S'il y a un entraîneur qui fait jaser de lui présentement dans les cercles du hockey, c'est bien le pilote des Voltigeurs de Drummondville Guy Boucher.

Bien des observateurs le voient déjà derrière le banc des Bulldogs de Hamilton, club-école du Canadien dans la Ligue américaine. Soyez assurés d'une chose : Boucher n'a jamais encore eu de discussions sérieuses avec l'organisation du Canadien, il n'a même jamais rencontré le directeur général Bob Gainey, il le jure sur la tête de son défunt père et de ses enfants. Est-ce assez clair?

Des sites internet lancent que dès la conclusion de la coupe Memorial à Rimouski, Boucher sautera dans le train du hockey professionnel pour aller s'établir à Hamilton. Or, sachez que, comme on le mentionnait à RDS le 30 avril dernier, Boucher a aussi eu des discussions préliminaires avec trois autres organisations de la Ligue nationale. Une de ces organisations le verrait aussi comme pilote en chef dans la Ligue américaine alors que deux autres équipes pourraient aussi le considérer comme adjoint dans la LNH.

Pour Boucher, il est évident que sa concentration est sur les Voltigeurs en ce moment, mais il étudiera tout ça à tête reposée lorsque la saison 2008-2009 de son équipe sera terminée. Il est juste dommage que toutes sortes d'informations non vérifiées circulent en ce moment sur l'avenir de Boucher avec les Bulldogs de Hamilton, lui qui a passé les six dernières saisons dans la LHJMQ, trois à Rimouski en tant qu'adjoint et trois autres comme pilote des Voltigeurs.

Trevor Timmins, le directeur du recrutement du Canadien, a fait savoir à Boucher, lors d'une rencontre informelle au début du mois d'avril, que le Canadien aurait peut-être un intérêt envers lui et qu'avant d'accepter une offre ailleurs, il devrait écouter celle du Canadien, mais pour l'instant c'est la seule chose de vraie dans ce dossier. Un collègue écrivait ce matin que le Canadien ne pouvait se permettre de laisser passer Guy Boucher, il a sûrement raison.

Mais si c'était Boucher qui laissait passer le Canadien? En ce moment, il y a beaucoup d'incertitude avec le CH. Qui sera le propriétaire? Qui sera le prochain directeur général? Qui sera l'entraîneur-chef? Pensez-vous sincèrement en ce moment qu'un homme intelligent comme Boucher va s'embarquer avec une organisation, si prestigieuse soit-elle, sans savoir qui seront les maîtres à bord dans six mois ? Poser la question c'est y répondre.

Des observateurs ont même prétendu que le fait qu'il n'ait pas appliqué pour le poste d'entraîneur-chef d'équipe Canada junior confirmait qu'il faisait le saut chez les professionnels la saison prochaine. Il n'en est rien. Le 5 janvier dernier à Ottawa, le soir même de la conquête de la médaille d'or par Équipe Canada junior, Boucher disait qu'il allait prendre une pause des tournois internationaux pour consacrer plus de temps à sa femme et ses trois enfants.

Boucher a participé à quatre aventures internationales depuis deux ans et il n'était pas question qu'il retourne avec le programme national de Hockey Canada la saison prochaine. Une autre chose à considérer aussi, il a en mains un contrat de 5 ans avec les Voltigeurs avec lesquels il est très bien traité, alors il n'y a vraiment pas d'urgence pour Boucher de sauter sur la première offre comme certains semblent le prétendre. Il dirigera peut-être à Hamilton un jour, mais de prétendre que c'est déjà réglé en ce moment est de la pure spéculation.