Dans la KHL, les joueurs de la LNH sont toujours très convoités. Les transferts de Pavel Datsyuk, à Saint-Pétersbourg, et de Valeri Nichushkin, à Moscou, en sont la preuve. Les deux Russes ne sont pas les seuls à avoir fait le saut dans la Ligue continentale cette année. Anton Volchenkov a aussi opté pour un retour en Russie durant la saison estivale.

La mise sous contrat de l’ancien défenseur des Sénateurs n’a toutefois pas fait autant de bruit dans les médias. La raison est simple. Volchenkov n’a tout simplement pas eu d’offres des clubs de la LNH. En fait, le Moscovite n’a même pas joué durant la saison 2015-2016.

« L’an dernier, j’ai passé la majorité de la saison à attendre une offre de la LNH. Après quelques mois, j’ai songé à passer dans la KHL. Le calendrier était toutefois très avancé. J’aurais joué seulement 20 joutes dans la saison. Commencer aussi tard dans la campagne, ce n’est pas l’idéal. Je n’étais pas du tout en forme de match. Il y aurait eu des risques de blessures. J’ai donc décidé de continuer à m’entraîner en vue d’être prêt pour cette saison. »

Revenir au jeu après une année d’inactivité n’a rien de facile. Le lock-out de la LNH, en 2005, l’a démontré. Plusieurs joueurs ont dû mettre fin à leur carrière après avoir été tenus à l’écart de la glace durant une longue période. Anton Volchenkov n’est toutefois pas encore prêt pour cela.

« Je crois être capable de jouer encore quelques années. L’an dernier, je me suis ennuyé d’être sur la route avec les gars. Il y a toute une routine autour de la vie d’un club. S’entraîner en équipe et manger en équipe. C’est un mode de vie dont je ne me suis pas encore lassé. »

Volchenkov s’est ennuyé du hockey durant cette période. Après 13 saisons chez les professionnels, un joueur de hockey ne sent pas toujours à son aise lorsqu’il demeure loin de la glace. Le Russe avoue toutefois que son année sabbatique a aussi eu de bons côtés.

« Ça fait du bien d’être de retour au jeu. J’avais hâte de retourner sur la glace, mais j’ai tout de même passé de très bons moments durant cette période d’inactivité. Depuis le début de ma carrière, c’est la première fois que je peux passer autant de temps avec ma famille. J’ai pu assister aux anniversaires de chacun de mes enfants. J’ai célébré Noël et le Nouvel An avec mes proches. Ce fut très plaisant de pouvoir être avec eux aussi souvent. »

Anton VolchenkovDepuis la création de la KHL, les joueurs quittent généralement la KHL pour Saint-Pétersbourg, ou pour Moscou. Volchenkov est bien loin des deux métropoles russes. L’ancien défenseur des Sénateurs joue en ce moment pour l’Admiral de Vladivostok, une ville située à quelques kilomètres de la République populaire de Chine. Isolés de la majorité des autres clubs du circuit, les joueurs de l’Admiral passent beaucoup de temps en avion. Beaucoup plus que n’importe quel club de la LNH. Anton avoue avoir eu un peu de misère à s’y adapter.

« Nous sommes à huit heures d’avion de Moscou et Saint-Pétersbourg. C’est vraiment dur. Nous devons continuellement être en déplacement. J’ai eu besoin d’un bon mois pour m’y adapter. J’aime tout de même jouer pour ce club. Nous avons une bonne équipe et, à domicile, nous jouons sur une surface nord-américaine. Le hockey est aussi très populaire à Vladivostok. L’aréna est toujours plein. Je ne regrette donc pas mon choix. »

L’Admiral a été fondé en 2013 grâce à Viatcheslav Fetisov. L’ancien défenseur étoile de l’équipe soviétique croit au développement du hockey dans l’Extrême-Orient russe et dans les pays asiatiques. Lors de la création du club, beaucoup d’analystes se sont montrés sceptiques par rapport à ce projet. Le club s’en tire toutefois bien. Jusqu’à présent, l’équipe s’est qualifiée pour les séries éliminatoires à deux occasions. Elle est d’ailleurs en train de répéter l’exploit cette année.

« Pour nous, les séries sont déjà commencées depuis quelques semaines. Nous sommes plusieurs équipes à nous disputer une place et la lutte est vraiment serrée. Nous sommes toujours au huitième rang de notre conférence. On se doit de ramasser quelques points lors des deux derniers matchs de la saison si on ne veut pas se faire sortir en fin de parcours. »

Maxim Tretiak vise toujours la KHL

Devant les filets de l’Admiral, on trouve trois gardiens de but russes. À 25 ans, Igor Bobkov est déjà le vétéran de la brigade de cerbères du club de Vladivostok. Il est secondé par Nikita Serebryakov, un ancien des Spirit de Saginaw obtenu du Dinamo de Moscou durant la période estivale. Le plus célèbre des trois gardiens demeure toutefois Maxim Tretiak. Repêché par le Club de l’Armée rouge (CSKA) en 2013, le petit fils du mythique Vladislav Tretiak s’est lui aussi joint à l’équipe durant la période estivale.

