs. Je persiste à dire qu'il a tout de même pris la bonne décision. Ces gars-là jouent pour gagner. Avec un retard de deux coups avec seulement cinq trous à jouer, il se devait d'attaquer même si c'était risqué. Lorsque l'occasion de remporter un majeur se présente, il faut la saisir et parfois forcer la note. Johnson ne pouvait se fier sur une éventuelle erreur de Clarke, c'était à lui de tenter de mettre de la pression sur le meneur, mais, ça n'a pas fonctionné...cette fois. À 27 ans, talentueux comme il est, il aura sans doute bien d'autres chances de se reprendre.

Qu'est-ce qu'on mange en Irlande du Nord?

Ce petit pays du Royaume-Uni vient de voir l'un des leurs remporter un titre majeur pour la troisième fois au cours des 13 derniers mois.

Comment expliquer un tel phénomène? Est-ce le fait que les champions nord-irlandais apprennent à jouer au golf dans des conditions extrêmes. Une chose est certaine, ils ont du caractère et ne se laissent pas abattre facilement.

Greame McDowell est celui qui a parti le bal l'été dernier en remportant le US Open à Pebble Beach. Puis, il s'est distingué à nouveau lors de la coupe Ryder avant de gagner un duel époustouflant devant Tiger Woods lors du Challenge Chevron. Puis, ce fut au tour du jeune McIlroy de nous étourdir avec une superbe performance lors des trois premières rondes du Masters. Il s'est ensuite écroulé lors de la ronde finale, mais ne s'est pas laissé abattre pour autant puisqu'il a remporté le tournoi majeur suivant avec une performance qui n'a laissé personne indifférent.

La victoire de Darren Clarke à l'Omnium britannique est de loin la plus populaire des dernières années. Le sympathique golfeur possède un charisme indéniable et a réjoui la grande majorité des amateurs de golf. Il se décrit comme un gars du peuple et ne manque jamais une occasion de se rapprocher de ses admirateurs. Il n'a d'ailleurs pas oublié de les remercier chaleureusement lors de la présentation officielle du Claret Jug. Les célébrations devraient durer encore plusieurs jours dans les pubs irlandais...comme si on avait besoin d'une raison de plus pour festoyer!

Omnium du Canada RBC

La vie reprend son cours normal sur le circuit PGA Tour avec la présentation de l'omnium canadien, disputé cette année du côté de Vancouver.

Le directeur du tournoi, M.Bill Paul, a réussi un véritable tour de force en s'assurant de la présence de nombreux joueurs vedettes même si ce championnat est disputé suite à un tournoi majeur. Même s'il a raté les rondes finales en Angleterre, le numéro un mondial, Luke Donald, devrait logiquement être l'homme à battre sur les allées du club Shaughnessy. Parmi ses plus sérieux rivaux, notons la présence des Anthony Kim, Charl Schwartzel, Chad Campbell, Matt Kuchar, Ernie Els, Rickie Fowler, Retief Goosen et Louis Oosthuisen.

La délégation canadienne comprend les Stephen Ames, Mike Weir, David Hearn, Cris Baryla, Nick Taylor, Matt Hill et Adam Hadwin. Est-ce que l'un d'eux sera en mesure de s'imposer et de mettre fin à la disette d'un champion canadien dans ce tournoi? Rappelons que Pat Fletcher est le dernier joueur canadien à avoir réussi l'exploit...c'était en 1954.

P.-S. Vous pourrez suivre les quatre rondes de ce championnat sur les ondes de RDS à partir de jeudi, 15 h. Bon golf!