(PC)-À l'âge de 16 ans, Alexandre Daigle avait son «petit secret»: il n'aspirait pas à faire carrière dans la Ligue nationale de hockey. Il n'a jamais voulu l'ébruiter, de peur de décevoir un peu tout le monde, surtout son père.

Il s'agit de l'une des révélations que l'ancien «sauveur» des Sénateurs d'Ottawa a faites à Stéphan Bureau, lundi soir, sur les ondes de la Société Radio-Canada.

«Je le savais, mais je ne l'ai pas dit à personne», a déclaré Daigle, en riant.

«J'ai gardé ça pour moi, c'était mon petit secret. Non, c'était clair. Mais c'est une vie que je voulais connaître. Je me suis dit que je changerais peut-être d'idée», a confié Daigle.

Daigle a parlé des «visions différentes» de sa mère, qui espérait qu'il s'inscrive à l'université américaine Princeton, et de son père, «qui a raté deux matchs jusqu'au junior», a indiqué Daigle.

«Il (mon père) veut me voir à 18 ans dans la Ligue nationale. Ma mère veux me voir à l'université. Les deux visions sont bonnes, mais avec la première, je me fais payer à 18 ans. Puis qui me dit que je vais à Princeton, que je me casse un genou à ma deuxième année et que c'est fini. Je ne veux pas prendre ce risque-là.»

En juin 1993, Daigle a apposé son nom au bas d'un mirobolant pacte de quatre ans, évalué à 12,5 millions $ par année, à titre de premier choix des Sénateurs d'Ottawa.

Daigle se souvient encore très bien de la journée où il a signé son contrat.

«C'était au Capitole à Québec. Je ne savais ce que le contrat allait être. Quand ils m'ont mis les chiffres, a-t-il relaté, sourire aux lèvres, j'ai signé. Ils ont sorti le champagne et les cigares. J'ai dit All Right!».

«Mais vous aviez votre petit secret», lui a demandé M. Bureau.

«C'est sûr», a-t-il convenu.

Daigle a laissé sous-entendre qu'il s'était senti isolé à ses débuts dans la LNH.

«Les gars qui sont là essaient de rester dans la ligue. Surtout avec Ottawa, ils font 400 000, 500 000 ou 600 000$. Ils savent que c'est peut-être leur dernière saison à faire de l'argent. Ils n'ont pas de diplôme à l'école et ils ont deux enfants. Ca ne leur tente pas de montrer à un jeune comment jouer ou comment entrer dans la LNH et s'améliorer. Si tu commences à être une 'star' plus vite que tu es supposé, tu es fini pour eux autres.»