« Cet été, l’Admiral a acheté mon contrat à l’Armée rouge. J’aime beaucoup jouer au sein de cette équipe. On y trouve une belle ambiance. Le fait d’être suppléant ne me dérange pas. Avec cette équipe, je me sens à mon aise. C’est très positif pour mon apprentissage. »

Âgé de 20 ans, Tretiak ne l’a pas eu facile depuis le début de sa carrière. Le gardien a souvent été le sujet de railleries dans la presse. Maxim s’est souvent fait confier des missions auxquelles on ne l’a pas préparé correctement. À Moscou, le CSKA lui a donné le filet à des moments importuns. Il en va de même au sein de l’équipe nationale. En bref, un changement d’air ne pouvait qu’être salutaire pour le jeune gardien.

Maxim TretiakTretiak n’a toutefois pas commencé la saison à Vladivostok. À son arrivée dans l’Extrême-Orient, Maxim a été relégué au club-école. L’Admiral confie ses joueurs au Hc Sakhalin de la Ligue asiatique de hockey sur glace (ALIH). La ligue compte neuf équipes réparties en Russie, au Japon, en Chine et en Corée du Sud. Tretiak a défendu les filets de Sakhalin lors de cinq joutes, dont quatre dans les villes coréennes d’Anyang, d’Incheon et de Chuncheon. Il y a maintenu un taux d’efficacité de 0,915.

« Ce fut une expérience intéressante. On y trouve un style de hockey différent. L’équipe de Sakhalin est bien organisée et les joueurs étaient vraiment de bon gars. J’ai pu m’y préparer pour la KHL. J’ai joué mes matchs en Corée. Il n’y avait pas beaucoup de partisans, mais c’était dans de beaux arénas. Leurs joueurs étaient rapides et très disciplinés. Ils jouaient avec agressivité et ils prenaient de bons lancers. C’était plaisant de les affronter. »

Maxim Tretiak a joué son premier match dans la KHL le 25 septembre 2016 à Moscou. Le club lui a confié d’affronter le mythique Club de l’Armée rouge. Le jeune cerbère a surpris en accordant seulement deux buts à ses adversaires lors d’une défaite de 3 à 0. Le dernier but a été accordé dans un filet désert. Un mois plus tard, Tretiak n’a accordé qu’un but contre le Traktor de Tcheliabinsk dans une autre défaite de 1 à 0. Il a récolté son premier gain, en prolongation, contre le Metallurg de Novokouznetsk au compte de 3 à 2 le 15 novembre dernier.

« Je pense avoir progressé durant cette année. J’apprends beaucoup lors des entraînements. De pouvoir jouer quelques matchs dans la KHL, c’est déjà un pas en avant. Il me faut seulement continuer à travailler fort et je vais obtenir plus de départs. Si je suis persévérant, je suis sûr que les choses vont continuer à s’améliorer. »

Le Russe joue peu, mais il semble gagner en confiance. C’est l’aspect sur lequel le jeune Tretiak a le plus besoin de progresser. Maxim a tout pour réussir. Fort de ses 6 pieds et 3 pouces, il est très mobile et il impressionne lors des entraînements. Son célèbre nom de famille est toutefois devenu un poids difficile à porter. À Moscou, Tretiak s’est fait donner le numéro 20 de son mythique grand-père et plusieurs se sont mis à mâcher de la guenille à son propos. Devenu le numéro 50 de l’Admiral, Maxim peut aujourd’hui respirer et progresser à son rythme.

Cela dit, Maxim Tretiak est aussi un joueur d’équipe. À Moscou, ses entraîneurs et ses coéquipiers n’ont jamais rien eu à lui reprocher. À Vladivostok, les choses n’ont pas changé. À titre d’adjoint, le numéro 50 de l’Admiral prend son rôle d’adjoint au sérieux en vue des séries éliminatoires.

« L’ensemble de l’équipe veut participer aux séries. Nous travaillons très fort pour atteindre cet objectif. Il nous faut récolter encore quelques points et nous allons y arriver. Au sein du groupe, je m’entraîne sans relâche et je m’efforce d’être un élément positif à notre esprit d’équipe. Ça fait partie de mon rôle à titre de réserviste. »